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Jomo Kenyatta

Publié le 27/02/2008

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Jomo Kenyatta, Premier ministre, puis président du Kenya après que le pays eut acquis son indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne, est sans doute né en 1893. C'est dans une école de la Mission d'Écosse qu'il fit ses études. Connu d'abord sous le nom de Johnstone Kamau Ngengi, il changea son nom en Jomo Kenyatta pour des raisons de nationalisme culturel. C'est en mars 1929 que Jomo Kenyatta s'est, pour la première fois, rendu en Grande-Bretagne. De retour au Kenya entre septembre 1930 et mai 1931, il repartit pour la Grande-Bretagne tandis que, dans son propre pays d'où il devait rester absent jusqu'en 1946, son nom s'auréolait de légende. Il déploya en Grande-Bretagne une activité multiple de nationaliste kikuyu (ou kikouyou), de patriote kenyan et de panafricaniste convaincu, intervenant dans des meetings et écrivant des articles pour diverses publications, correspondant même, de façon suivie, avec le secrétaire aux Colonies sur des sujets allant de la réforme agraire à l'excision des femmes kikuyu. Kikuyu lui-même, et nationaliste, le jeune Kenyatta était choqué par l'insistance des missionnaires chrétiens à s'opposer à cette coutume. C'est sur ce sujet qu'il obtint une entrevue avec l'archevêque de Canterbury et avec le modérateur de l'Église d'Écosse. La coutume survit encore de nos jours, mais connaît chez les Kikuyu une moindre extension.

« 14 juillet 1965 Série N• 52 Fiche N• 618 Kenyatta (Jomo) 1.

Jomo Kenyatta est un surnom qu'on peut traduire par "javelot enflammé du Kenya ...

Baptisé par les missionnaires écossais sous le nom de Johnston Kamaï, le président de la République du Kenya ignore sa date de naissance exacte qu'on a fixée arbitrairement à 1895.

Fils d'un pauvre paysan kikuyu, il travaille pour la compa­ gnie municipale des eaux de Nairobi, comme releveur de compteurs, jusqu'en 1929.

Il part alors pour l'Europe, avec le produit d'une collecte faite à son profit dans la tribu.

2.

Il suit les cours de l'Institut économique de Londres et passe deux ans à l'Uni­ versité de Moscou.

En 1937, il publie sa thèse de doctorat, "Facing Mount Kenya ..

: i"l s'efforce d'y justifier toute l'organisation tribale des Kikuyu, la polygamie comme la responsabilité collective, la clitoridectomie aussi bien que l'ordalie; l'étude est une explication du milieu ethnique plus qu'une approbation sans réserve de la coutume comme l'ont prétendu ses adversaires britanniques.

On doit pourtant constater chez Kenyatta un regret des temps anciens, même terribles, parce qu'alors la tribu était libre.

3.

Quand il regagne le Kenya en 1946, il a noué d'étroites relations avec le mouve­ ment panafricain et il est devenu l'ami du or DuBois, de Padmore, de Nkrumah.

Son retour provoque un raidissement de l'opposition qu'il organise au sein de la " Kenya African National Union ,.

(KANU), en même temps qu'il fonde des écoles Indépen­ dantes qui connaissent un afflux extraordinaire.

Leader incontesté, il lie la revendi­ cation nationaliste au loyalisme tribal, pour lui donner une solide assise populaire.

4.

Ce recours à la tribu n'est pas le refus du front uni du nationalisme africain.

La revendication politique, fondée sur le problème eg111lre kikuyu, a imposé son vocabulaire à Kenyatta qui a long­ temps appelé ses auditeurs, dans chacun de ses discours, • Ciana ela Mumbi • c'est-à-dire • Enfants de Mumbi •, Mumbi étant la déesse-mère de la communauté.

Aussi !JUand éclate le soulèvement Mau-Mau, Kenyatta est-il accusé, sans beaucoup de preuves, de diriger • une société secrète contraire au bon gouvernement de la Colonie • et, au terme d'un laborieux procès de quatre mois, condamné à sept ans de travaux forcés, en avril 1953.

5.

Libéré en avril 1959, en résidence surveillée jusqu'en 1961, Kenyatta reprend presque aussitôt la présidence de la KANU, dont un membre élu de sa circonscription à l'Assemblée démissionne, en janvier 1962, pour lui permettre de devenir parlemen­ taire, puis ministre d'Etat dans le gouvernement de coalition (KANU unitaire et KADU fédéraliste), premier ministre en juin 1963, et enfin président de la République avec l'indépendance du Kenya, en 1964.

Héros national et père de la patrie, ce robuste septuagénaire ne veut pas se borner au rôle symbolique que lui réservaient les élé­ ments radicaux de son parti.

Il entend être le rassembleur d'un pays que déchirent les tensions raciales et s'efforce de rassurer les colons européens et asiatiques.

Sans renier son idéal panafricain, il a clairement montré qu'il se préoccupait d'abord des problèmes de l'unité du Kenya et, à la différence de Nkrumah, il se refuse à patronner une action révolutionnaire continentale.. »

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