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Le Kominform, produit et instrument de la guerre froide

Publié le 22/02/2012

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5 octobre 1947 - Du 22 au 27 septembre 1947, une réunion secrète se déroulait à Sklarska-Poreba en Pologne. Il y avait là des délégués de neuf partis communistes (URSS, Yougoslavie, Bulgarie, Roumanie, Hongrie, Tchécoslovaquie, Pologne, France et Italie). Des représentants de très haut niveau. Pour l'URSS, par exemple, Jdanov et Malenkov, qui passaient pour les dauphins de Staline. Certes, ni Tito, ni Maurice Thorez, ni Togliatti ne s'étaient déplacés, pas plus que Staline, mais c'était leurs adjoints les plus proches qui conduisaient les délégations de leur parti : Duclos pour la France, Longo pour l'Italie, Kardelj et Djilas pour la Yougoslavie. Quand la session fut achevée, un communiqué fut diffusé qui secoua le monde entier. Aucun détail n'était donné sur les discussions, mais les neuf indiquaient qu'ils venaient de créer un " bureau d'information " des partis communistes, un organisme beaucoup plus connu sous son appellation abrégée : Kominform. Un peu partout on eut le sentiment que la IIIe Internationale (communiste),le Komintern, enterrée en mai 1943, venait de ressusciter, que le mouvement communiste, et plus précisément l'URSS, reprenait son vieux projet d'aider, de coordonner, les activités révolutionnaires dans le monde. Le nouveau-né, pourtant, n'était pas la réincarnation de l'organisme déclaré mort en 1943. Du temps de Lénine, le Komintern avait de l'importance. Il tenait des congrès. Il était dirigé par un comité exécutif avec un présidium et un secrétariat. Il envoyait ses missi dominici, ses chargés de mission permanents ou temporaires. Chaque parti membre avait ses représentants au comité exécutif. En retour, il devait accueillir des émissaires. Dans son livre l'Internationale communiste (Ed. Payot), Dominique Desanti présente en ces termes le travail de ces émissaires : " Leur pouvoir était souvent considérable. Ces conseillers-c'était leur titre officiel-jouissaient d'une autorité plus grande que les secrétaires du parti en question. " Le Komintern était bâti selon les canons du centralisme démocratique. L'échelon inférieur, en l'occurrence la direction nationale d'un PC, devait exécuter les directives du centre. L'Internationale était le commandement suprême de l'armée qui préparait et menait la révolution mondiale. Cette affirmation devrait sans doute être quelque peu nuancée. Le rêve de révolution mondiale parut évanoui après la mort de Lénine et l'élimination de Trotski. Staline semblait assez intéressé par le Komintern, sauf dans la mesure où l'Internationale défendait l'URSS et ses chefs. Néanmoins, le Komintern fut un organisme mondial en ce sens qu'il représentait les PC de toute la planète. Son trépas en mai 1943 fut justifié officiellement par la maturité des PC. Devenus adultes, ces partis d'un type nouveau n'avaient plus besoin de tuteur. Staline, en réalité, avait pris cette décision parce qu'il lui fallait amadouer les alliés dont il avait besoin. Il leur signifiait ainsi qu'il était devenu tout à fait fréquentable, puisqu'il cessait d'exporter la subversion. Par la même occasion, il facilitait la réinsertion des PC dans le monde d'après guerre. Les chefs communistes pouvaient se targuer du rôle joué dans la résistance, prendre une place de premier plan dans des fronts nationaux sans avoir à se justifier de dépendre d'une organisation étrangère. On voit immédiatement en quoi le Kominform se distingue de son devancier. Son aire géographique est limitée. Il ne concerne que l'Europe et plus particulièrement l'Europe centrale et orientale passée dans la zone d'influence soviétique. Un des PC au pouvoir-l'Albanie-n'était pas adhérent au Kominform, peut-être parce qu'il était considéré en ce temps-là comme une sorte de protectorat yougoslave. L'Allemagne de l'Est n'était encore que la zone d'occupation soviétique. Deux partis seulement représentaient l'univers capitaliste plus la fraction de cet univers en lutte contre le capitalisme : le français et l'italien. Autre différence majeure : le Komintern était un organisme très structuré avec des pouvoirs au moins théoriques. Le Kominform n'est rien, Ses institutions permanentes se réduisent au comité de rédaction de son journal Pour une paix durable, pour une démocratie populaire. Il y eut, au cours de son histoire, trois ou peut-être cinq réunions plénières avec des représentants de haut niveau de chacun des partis membres. De plus, il fut actif pendant la période 1947-1950 puis tomba en léthargie jusqu'à sa mort en 1956. Cet organisme apparemment inconsistant eut pourtant une grande importance politique. D'abord parce qu'il marqua le changement de la stratégie soviétique : il fut à la fois le produit et l'instrument de la guerre froide. A la fin de la guerre mondiale, Staline pensait arriver à ses fins par la ruse, voire la séduction. Il tablait sur l'insouciance de ses alliés. Il avait le temps, pensait-il, de