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Namibie

Publié le 08/03/2011

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namibie
1 PRÉSENTATION

Namibie, en anglais (langue officielle) Namibia, pays d’Afrique australe. Sa capitale est Windhoek. La Namibie est membre du Commonwealth.

La Namibie est limitée au nord par l’Angola et la Zambie, à l’est par le Botswana, au sud-est par l’Afrique du Sud et à l’ouest par quelque 1 500 km de côtes désertiques en bordure de l’océan Atlantique. Ancien Sud-Ouest africain, devenu Namibie en 1968, le pays, colonisé par l’Allemagne, puis par l’Afrique du Sud, a accédé à l’indépendance en 1990.

2 LE PAYS ET SES RESSOURCES
2.1 Relief et hydrographie

La Namibie est un vaste plateau, couvrant une superficie de 824 269 km², riche en minerais précieux. La Namibie se divise en trois régions : le désert du Namib, large couloir de 50 à 140 km qui longe les 1 572 km de côtes de la Namibie ; le plateau central, dont l’altitude s’étage entre 1 000 et 2 000 m ; le désert du Kalahari, en bordure orientale. Les principaux fleuves, l’Orange au sud, le Cunene, le Kavango et le Zambèze au nord et au nord-est, servent de frontières naturelles avec les pays voisins. Le point le plus élevé est le mont Koenigstein (2 636 m).

2.2 Climat

Traversée par le tropique du Capricorne, la Namibie possède un climat sec et tempéré, aride pour la moitié sud du pays où les précipitations annuelles sont inférieures à 300 mm. Celles-ci ne dépassent pas 50 mm dans le désert du Namib. Le Nord est mieux arrosé, avec 600 mm d’eau par an. Les températures annuelles moyennes varient de 6 °C à 29 °C, mais avec des pointes à 50 °C dans les zones les plus désertiques.

2.3 Ressources naturelles

La flore (steppe à graminacées et petites plantes grasses) est rare dans les zones désertiques. Le désert du Namib possède une plante qui est une curiosité biologique, la Welwitschia mirabilis, qui peut vivre plus d’un siècle et recueille l’humidité des feuilles. Le plateau central est recouvert d’une savane arborée. Au nord, la forêt est plus abondante, et les marais d’Etosha, vaste cuvette de 4 000 km2, attirent de nombreux animaux sauvages : éléphants, rhinocéros, lions, girafes, zèbres et cervidés. Grâce aux eaux froides du courant de Benguela venant de l’Antarctique, la côte namibienne est très riche en poissons : sardines, anchois et maquereaux. Mais les principales richesses du pays sont ses ressources minières : diamants, uranium, cuivre, zinc et plomb.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

En 2008, la Namibie comptait 2 063 927 habitants. 32 p. 100 seulement de la population réside dans les villes, dont la plus importante est la capitale Windhoek (237 000 habitants), située au centre du pays, à une altitude de 1 650 m. Le pays a une croissance démographique de 0,38 p. 100 par an. Sa densité est l’une des plus faibles d’Afrique (2,5 habitant/km2), la moitié de la population se concentrant au nord.

Dans un pays marqué par d’importantes inégalités sociales, l’accès à la santé est problématique, en particulier pour les personnes atteintes du virus du sida, qui touche en 2004 plus de 20 p. 100 des adultes, les femmes étant encore plus durement affectées. L’espérance de vie est passée de 52 ans en 1999 à 43 ans en 2004.

Le taux d’alphabétisation demeure relativement faible avec 85,4 p. 100 en 2005 ; le gouvernement namibien consacre 6,9 p. 100 des dépenses publiques à l’éducation.

3.2 Langues et religions

Les Ovambo, un peuple d’agriculteurs et d’éleveurs de langue bantoue, représentent 50 p. 100 de la population namibienne. Ils vivent principalement au nord. Cohabitent également en Namibie les Bochimans, les Herero, les Kavangos, plusieurs groupes métis comme les Baastards de Rehoboth, réfugiés d’Afrique du Sud en 1872, les Européens (Afrikaners, germanophones et anglophones), qui constituent 6,5 p. 100 de la population, et les métis (7,5 p. 100).

