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HUGO: HERNANI (Fiche de lecture)

Publié le 18/11/2010

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Victor Hugo s'est inspiré du théâtre espagnol du XVIe siècle, et ,de Roméo et Juliette de Shakespeare ; il rend hommage à Molière et à Corneille dans sa préface, et il est vrai que les héros font penser à Rodrigue et à Chimène, que don Carlos rappelle dom Juan. Mais ces réminiscences classiques sont incorporées dans une pièce

originale, dynamique et lyrique, qui obéit bien aux lois du drame romantique : un sujet historique élevé, un conflit psychologique et moral et le pathétique de l'amour qui se heurte à la fatalité et aboutit à la mort.

 

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« Entre le mélodrame, qui triomphe sur le boulevard du Temple, et le théâtre classique, attaché au respect des règleshéritées du XVIIe siècle, qui se maintient au Théâtre-Français, le théâtre cherche une nouvelle voie en 1820.

Ledrame romantique semble capable d'exprimer la sensibilité nouvelle. 1 .

LE DRAME ROMANTIQUE LA PRÉFACE DE CROMWELL La préface du premier drame de Victor Hugo, Cromwell, devient en 1827 le manifeste du drame romantique, éclipsant par son succès la pièce elle-même.

Hugo y définit cette nouvelle esthétique, dominée par le souci de lavérité dramatique, humaine, historique et poétique, qui cherche à exprimer une vision totale de la réalité ; car, dansla vie, le tragique côtoie le comique, l'homme étant un être de contrastes : «Dans le drame, tout s'enchaîne et se déduit ainsi que dans la réalité.

Le corps y joue son rôle comme l'âme ;et les hommes et les événements, mis en jeu par ce double agent, passent tour à tour bouffons et terribles,quelquefois terribles et bouffons tout ensemble.» La dramaturgie romantique ne peut plus accepter le cadre rigoureux des règles classiques : l'unité de temps, l'unitéde lieu éclatent ; le mélange des genres et des tons devient un principe chez Hugo, qui y trouve un terraind'élection pour son goût de l'antithèse.

La versification s'assouplit, la langue se diversifie : «Et sur les bataillons d'alexandrins carrés, Je fis souffler un vent révolutionnaire. Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire.

Plus de mot sénateur ! plus de mot roturier !» («Réponse à un acte d'accusation».

Les Contemplations, I, VII) Loin de la retenue, de l'idéalisation des pièces classiques, c'est le foisonnement de la vie qui éclate dans le drameromantique.

Mais une exigence de grandeur le tient éloigné du mélodrame, et l'Histoire, toile de fond des piècesclassiques, est mise au premier plan : la France sous Richelieu pour Marion de Lorme, l'Angleterre pour Cromwell et Mary Tudor, et pour La Tour de Nesle d'Alexandre Dumas ; l'Espagne des XVIe et XVIIe siècles pour Hernani et Ruy- Blas, l'Italie des Médicis pour Lorenzaccio de Musset (1834) ; et enfin le Moyen Âge germanique des Burgraves, le dernier drame de Hugo. En février 1829, la tragédie historique en prose d'Alexandre Dumas, Henri III et sa cour, illustrant les principes de l'esthétique romantique, est un grand succès.

Victor Hugo prépare à son tour l'événement théâtral en écrivantMarion de Lorme.

Mais la pièce est interdite par la censure et Hugo, sur son élan, écrit un nouveau drame construit sur la même intrigue : ce sera Hernani. LA BATAILLE D'HERNANI Le 25 février 1830 a lieu la première d'Hernani au Théâtre-Français.

La bataille d'Hernani a été un 14 juillet littéraire, un affrontement entre les anciens et les modernes, entre la tradition et la révolution.

Les anciens, c'est-à-dire leshabitués du théâtre (les chauves, les habits noirs, les momies ou les perruques, comme les appellent les romantiquespar dérision), déconcertés par les innovations de la prosodie, sifflent les acteurs ; ils sont alors pris à partie par lesmodernes (étudiants, comme Gérard de Nerval, jeunes chevelus, aux habits multicolores, dont le célèbre gilet rougede Théophile Gautier).

C'est le rejet du second vers qui ouvre le signal des hostilités : «Serait-ce déjà lui ? C'est bien à l'escalier Dérobé.

Vite, ouvrons ! Bonjour beau cavalier.» Dans le bruit des opinions contradictoires lancées à travers la salle, les comédiens ont du mal à se faire entendre.Mais la victoire des modernes est entière aux actes IV et V.

C'est pour Hugo un grand succès, qui rappelle ce quefut Le Cid au temps de Corneille : une victoire de l'esprit nouveau. TROIS HOMMES POUR DONA SOL Pièce en cinq actes et en vers, Hernani a pour cadre l'Espagne du XVIe siècle.

Comme dans Marion de Lorme et Notre-Dame de Paris, trois hommes (le proscrit Hernani, le vieillard don Ruy Gomez et le roi don Carlos) sont épris d'une même femme : dona Sol.

Seul, Hernani est payé de retour, mais il mène une vie hors-la-loi, ayantjuré de venger son père, mort par la faute du roi. Au troisième acte, don Ruy Gomez s'apprête à épouser dona Sol, quand surgit Hernani, traqué par le roi, quidemande l'hospitalité : en vertu des lois sacrées de cette dernière, le vieillard accepte de protéger Hernani,puis le laisse partir, contre une promesse : Hernani mourra dès que don Ruy le lui demandera. Au quatrième acte, don Carlos est élu chef du Saint-Empire ; il surprend des conjurés, au nombre desquels il 2.. »

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