bâtir son glacis protecteur, ou son empire, avant qu'ils ne prennent conscience de la situation nouvelle. Les communistes monopoliseraient tranquillement le pouvoir dans les pays de l'Est et un peu plus loin, les partisans du soutien inconditionnel à l'URSS occuperaient des positions d'où il serait impossible de les déloger. Dès 1946, des hommes d'Etat occidentaux découvrirent qu'il y avait péril. Churchill n'était plus au pouvoir, mais il retint l'attention lorsque dans un célèbre discours à Fulton il parla du rideau de fer qui coupait l'Europe en deux. Parler de rideau de fer en cette fin du vingtième siècle est une banalité historique. Churchill, lui, fit scandale. Pour avoir prononcé ces mots, il fut l'objet d'attaques dont on imagine mal aujourd'hui la virulence. Presque à la même époque, le président des Etats-Unis notait qu'il était du devoir et de l'intérêt de son pays d'aider le monde libre à se protéger. La doctrine de Truman allait se développer en plan Marshall et en stratégie de l'endiguement, précisée par G. Kennan (il faut, disait-il, contenir l'expansion du communisme). La création du Kominform s'inscrit dans ce contexte général. Le rapport présenté par le Soviétique Jdanov est parfaitement clair à cet égard. Pour lui, le monde est divisé en deux camps hostiles. Entre les deux il n'y a pas de place. Donc tout ce qui est progressiste doit se grouper autour du pays qui le premier a construit le socialisme. Cette vision manichéenne ne tolère pas les expériences de communisme national plus ou moins autonome qui, à la faveur de la guerre, ont surgi ici ou là. Il faut resserrer les rangs, aligner les démocraties populaires sur l'URSS et faire l'unité de classe dans cette région de l'Europe. Les partis socialistes de l'Est encore existants vont donc être contraints de se fondre dans un nouveau parti ouvrier, en fait le parti communiste rebaptisé. A l'Ouest, les sociaux démocrates refusent ce schéma ? Cela confirme qu'ils sont les valets du capitalisme, de l'impérialisme. On va donc les traiter de " social-fascistes ". Au cours de cette première session du Kominform, deux partis prirent figure d'accusés : l'italien et le français. La délégation yougoslave, Kardelj secondé par Djilas, leur reprocha vivement de n'avoir pas su exploiter l'ambiance révolutionnaire à la fin de la guerre pour prendre tout le pouvoir. Ce procès-là est intéressant. En 1943-1944, la stratégie des PC italien et français correspondait parfaitement à celle de Staline alors que, déjà, Tito prenait quelque liberté avec les directives du Kremlin. Mais, en 1947, Moscou jugeait nécessaire pour illustrer la situation nouvelle de condamner la stratégie ancienne. Ce débat n'a pas été mentionné dans les documents officiels de 1947. Il a été révélé par Reale, le second de la délégation italienne, qui, quelques années plus tard, rompit avec le communisme. Les Yougoslaves ont confirmé ses propos. Bien entendu, Kardelj et Djilas n'avaient pas instruit le " procès " sans avoir le feu vert des Soviétiques. La suite des événements donne à penser que, dès ce moment, Staline manoeuvrait avec machiavélisme. Il incitait les Yougoslaves à partir à l'assaut en sachant qu'ils seraient bientôt les victimes de leur impétuosité. Il avait maille à partir avec Tito. Comment réduire ses tendances nationalistes? En leur faisant jouer le premier rôle dans le procès intenté à des partis frères. Comment alors les Yougoslaves refuseraient-ils un peu plus tard d'avoir des comptes à rendre à la communauté prolétarienne internationale? Une communauté qui en l'occurrence était identifiée à l'URSS. De plus, Longo et surtout Duclos, les chefs des délégations des PC mis sur la sellette, reconnurent humblement leurs torts. L'autocritique est souvent une manifestation du social-masochisme. Mais ils n'oublièrent pas de sitôt l'injure. Leur ressentiment sera précieux le jour où Staline décidera d'écraser Tito. Certains ont même pensé que le Kominform fut conçu à seule fin de liquider le schisme yougoslave. L'explication est un peu trop simple. Il n'empêche que le Kominform va permettre de faire éclater l'affaire Tito sans que cela apparaisse comme une querelle soviéto-yougoslave. A partir de ce moment, le bureau d'information va s'occuper presque exclusivement de la " trahison ". Dans un premier temps, le Kominform avait son siège à Belgrade. Mais très vite, bien qu'encore secret, le conflit soviéto-yougoslave avait pris un tour aigu. Une nouvelle réunion plénière eut lieu en juin 1948, à Bucarest cette fois. Les neuf ne sont plus que huit, car les Yougoslaves refusent aux autres PC le droit de les juger. C'est la rupture. La résolution finale publiée le 28 juin 1948 recense huit erreurs fondamentales du PC yougoslave : il y a de tout dans cet inventaire, de l'ultra gauchisme et de la déviation droitière. Le réquisitoire peut se résumer en cette phrase tirée du texte : " La direction du parti communiste yougoslave poursuit une politique inamicale à l'égard de l'Union soviétique et du parti communiste de l'URSS. " Donc