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LE MÉLODRAME

Publié le 30/03/2012

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Le mélodrame est une forme théâtrale qui naît aux environs de la Révolution. Tragédie populaire, "fils dévoyé du drame sensible", le mélodrame est avant tout théâtre pour le peuple. L'un de ses premiers théoriciens est Sébastien Mercier ; " Pourquoi fermez-vous votre théâtre au peuple, nation orgueilleuse ou avare ? " s'écrie-t-il dans l'Essai sur l'art dramatique (1773). Et Robespierre dans l'Eloge de Gresset (1786), plaide pour un théâtre qui représenterait "d'autres malheurs que ceux d'Oreste et d'Andromaque". Mais avec le mélodrame nous sommes loin du drame ou de la comédie bourgeoise à la Diderot, Sedaine ou Nivelle de la Chaussée. Le mélodrame est un hybride : destiné au public populaire, il tient de la parade, du théâtre, de la foire par la présence de la danse et de la musique, du drame bourgeois par le sentimentalisme ; mais son caractère particulier et neuf est la représentation d'actions violentes, à péripéties palpitantes. C'est une sorte de "western", un spectacle que la bourgeoisie offre au peuple pour satisfaire et canaliser ses prétendus instincts de violence....

« 670 MANUEL D'HISTOIRE LITTERAIRE DE LA FRANCE de Monvel (1791).

Le théâtre de Molière, dit en 1793 et 1794 le théâtre des Sans-Culottes abrite les mélodrames de Loasel de Tréogate, Le Chateau du diable (1792) et la Forêt périlleuse (1797), qui s'éloignent de tout contenu politique, et sont de simples drames d'aventures.

Mais le grand auteur du mélodrame c'est Guilbert de Pixérécourt.

Rien ne saurait donner l'idée de ses triomphes: en 1800 Coelina a près de 1 500 repré­ sentations tant à Paris qu'en province, en 1803, Tékélf avait 1 330 représentations, et en 1834 encore, Latude dépassait le millier 1 • Les mélodrames se jouaient sur les scènes du Boulevard, Porte-Saint-Martin (avant 1807 et après sa réouverture) et surtout la Gaîté, scène attitrée de Pixérécourt.

Le public était très mêlé : au « paradis ••, gavroche et les petites gens, mais aux places chères, dès le Directoire, la « nouvelle société •• ; sous l'Empire, en 1810, /a Gazette de France parle de " la vogue cons­ tante qui pousse à nos théâtres secondaires les meilleures compagnies ••.

La Citerne, de Pixérécourt, voit " le merveilleux de la chaussée d'Antin lutter dans la foule avec le rustique habitant du faubourg Saint-Antoine ''· Les femmes de banquiers étalent leurs plus belles toilettes.

Ainsi la bourgeoisie de la première moitié du siècle se donne à elle-même le spectacle qu'elle procure au peuple.

C'est sous l'Empire et les premières années de la Restauration que le mélodrame brille de son plus vif éclat 2 • Après quoi il se survit, modifié par la présence à ses côtés du drame romantique ; un Ducange écrit encore en 1827 le chef-d'œuvre du mélodrame, Trente ans ou la vie d'un joueur, où Frédérick Lemaitre était sublime, et qu'admirait Artaud.

Après quoi ce sont les 1.

Pixérécourt prétendait qu'il y avait eu plus de 30 000 représentations de ses pièces.

2.

Ajoutons au nom de Pixérécourt celui de Caigmez : La Forêt d'Hermannstadt, mélo­ drame traditionnel (1805), et La Pia voleuse (1815).

comédie larmoyante.

1 1. »

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