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Les genres de vie primitifs: chasse, cueillette, pêche

Publié le 16/11/2011

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Seule l'Histoire permet de différencier les groupes de population. Il existe cependant quelques groupes humains qui, au moins apparemment, peuvent être étudiés en fonction de facteurs uniquement physiques. Ces peuples vivent de ce qu'ils trouvent : ils vivent en économie de ramassage ou de cueillette au sens large (en y comprenant ces prélèvements particuliers que sont la chasse et la pêche) et, en principe, ils ne renouvellent pas ou très peu le stock prélevé· (pas ou peu d'agriculture).

« Les Australiens Les indigènes étaient peut-être 300 000 au total au XVIII • siècle.

Aujourd 'hui on n'en compte plus que 40 000 {plus 60 000 sang-mêlé ..

.

ô précision anglo-saxonne !) dont 20 000 seulement vivent encore sur les 240 000 km• de réserves (0,03 '% de la surface) .

Le paragraphe 127 de la Consti­ tution stipulait « les indigènes aborigènes ne seront pas comptés » (dans les recensements) - une déclaration ministérielle de janvier 1972 précisant en 5 point s les objectifs qui peuvent être en gros résumés par : « intégration en douceur et assistée, et, au moins en partie , dictée par les vœux des indigènes ».

Les Bochimans Les Bochimans (fraucisation du terme Bush­ man, Hommes des Brousses) et leurs cousins Hottentots, forment sur les marges du désert du Kalahari un .

groupe humain en train de s'éteindre doucement .

Ils ne sont plus que quel­ ques milliers.

Ils sont adaptés mais par force à la vie dans un milieu répulsif : steppe - désert du Kalahari.

Par exemple l'eau n'est sou­ vent fournie que par des pastèques sauvages et ils ont une sorte de bosse-réserve de graisse(?) sur les fesses.

Des peintures rupestres dont les plus ancien­ nes datent de plus de 10 000 ans permettent avec beaucoup de prudence dans la datation de retra­ cer quelques étapes de leur histoire.

Les plus anciennes fresques montrent des silhouettes de chasseurs, poursuivant à l'arc ou piégeant un gibier abondant de bovidés et de gazelles et des « fêtes » les nuits de lune.

Puis les noirs arri­ vent du Nord : sur les fresques, des défilés d'hommes de grande taille , des scènes de vol de bétail, des massacres apparaissent; enfin le conquérant boer blanc arrive du Sud et une des scènes les plus récentes montrerait l'exode d'une population .

Pris entre le Nord et le Sud, n'ayant sans doute jamais eu d'organisation suf­ fisante pour dépasser le stade de la tribu ou du clan, ils ont été refoulés dans les parties les plus aride s de leurs territoires et ...

disparaissent doucement.

· UNE GÉOG PHIE DE LA IDIS!f!'A Rii'ION Ce n'est pas par hasard si les groupes qui existent aujourd'hui se trouvent souvent dans les milieux les plus répulsifs ou inaccessibles : limi ­ tes des zones polaires, forêt dense amazonienne, congolaise ou néoguinéenne, marges steppiques du Kalahari.

L'isolement inconscient (une théo­ rie expliquerait les Esquimaux par le fait qu'ils auraient suivi certains gibiers (rennes) remon- tant vers le Nord avec la déglaciation quater­ naire ...

et se seraient retrouvés un jour isolés des autre s Améridien s), ou provoqué (cas des Pygmées, Bochimans , Amazoniens) a pour consé_ quence l'adaptation nécessaire à des conditions extrêmes.

Il est arrivé que certaines adaptations aboutissent à un équilibre (Esquimau, Papou) mais même dans le cas où le primitif n'est plus considéré comme gibier (ce qui arrive en­ core : des « blancs » ont été acquittés pour avoir tué des Indiens en Colombie ...

c'est peut­ être un progrès par rapport à la période où il n'y avait même pas procès, mais au rythme actuel , dans vingt ans il n'y aura plus guère d'Amérindiens en Amazonie : ils étaient peut­ être 500 000 en Amazonie brésilienne en 1900, peut-être 50 000 aujourd'hui ...

), son genre de vie est en danger par acculturation (phénomènes bien connus des contacts entre civilisations très différentes) ou par modification des conditions : les Amérindiens des Etat&-Unis qui vivent dans les réserves sont victimes de maladies dues semble-t-il à l'endogamie prolongée.

Que ce soit volontaire ou non, les primitifs ont commencé à disparaître et vont continuer à le faire.

Pourtant l'isolement n'était pas absolu : les Pygmées échangeaient un peu par troc avec leurs conquérants refouleurs et l'on voit encore parfois, paraît-il, un Bochiman .venir proposer ses services pour quelques jours à un grand propriétaire blanc ; Les primitifs des îles isolées , des marges désertiques glacées ou chaudes, de la forêt dense, disparaissent par acculturation, en­ dogamie, maladie ou s'intégrent et disparaissent.

Le mythe prestigieux du Far West, conquête de soi-même, de terres nouvelles et de l'impossible, a un revers : c'est aussi l'histoire du contact entre des « éleveurs-cultivateurs-aventuriers :t, armés de fusils, venus d 'une civilisation où la terre ne pouvait guère être qu'objet d'exploita­ tion et propriété permanente, avec des éleveurs parfois cultivateurs, souvent semi-nomades, pe~ nombreux mais qui avaient des terrains de par­ cours très vastes.

Le choc des conceptions «Terre-Propriété cultivée :t et «Terre-Terrain de parcours :t n'a pas duré assez longtemps.

Les Indiens n'ont pas eu le temps de comprendre - Ils ont été massacrés.

Le Far West , c'est aussi la chasse à l'Indien (même si nous savons que les derniers guerriers de Cochise ou de Sitting Bull avaient des fusils car...

business is busi­ ness).

Disparaître est de toute façon le lot cer­ tain des .

derniers primitifs : en douceur, par intégration , ou plus brutalement .

La géographie des genres de vie primitifs est donc la géographie de la disparition.

Les seuls « bons sauvages » qui aient jamais existé et dont la «bonté » ne saurait être fonction que des difficultés du milieu et de la « bonté :t de leurs conquérants vont disparaître.

Avant de s'effacer , ils auront été l'objet des plus ~pagistrales études d'anthropologie ou d'ethnologie.

Les primitifs nous auront appris, beaucoup de choses sur nous et nos ancêtres.

Peut-on sans regret, sinon sans honte , les voir disparaître ?. »

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