cette direction " suit ces derniers temps dans les questions principales de la politique extérieure et intérieure une ligne fausse représentant l'abandon de la doctrine marxiste-léniniste ". Combattre les déviations nationalistes Le siège du Kominform, ou plus exactement de son journal, va être immédiatement transféré de Belgrade à Bucarest. Le titre de ce journal : Pour une paix durable, pour une démocratie populaire, avait été imposé par Staline. Certains lui avaient timidement fait observer qu'un tel titre était beaucoup trop long pour intéresser le public. Le dictateur avait balayé l'objection : les journalistes bourgeois, disait-il, seront contraints de reprendre notre slogan chaque fois qu'ils nous citeront. Bien évidemment, les journalistes " bourgeois " parlèrent tout simplement du " journal du Kominform ". Cette publication va être remplie de diatribes contre Tito. Au début, le Kremlin semble encore espérer un " redressement ". Il croit ou affecte de croire que les éléments " sains " imposeront un retour à l'orthodoxie. Tito et les siens ne sont encore que des déviationnistes. Lorsque se réunit, fin novembre 1949, à Matra, en Hongrie, la troisième session, la voie de son retour est atteinte. Tito n'est pas simplement un déviationniste. C'est un fasciste. A cette réunion, Souslov présente un rapport sur la manière de faire du Mouvement de la paix un instrument au service du " camp anti-impérialiste et démocratique ". Evidemment, l'envoyé soviétique participe à ce qui est devenu pour le Kominform une priorité, " la dénonciation systématique de la clique de Tito ". Les deux autres rapporteurs, l'Italien Togliatti et le Roumain Gheorghiu Dej, participent à ce concert d'imprécations. Le dernier se félicitait de l'action des PC qui ont combattu " avec succès les déviations nationalistes dans leurs propres rangs ". Bref, il célébrait les procès monstrueux qui commençaient à frapper les dirigeants communistes d'Europe orientale. Togliatti, Gheorghiu Dej furent, quelques années plus tard, les premiers à se réconcilier avec Tito et à se faire les champions de la voie nationale au socialisme. Comment jugèrent-ils alors leurs discours de 1948-1950 ? Et puis la liste des participants aux réunions de juin et novembre 1948-1949 est instructive. Parmi ces dirigeants, il y avait Kostov (Bulgarie), Lucas, A. Pauker (Roumanie), Slansky, Geminder (Tchécoslovaquie), Kadar (Hongrie). Ils n'allaient pas tarder à figurer parmi les " traîtres ". En 1950 se situe un épisode longtemps ignoré et encore mal expliqué. Palmiro Togliatti, qui avait été victime d'un attentat et d'un accident de voiture, se reposait en URSS. Secrétaire général du PC italien, il avait été, avant la guerre, réfugié à Moscou sous le nom d'Ercole, un des principaux dirigeants du Komintern. Staline lui dit en 1950 : vous êtes menacé en Italie car les impérialistes ont décidé de liquider les chefs communistes importants. Je veux vous mettre à l'abri. Nous allons vous confier un poste nouveau, celui de secrétaire général du Kominform. Vous serez installé à Prague. En même temps, des dirigeants communistes italiens furent plus ou moins discrètement mis dans la confidence et invités à désigner un nouveau secrétaire général de leur PC. Togliatti n'avait pas rejeté catégoriquement la proposition. Il savait ce qu'il en coûtait de résister à Staline. Il savait aussi que la protection accordée par le Père des peuples à des personnages installés dans son empire pouvait être mortelle. Quelle était l'arrière-pensée du dictateur? Mettre vraiment un " ami " à l'abri d'un attentat ? Ou l'éloigner du PC italien et le remplacer par un dirigeant plus malléable ? Togliatti gagna du temps. Il réussit à convaincre son interlocuteur qu'il devait régler des affaires en Italie. Il repartit pour Rome et ne revint pas à Moscou. Staline n'insista pas. On ne saura jamais quel fut alors son dessein. D'ailleurs, le Kominform n'existait plus guère. Il a été dit, mais jamais officiellement confirmé, qu'une quatrième réunion plénière aurait eu lieu à Bucarest en 1950. On a parlé encore d'une cinquième réunion en 1956. Mais si elle a eu lieu ce fut simplement pour chanter le Requiem. Depuis la visite de Khrouchtchev et Boulganine à Belgrade le 27 mai 1955, le processus de réconciliation avec Tito était amorcé. Evidemment, l'ancien rebelle réclamait la suppression de ce Kominform qui était devenu le centre de la campagne anti-yougoslave avec ses purges sanglantes. Les Soviétiques pouvaient faire cette concession puisque, depuis des années, le bureau d'information ne servait pratiquement plus à rien. Il leur fallait trouver le moyen de l'annoncer officiellement sans perdre la face avant le voyage que Tito devait faire en URSS au printemps de 1956. Réunirent-ils une fois encore des représentants de pays membres pour approuver le faire-part de décès diffusé le 17 avril 1956? Il n'était pas dit qu'il mourait des suites d'un anti-titisme pernicieux. Il disparaissait parce qu'il avait achevé et fort bien son travail. BERNARD FERON Janvier 1982

