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Gibbon, Edward

Publié le 13/04/2013

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Gibbon, Edward (1737-1794), historien britannique, auteur de la première grande étude historique sur la fin de l’Empire romain.

Né à Putney dans une famille de la grande bourgeoisie, Gibbon effectue un séjour de plusieurs années en Suisse, au cours duquel il parachève son éducation classique, ajoutant à sa connaissance du latin l’étude du grec et de la logique. C’est en 1764, au cours d’un voyage à Rome que « l’idée de décrire le déclin et la chute de la ville « lui vient à l’esprit, rapporte-il dans ses Mémoires. Dès lors, il s’attelle à sa tâche tout en siégeant au Parlement, où il a été élu en 1774.

Son Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain est publiée entre 1776 et 1788. L’ouvrage se compose de six volumes : le premier est consacré à l’éclatement de l’Empire aux IIIe et IVe siècles, les deux suivants à la fin de l’empire d’Occident, les trois derniers à l’empire d’Orient, la pars orientalis. L’importance de cet ouvrage tient, d’une part, à une remarquable connaissance érudite, littéraire et dans une moindre mesure épigraphique, et, d’autre part, à l’originalité de la thèse défendue, qui lie le déclin de l’Empire à la christianisation et à la barbarisation. Le succès et la célébrité de Gibbon sont immédiats, son ouvrage est unanimement salué à travers toute l’Europe. Le XVIIIe siècle, en effet, a remis à l’honneur l’histoire en général et l’histoire romaine en particulier : Montesquieu a ainsi publié des Considérations sur les causes de la grandeur et de la décadence parmi les Romains (1734), tandis que la République romaine est l’un des modèles autour desquels se sont construites les théories politiques depuis Hobbes jusqu’à Rousseau. Gibbon trouve, avec la fin de l’Empire romain, un angle nouveau pour étudier un sujet à la mode. La thèse elle-même, empreinte d’un scepticisme religieux, s’inscrit dans la logique du siècle de la Raison triomphante — Gibbon est un lecteur fervent de Voltaire. En ce sens, l’ouvrage de Gibbon est caractéristique de l’époque des Lumières. Il donne à l’Antiquité tardive sa première cohérence historique et, surtout, une base sur laquelle, durant près de cent cinquante ans, les historiens pourront affiner, rectifier et formuler de nouvelles thèses.

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