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Mutineries et courants pacifistes dans l’armée durant la Première Guerre mondiale

Publié le 05/02/2013

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  "S'il y avait eu deux grammes de rationalité politique, on s'asseyait peu après à une table de négociations et l'on arrêtait le délire.", voici ce que disait Vincent Fauque à propos de la première Guerre mondiale en appuyant sur le fait qu’il s’agissait d’une guerre irrationnelle et déshumanisante : « le bourbier sanglant de 14-18 «, elle entraîne en effet un déclin de l’Europe sur les plans humain et matériel. Au Royaume-Uni, en France et en Allemagne on compte neuf millions de victimes, 21 millions de blessés et 70 millions de personnes mobilisées, cette catastrophe est la cause directe d’une crise morale et sociale jamais observée dans ces pays. Mais pendant le combat, les soldats étaient déjà victimes de cette guerre interminable pleine d’offensives inutiles par leurs rudes conditions de vie au front. C’est ce qui a donné naissance au temps des lassitudes, aux mouvements pacifistes et aux mutineries dans l’armée en particulier en 1916 et 1917. 

« système de répression est aussi mis en place face à ces révoltes.

Le futur maréchal rétablit les permissions, améliore la vie quotidienne du soldat pour atténuer sa colère et prend du recul par rapport à la stratégie de combat.

Il favorise en effet une stratégie défensive pour économiser des vies humaines, il utilise plus l’ artillerie que l’infanterie pour limiter les pertes et gagner en efficacité, il joue sur l ’effet de surprise pour améliorer les résultats, enfin il compte fixer l’ ennemi en accélérant les mouvements de succession et attendre l’ aide des américains au lieu de lancer des attaques offensives coûteuses et inutiles.

Enfin des émissaires sont envoyés pour parler aux soldats des différents régiments, leur redonner courage et assurer la discipline.

Mais il reste un sentiment de résistance de plusieurs soldats qui sont donc sanctionnés par des condamnations aux travaux forcés, à de lo ngues peines pénitentiaires ou à mort, on compte environ 49 soldats qui furent « fusillés pour l’ exemple » et 2000 autres condamnés à des peines moins lourdes.

Mais ce phénomène ne désavantage pas que les troupes françaises, d ’autres armées d ’Europe sont touchées, au Royaume- Uni, une mutinerie de 300 hommes a eu lieu en septembre 1917 et une centaine d ’hommes furent exécutés pour désertion.

Du côté allemand, de nombreux cas de mutineries et de désertions ont été observés suite aux p lus grandes défaites de l’Allemagne en 1916 mais aussi à la fin de la guerre dans la flotte allemande.

En Italie, à Caporetto, une dizaine de milliers de soldats refusèrent le combat et cet épisode reflète bien la désobéissance italienne durant la guerre dont résultent 750 exécutions.

En Russie, près de deux millions de soldats désertèrent en juillet 1917 et on observe même actes de désobéissance et de fraternisation avec les allemands.

Parallèlement à ces mouvements révolutionnaires, les soldats sont entraînés dans des courants pacifistes pour arrêter ce combat qu ’ils jugent inutile : « ce n'est plus une vie d'aller se faire trouer la peau pour gagner une tranchée ou deux, et ne rien gagner.

", extrait d’une lettre de soldat.

On voi t en effet apparaître un pacifisme au front, les soldats sont notamment entraînés par des appels à la paix venant de l ’arrière.

Le pape Benoît XV écrit une lettre en août 1917 pour demander aux belligérants une paix juste et durable mais la conférenc e de Zimmerwald contribue aussi à lutter contre la guerre qualifiée de barbarie du capitalisme.

La volonté de paix se fait ressentir parmi les soldats qui entament des chants pacifistes tels que la Chanson de Craonne et fraternisent avec l ’ennemi.

Ai nsi, des écrits officiels témoignent des trêves de Noël de 1914 pendant lesquelles les soldats ont dressé des sapins de Noël et joué au football, mais à dans d ’autres régiments, certains sont sortis de leur tranchée sans arme pour enterrer les morts, on observe des échanges de cigarettes, de journaux ou de nourriture, des poignées de mains, des défilés de lampions et des communications entre camps adverses allant jusqu ’à la visite d’ une tranchée ennemie.

Mais une fois que ce phénomène paci fiste est connu des généraux français, le général Pétain déclare que toute communication avec l’ ennemi serait passible de peine de mort tandis qu ’au Royaume-Uni, les réactions de la presse sont positives et les journaux rapportent les incidents comme fantastiques malgré la critique de ces contacts par une partie du peuple.

Nous avons donc bien élucidé le sentiment d ’exaspération régnant au front chez la plupart des soldats ne supportant plus la guerre et se révoltant contre leurs supér ieurs et luttant pour la paix par des actes violents d’ indiscipline mais aussi par des courants pacifistes.

Mais les généraux et les plus haut -gradés ont tenté de répondre au mécontentement des soldats par des répressions allant jusqu ’à la cond amnation à mort ou bien par une amélioration des conditions de vie au front.

Mais enfin ces mutineries ne remettent -elles pas en cause cette guerre par sa durée et son inefficacité ?. »

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