« Marshall et en stratégie de l'endiguement, précisée par G.

Kennan (il faut, disait-il, contenir l'expansion du communisme). La création du Kominform s'inscrit dans ce contexte général.

Le rapport présenté par le Soviétique Jdanov est parfaitementclair à cet égard.

Pour lui, le monde est divisé en deux camps hostiles.

Entre les deux il n'y a pas de place.

Donc tout ce qui estprogressiste doit se grouper autour du pays qui le premier a construit le socialisme.

Cette vision manichéenne ne tolère pas lesexpériences de communisme national plus ou moins autonome qui, à la faveur de la guerre, ont surgi ici ou là.

Il faut resserrer lesrangs, aligner les démocraties populaires sur l'URSS et faire l'unité de classe dans cette région de l'Europe.

Les partis socialistesde l'Est encore existants vont donc être contraints de se fondre dans un nouveau parti ouvrier, en fait le parti communisterebaptisé.

A l'Ouest, les sociaux démocrates refusent ce schéma ? Cela confirme qu'ils sont les valets du capitalisme, del'impérialisme.

On va donc les traiter de " social-fascistes ". Au cours de cette première session du Kominform, deux partis prirent figure d'accusés : l'italien et le français.

La délégationyougoslave, Kardelj secondé par Djilas, leur reprocha vivement de n'avoir pas su exploiter l'ambiance révolutionnaire à la fin dela guerre pour prendre tout le pouvoir.

Ce procès-là est intéressant.

En 1943-1944, la stratégie des PC italien et françaiscorrespondait parfaitement à celle de Staline alors que, déjà, Tito prenait quelque liberté avec les directives du Kremlin.

