mandragore (faune & Flore).

mandragore (faune & Flore). 1 PRÉSENTATION mandragore, plante herbacée toxique contenant des alcaloïdes aux propriétés médicinales, principalement narcotiques, dont il existe deux espèces. 2 DESCRIPTION La mandragore est originaire des régions méditerranéennes. Ses feuilles, ovales, sont disposées en une rosette n'excédant pas 30 cm de haut. Les fleurs, qui apparaissent à l'automne, sont solitaires, et les fruits des baies de couleur jaune à jaune-orangé. La mandragore est pourvue d'une volumineuse racine pivotante, pouvant atteindre jusqu'à 80 cm de long, souvent divisée en deux parties, évoquant une silhouette humaine (tronc et jambes). Il existe deux espèces de mandragore : l'une à racine et à fleurs blanchâtres, poussant du nord de l'Italie à l'ouest de la péninsule des Balkans, l'autre à racine noire et à fleurs pourpre pâle, se rencontrant dans le sud du bassin méditerranéen et au Portugal. Au Ier siècle apr. J.-C., le médecin grec Dioscoride décrit la première comme la mandragore mâle, et la seconde comme la mandragore femelle. 3 PROPRIÉTÉS ET UTILISATIONS La mandragore est une plante toxique qui renferme divers alcaloïdes, en particulier l'atropine et la scopolamine également présentes dans la belladone. Elle a des propriétés principalement hypnotiques, narcotiques et antispasmodiques, mais elle est aussi hallucinatoire. La mandragore est d'usage très ancien. On en a retrouvé mention sur des plaquettes d'argile sumériennes, et sa présence dans des tombeaux égyptiens atteste de son utilisation dans l'Égypte ancienne. Les médecins grecs en font également état : Hippocrate (v. 460-v. 377 av. J.-C.), notamment, la conseille comme antidépresseur, antispasmodique et sédatif. Théophraste (371-288 av. J.-C.), dans son Histoire des plantes, mentionne ses propriétés hypnotiques. La mandragore est aussi connue, à cette époque, pour ses effets anesthésiques : Pline l'Ancien (23-79 apr. J.-C.) recommande son utilisation avant les actes médicaux de type ponctions et incisions, et Dioscoride (40-90 apr. J.-C.) conseille la « mandragore mâle « pour préparer aux amputations et aux accouchements. La médecine du Moyen Âge continue d'employer la racine de mandragore comme somnifère et comme anesthésique. Elle a été, depuis, abandonnée au profit d'autres plantes médicinales, notamment la belladone et la jusquiame, aux propriétés également narcotiques et antispasmodiques. 4 SYMBOLIQUE ET LÉGENDES La mandragore a longtemps été entourée de mystère et de fascination en raison de l'apparence plus ou moins anthropomorphe de sa racine, et nombreuses sont les légendes qui courent à son sujet, particulièrement au Moyen Âge. Ainsi, elle ne pousserait qu'au pied des gibets ou sur les places de tortures, prenant vigueur ou naissance du sperme des suppliciés, raison pour laquelle elle est censée favoriser la fécondité. Elle est également réputée aphrodisiaque, en grande partie à cause de la forme évocatrice de la racine de la mandragore mâle. Mais la racine de mandragore est aussi censée apporter invulnérabilité, prospérité et richesse à celui qui la possède. Elle est fidèle à son propriétaire et lui ouvre les portes des trésors cachés. Par ailleurs, elle est l'herbe des sorcières : hallucinatoire à certaines doses, elle fait partie des drogues ingérées par celles-ci pour pouvoir s'envoler sur leurs balais vers le lieu du sabbat (voir histoire de la sorcellerie). La mandragore est donc très convoitée, mais il s'agit d'une plante dangereuse : arrachée du sol, elle est réputée pousser un cri déchirant qui tue quiconque, homme ou animal, l'entend. Sa récolte doit être extrêmement précautionneuse et ritualisée. Elle s'effectue dans la nuit du vendredi, après un orage. Le cueilleur doit prendre soin de se boucher les oreilles avec de la cire, et de tracer trois cercles magiques concentriques autour de la plante. Il attache ensuite à sa base un chien noir affamé, qu'il attire au loin en jouant du cor. Le chien, en courant, déterre la mandragore, et tombe mort quand elle crie. La racine, désormais inoffensive, doit toutefois être préparée soigneusement, en particulier lavée et enroulée dans un linceul, pour acquérir ses propriétés magiques. 5 ÉLÉMENTS DE CLASSIFICATION Les mandragores appartiennent à la famille des solanacées. La « mandragore mâle «, à racine blanche, a pour nom latin Mandragora officinarum ; la « mandragore femelle «, à racine noire, Mandragora autumnalis.