Les langues officielles sont l’anglais et l’afrikaans ; l’allemand, les langues khoïsanes et bantoues (notamment l’ovambo) sont également parlées. La religion chrétienne est pratiquée par une majorité de Namibiens (80 p. 100, dont au moins la moitié de luthériens) ; une partie de la population noire est animiste.

3.3 Institutions et vie politique

Après plus d’un siècle de domination allemande puis sud-africaine, la Namibie a obtenu son indépendance en mars 1990. Elle est régie par la Constitution de 1990, qui instaure une république démocratique.

3.3.1 Organisation des pouvoirs

Le président de la République est le chef de l’État ; il est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans. Il désigne un Premier ministre pour diriger le gouvernement. Le pouvoir législatif est dévolu à un Parlement bicaméral composé de l’Assemblée nationale et du Conseil national. L’Assemblée nationale rassemble 72 députés élus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans (le président de la République peut nommer au maximum six autres membres). Le Conseil national, organe essentiellement consultatif et chargé de défendre les intérêts régionaux, est composé de 26 membres élus au scrutin indirect pour un mandat de six ans.

3.3.2 Partis politiques

Même si le multipartisme est autorisé en Namibie, un parti domine la vie politique depuis 1990 : l’Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (South West Africa People’s Organization, SWAPO), l’ancien parti ayant mené la lutte pour l’indépendance. Son leader et héros de la libération nationale, Sam Nujoma, a été triomphalement réélu en 1994, puis en 1999, après qu’un amendement de la Constitution a autorisé un troisième mandat présidentiel. Son dauphin et vice-président de la SWAPO (dont Sam Nujoma est le président), Hifikepunye Pohamba, a accédé à la présidence de la République en novembre 2004 avec plus de 75 p. 100 des suffrages.

Face à la SWAPO, qui détient plus des deux tiers des sièges de l’Assemblée nationale, l’opposition est faible et divisée. Les principales formations sont le Congrès des démocrates (COD), l’Alliance démocratique (Democratic Turnhalle’s Alliance, DTA), l’Organisation démocratique de l’unité nationale (NUDO) et le Front démocratique unifié (UDF).

4 ÉCONOMIE

La Namibie fait partie des pays relativement riches avec un produit intérieur brut (PIB) de 6,6 milliards de dollars, soit un PIB de 3 208,50 dollars par habitant en 2006. Mais ce chiffre masque de fortes disparités (de 15 000 dollars pour un Blanc à 650 dollars pour un Noir) et un taux de chômage proche de 31 p. 100. La pêche et l’activité minière constituent les plus importantes ressources du pays (la Namibie fait partie des premiers producteurs mondiaux de diamants et d’uranium), mais l’économie namibienne reste largement dépendante de l’aide internationale.

4.1 Agriculture

En 2006, 31,1 p. 100 de la population active se consacre à l’agriculture, qui constitue 10,9 p. 100 du PIB. Le pays ne compte que 1 p. 100 de terres arables, et environ 46 p. 100 de la superficie du pays est formée par des pâturages permanents. Les cultures vivrières (maïs et millet) sont concentrées dans le Nord sur de petites exploitations appartenant aux Noirs. Les grandes exploitations (60 p. 100 des terres) appartiennent à des Blancs spécialisés dans l’élevage de bovins et d’ovins. Une réforme agraire a été lancée en 1991 avec pour objectif de redistribuer les terres entre les Blancs, qui représentent 5 p. 100 de la population et détiennent 9 millions d’hectares, et les paysans noirs, dont près de 250 000 ne possèdent pas de terre. Le gouvernement incite les Blancs à vendre leurs exploitations aux Noirs en tentant d’éviter tout débordement comparable à la crise qui secoue le Zimbabwe à ce sujet.

La fourrure astrakan du mouton karakul, élevé sur les plateaux méridionaux, est destinée à l’exportation. Les ressources halieutiques sont porteuses d’espoir pour la Namibie, qui s’oriente vers la vente de ses droits de pêche. En 2005, les prises se sont montées à 552 812 t.

