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JEAN MORÉAS (1856-1910). La rose du jardin.

Publié le 01/05/2011

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Élevé en Grèce, sa patrie, Jean Moréas se fixa à Paris dès 1875, et publia en 1884 son premier recueil de vers, Les Syrtes. — Vinrent ensuite : Les Cantilènes (1886), Le Pèlerin passionné (1898), Les Stances (1899-1906). — Jean Moréas a d'abord écrit dans la manière symboliste, qui séduisait, vers 1880, tous les jeunes poètes; il y a apporté une subtilité ingénieuse, mais il s'en est vite affranchi pour s'éprendre de moyen âge et d'archaïsme. C'est alors qu'il a fondé l'École romane. Enfin, dégagé des théories et des artifices, il s'est révélé poète sincère et souvent profond, dans les Stances.

La rose du jardin.

La rose du Jardin que j’avais méprisée A cause de son simple et modeste contour, Sans se baigner d’azur, sans humer la rosée, Dans le vase, captive, a vécu plus d’un jour. Puis lasse, abandonnée à ses pâleurs fatales, Ayant fini d’éclore et de s’épanouir, Elle laisse tomber lentement ses pétales, Indifférente au soin de vivre ou de mourir. Lorsque l’obscur destin passe, sachons nous taire. Pourquoi ce souvenir que j’emporte aujourd’hui ? Mon cœur est trop chargé d’ombres et de mystère. Les roses que j’aimais s’effeuillent chaque jour ; Toute saison n’est pas aux blondes pousses neuves ; Le Zéphyr a soufflé trop longtemps ; c’est le tour Du cruel aquilon qui condense les fleuves. Vous faut-il, Allégresse, enfler ainsi la voix, Et ne savez-vous point que c’est grande folie, Quand vous venez sans cause agacer sous mes doigts Une corde vouée à la mélancolie ?

II. — L'analyse de la poésie. — 1° Distinguez les deux parties de la poésie : a) Impressions produites par les cloches sur le poète, alors qu'il était jeune, — b) Prière qu'il leur adresse après une longue absence; 2° Par une étude attentive de la première partie, dégagez quelques-unes des impressions du poète; 3° Quelle prière adresse-t-il aux cloches quand il revient, devenu homme, dans son pays? (Il leur demande de faire revivre pour lui un passé qui lui fut cher, — de faire renaître en son âme toutes ses impressions d'enfant...); 4° Montrez que sa prière est fervente et pleine d'élan (Cloches..., rendez-moi, de grâce...; Cloches..., emportez mon âme...); 5° N'insiste-t-il pas tout particulièrement auprès des cloches pour obtenir d'elles ce qu'il leur demande? (Le dernier vers : Emportez mon âme au ciel d'autrefois, exprime exactement la même idée que celle déjà exprimée par ce vers de la première strophe, 2e partie : Rendez-moi, de grâce, un peu du passé).

III. — Le style ; — les expressions. — i° Quels vous paraissent être les caractères distinctifs du style dans cette poésie? (la netteté..., la souplesse..., l'harmonie..., le pittoresque : signaler quelques images : planant comme un fol essaim de blanches colombes..., carillons qui faites un bruit d'oiseaux envolés...), 2° Expliquez l'expression : l'ombre envahit le cœur délaissé.

IV. — La grammaire. — 1° Indiquez l'étymologie et le sens du mot carillons, — la composition du mot envolés, et trouvez quelques mots de la même famille; 2° Analysez les pronoms contenus dans la 3e strophe : Rien n'était si beau.... Rédaction, — Traduisez les impressions que produit en vous la sonnerie des cloches.

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