Henri Fauconnier Malaisie (Fiche de lecture)

« mentalité à l'autre.

Le récit procède à une constante traduction du réel en langage métaphorique. Retour au paradis originel La troisième partie du roman transforme l'exploration d'un territoire en une sorte de révolution intérieure qui conduitl'être à renouer avec ses origines.

Pour l'anecdote, l'Association des Planteurs tient une réunion visant à rationaliserla réduction de la production de caoutchouc.

Lescale ne sait que faire.

La plantation lui répugne désormais toutautant que lui-même.

En réalité, il souffre parce qu'il cherche un sens là où il faudrait se laisser porter par l'élanvital.

C'est décidé, Rolain et lui partiront en voyage après le meeting.

Alors, un étrange phénomène se produit sousses yeux : un kriss malais, rouge de rouille, résonne comme un gong sur un plateau de cuivre et Smaïl entre enhypnose, comme investi par un démon. La vie, dit Rolain, est une quête perpétuelle qui vaut comme telle et ignore l'achèvement.

Leur voyage s'identifie àune recherche de la vérité des choses en mouvement.

Enfin les héros parviennent à une petite île où ils vont vivredans une félicité des premiers âges.

Le corps nu et libéré se fond avec les éléments. Le réveil se manifeste sous la forme d'un District Officer, un Anglais appelé La Roque.

Il se moque d'un Eden sansfemme, qui ignorerait le sens du péché.

Le charme né de l'illusion d'une unité retrouvée se rompt.

Et les personnagesretournent à l'Histoire.

Qui dira l'enchaînement des causes et des circonstances qui fait notre vie ? Le narrateur seperd en conjectures. A Kampong Nyor, Lescale et Rolain assistent à une fête malaise donnée en l'honneur de la circoncision du fils deRajah Long.

Deux hideuses danseuses s'efforcent de se trémousser.

Smaïl fait alors assaut poétique et charme lepublic.

Mais le narrateur remarque que les poèmes du boy s'adressent à la fille du Rajah, peu soucieux d'encouragercette admiration. La donation La quatrième partie s'ouvre sur la méditation désabusée de Lescale sur le destin.

Il passe en revue son domaine etla vie s'écoule auprès de Ngah, qui fait office de cuisinier.

Rolain a décidé de s'agrandir, à la grande surprise de Potter, plus sensible à la conjoncture économique qu'a l'instinctmystique du risque.

A Kuala Paya, tous les autres planteurs se répandent en quolibets, ricanant à l'idée qu'unplanteur puisse encore planter.

Alors, Lescale, stupéfait, apprend que Rolain, par le biais d'une vente fictive, luidonne sa plantation. Mais un drame se déroule dans la Maison des Palmes.

Smaïl est « amok », soulevé par un instinct meurtrier.

Dans lajungle, un tigre appelle le jeune homme.

Peut-être est-ce l'âme de son frère aîné ? Le sorcier tente d'exorciser laforce mau-vaise.

La lutte, sévère, est inefficace.

Peu de temps après, Smaïl s'empare du kriss et s'embarque surune pirogue.

Ni Rolain, ni Lescale ne parviennent à démêler ses motivations.

Voulait-il retrouver la fille du Rajah ?Non.

Ngah explique le malentendu : son frère s'est imaginé que Rolain s'était entremis auprès du Rajah, qui auraitrenversé un pot de bétel pour signifier son désaccord.

En blessant le Rajah, le jeune homme voulait venger non sonamour mais l'humiliation. Ainsi s'amorce l'ultime phase du drame, A Kampong Nyor, l'ordre public exige la mort de l'amok.

Le malheureux sème la mort.

Rolain tente de se saisir de lui, de l'emporter dans la voiture mais le narrateur, effrayé par le déploiementdes forces de police, se porte trop tard à son secours.

Le Tuan, Rolain son maître, tue Smaïl et se précipite dansl'auto.

Rolain disparaît dans la jungle et Lescale demeure seul.. »