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Marcel PROUST : Du côté de chez Swann

Publié le 24/09/2012

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proust

Arrêter ce "tremblement du Temps" est, pour le narrateur, rejoindre le présent agrandi de l'indicatif, temps de la mort vaincue parce qu'origine du récit. "Il y a bien des années depuis (la scène du baiser volé). La muraille de l'escalier où je vis monter le reflet de la bougie (de mon père) n'existe plus depuis longtemps" (Du côté de chez Swann). Combray, détruit par la guerre, ne survit que dans la mémoire du récit de la mémoire qu'est La Recherche : vaste collecte de signes que sont êtres ou choses...

l. Quelle est la caractéristique de la géographie de Combray ?
2. Quel est l'impact de Swann sur le narrateur ?
3. Que permet la métaphore proustienne ?
4. Quelle est la forme de l'épisode "Combray" dans Swann ?
5. Pourquoi relier Du côté de chez Swann au Temps retrouvi ?
6. Pour quelle raison cette expression de "temps retrouvé" ?

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« Photo Sipa-Icono En fin du Temps retrouvé, le héros, rejoignant le narra­ teur, qui n'est pas Marcel Proust , se met à écrire ce livre que nous venons de lire.

Que "sa fin engendre le commencement" (J.

Rousset, Entre­ tiens sur M.

Proust) et que n'ait été dit qu'au bout pourquoi "les souvenirs invo­ lontaires nous rap­ portent les choses dans un exact dosa­ ge de mémoire et d'oubli" (Proust, interview au Temps, 12 novembre 1913) affirment provisoire la conclusion de Swann (1913), car "les maisons, les routes , les avenues, (ne) sont (pas plus) fugitives que les années" ! Le livre Marcel deviendra-t-il écrivain ? P resque un non-sens de résumer La Recherche.

En effet, sans cesse le récit des expériences du héros est revu par le narrateur qui choisit des moments du temps autour desquels il oriente le passé et l'avenir de son héros à qui ce qui est arrivé un nombre indéfini de fois est raconté une seule fois.

Pour contenir l'avenir du roman entier, quelques scènes de Swann sont essentielles.

Ainsi, le soir où, retenue par Swann - à qui le narrateur doit "non seulement la matière mais la décision de (son) œuvre"-, la mère octroie en retard le viatique d'un baiser à son enfant hypersensible et lui lit, parfaitement accordée au mouvement du texte, François le Champi, inaugure ce désir d'écrire réalisé à la fin du roman.

En contraste avec les insom­ nies, occasions de mémoire volontaire, l'épisode de la made­ leine, après quoi le récit peut commencer, est le cadeau mira­ culeux du temps, non plus perdu mais retrouvé grâce à la mémoire involontaire qui délivre le passé via une sensation resurgie de l'oubli.

Autour de Combray, deux pôles : du côté de chez Swann, le héros rencontre sa fille, Gilberte ; du côté de Guermantes, la duchesse qui ouvrira les portes du monde.

"Admirable tremblement du Temps" S urtout racontées dans l'épisode "Combray", qui forme un cercle puisqu'il s'ouvre et se clôt sur les insomnies du narrateur qui se rappelle sa vie entière, et pour apparaître à la lumière magique du souvenir involontaire, son enfance et sa jeune adolescence sont vues dans le miroir tenu par cet "homme affranchi de l'ordre du temps", seul à même de re­ cueillir par l'écriture le temps "perdu" à vivre.

Car il aur a fallu vivre pour connaître la valeur du temps qui, dans l'église de Combray, prend la forme de l'espace.

Sous ses dalles repose le passé des Guermantes, et tout le village se retrouve à la messe.

Aussi l'église réunit-elle les deux côtés.

"Inconnaissables l'un à l'autre" dans Swann, Gilberte devenue une Guermantes, l'ex­ tase de la madeleine ressuscitant tout Combray élucidée, ils se rejoignent dès l'épiphanie de l'intemporel du Temps retrouvé, lorsque le "Je" immobilise le temps via Combray pour les écrire comme les deux héros de son œuvre.. »

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