Mais, en1947, Moscou jugeait nécessaire pour illustrer la situation nouvelle de condamner la stratégie ancienne. Ce débat n'a pas été mentionné dans les documents officiels de 1947. Il a été révélé par Reale, le second de la délégation italienne, qui, quelques années plus tard, rompit avec le communisme.

LesYougoslaves ont confirmé ses propos.

Bien entendu, Kardelj et Djilas n'avaient pas instruit le " procès " sans avoir le feu vert desSoviétiques.

La suite des événements donne à penser que, dès ce moment, Staline manoeuvrait avec machiavélisme.

Il incitait lesYougoslaves à partir à l'assaut en sachant qu'ils seraient bientôt les victimes de leur impétuosité.

Il avait maille à partir avec Tito.Comment réduire ses tendances nationalistes? En leur faisant jouer le premier rôle dans le procès intenté à des partis frères.Comment alors les Yougoslaves refuseraient-ils un peu plus tard d'avoir des comptes à rendre à la communauté prolétarienneinternationale? Une communauté qui en l'occurrence était identifiée à l'URSS. De plus, Longo et surtout Duclos, les chefs des délégations des PC mis sur la sellette, reconnurent humblement leurs torts.L'autocritique est souvent une manifestation du social-masochisme.

Mais ils n'oublièrent pas de sitôt l'injure.

Leur ressentimentsera précieux le jour où Staline décidera d'écraser Tito.

Certains ont même pensé que le Kominform fut conçu à seule fin deliquider le schisme yougoslave.

L'explication est un peu trop simple.

Il n'empêche que le Kominform va permettre de faire éclaterl'affaire Tito sans que cela apparaisse comme une querelle soviéto-yougoslave.

A partir de ce moment, le bureau d'information vas'occuper presque exclusivement de la " trahison ". Dans un premier temps, le Kominform avait son siège à Belgrade.

Mais très vite, bien qu'encore secret, le conflit soviéto-yougoslave avait pris un tour aigu.

Une nouvelle réunion plénière eut lieu en juin 1948, à Bucarest cette fois.

Les neuf ne sont plusque huit, car les Yougoslaves refusent aux autres PC le droit de les juger.

C'est la rupture.

La résolution finale publiée le 28 juin1948 recense huit erreurs fondamentales du PC yougoslave : il y a de tout dans cet inventaire, de l'ultra gauchisme et de ladéviation droitière.

Le réquisitoire peut se résumer en cette phrase tirée du texte : " La direction du parti communiste yougoslavepoursuit une politique inamicale à l'égard de l'Union soviétique et du parti communiste de l'URSS.

" Donc cette direction " suit cesderniers temps dans les questions principales de la politique extérieure et intérieure une ligne fausse représentant l'abandon de ladoctrine marxiste-léniniste ". Combattre les déviations nationalistes Le siège du Kominform, ou plus exactement de son journal, va être immédiatement transféré de Belgrade à Bucarest.

Le titrede ce journal : Pour une paix durable, pour une démocratie populaire, avait été imposé par Staline.

Certains lui avaient timidementfait observer qu'un tel titre était beaucoup trop long pour intéresser le public.

Le dictateur avait balayé l'objection : les journalistesbourgeois, disait-il, seront contraints de reprendre notre slogan chaque fois qu'ils nous citeront.

Bien évidemment, les journalistes" bourgeois " parlèrent tout simplement du " journal du Kominform ".

Cette publication va être remplie de diatribes contre Tito. Au début, le Kremlin semble encore espérer un " redressement ".

Il croit ou affecte de croire que les éléments " sains "imposeront un retour à l'orthodoxie.

Tito et les siens ne sont encore que des déviationnistes.

Lorsque se réunit, fin novembre1949, à Matra, en Hongrie, la troisième session, la voie de son retour est atteinte. Tito n'est pas simplement un déviationniste.

C'est un fasciste.

A cette réunion, Souslov présente un rapport sur la manière defaire du Mouvement de la paix un instrument au service du " camp anti-impérialiste et démocratique ".

Evidemment, l'envoyésoviétique participe à ce qui est devenu pour le Kominform une priorité, " la dénonciation systématique de la clique de Tito ".. »

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