4.2 Mines et industrie

En 2006, 12,2 p. 100 de la population travaillait dans le secteur secondaire, qui représentait 30,6 p. 100 du PIB. Première source de revenu du pays, la production minière représente 65 p. 100 des exportations. Son exploitation est, pour l’essentiel, entre les mains de multinationales étrangères. Le diamant occupe les deux tiers de l’activité (les trois mines en activité ont produit 2 000 000 carats en 2004). Puis viennent l’uranium (2 689 t), le cuivre, le zinc et le plomb. L’extraction de l’or est en hausse depuis l’ouverture de la mine de Navachab (2,2 t en 2004 contre 240 kg en 1988).

Les petites unités de transformation agroalimentaire, dont la production est destinée à la consommation intérieure, sont concentrées pour moitié à Walvis Bay.

4.3 Échanges

L’Afrique du Sud reste le principal partenaire commercial de la Namibie, dont les efforts tendent à réduire la dépendance à l’égard de l’ancienne puissance coloniale. En 1993, le pays a créé sa propre monnaie, le dollar namibien (unité divisible en 100 cents), indexé sur le rand sud-africain. En février 1994, l’Afrique du Sud lui a rétrocédé l’enclave de Walvis Bay, premier port maritime du pays. Les transports sont assurés par un réseau routier de 42 237 km et un réseau ferroviaire de 2 382 km.

5 HISTOIRE
5.1 Les premiers habitants

Un crâne d’australopithèque (datant d’il y a environ 2,5 millions d’années) a été découvert dans la mine de diamant d’Auchas. Des peintures rupestres attestent la présence humaine dans le désert du Namib depuis au moins vingt-cinq mille ans. Mais les premiers habitants réellement identifiés sont les ancêtres des Bochimans, qui vivent traditionnellement de cueillette et de chasse, et qui se sont réfugiés dans la région au début de notre ère. Les éleveurs hottentots font leur apparition vers le ixe siècle, venant de l’Afrique orientale, peu avant l’arrivée des Bantous. Parmi ces derniers, certains sont agriculteurs, comme les Ovambo, et d’autres pasteurs, tels les Herero. Ceux-ci sont en conflit permanent avec les Hottentots pour la maîtrise des parcours de transhumance.

5.2 La pénétration européenne

Le navigateur portugais Bartolomeu Dias contourne le premier le cap de Bonne-Espérance en 1488, ouvrant ainsi la voie aux nombreux explorateurs, missionnaires et autres marchands européens en Afrique australe. Les Allemands occupent la côte ouest en 1878, à Lüderitz, et y établissent un protectorat, appelé Sud-Ouest africain allemand, en 1884. À l’intérieur des terres, la résistance est vive, surtout de la part des Herero. La répression allemande dure jusqu’en 1908 et prend l’aspect d’un génocide. Elle fait 30 000 morts et manque d’anéantir le peuple herero. Son souvenir demeure vivace : en septembre 1995, trois cents Herero viennent ainsi demander réparation au chancelier allemand Helmut Kohl, en visite dans le pays.

5.3 L’occupation sud-africaine

Le traité de Versailles, après la Première Guerre mondiale, oblige l’Allemagne à l’abandon de ses colonies. En 1920, la Société des Nations (SDN) confie, par mandat, à l’Union sud-africaine l’administration du Sud-Ouest africain, que les troupes sud-africaines ont envahi dès 1914. Après que la Seconde Guerre mondiale a éclaté, une grande partie des hommes d’origine allemande qui ont adhéré en masse à la section nationale-socialiste du territoire et instauré des pratiques d’apartheid sont internés par les Britanniques. En 1946, le territoire est placé sous la tutelle directe de l’Organisation des Nations unies (ONU). Mais l’Afrique du Sud refuse d’obtempérer à cette décision et, par un amendement constitutionnel, étend sa représentation parlementaire au Sud-Ouest africain en 1949. Elle tente ensuite d’y appliquer sa politique d’apartheid. C’est le début d’une longue bataille juridique qui aboutit, en 1969, à un vote du Conseil de sécurité de l’ONU, exigeant le retrait immédiat de l’Afrique du Sud du territoire namibien. Enfin, en juin 1971, la Cour internationale de justice des Nations unies qualifie d’« illégale « l’occupation de la Namibie par l’Afrique du Sud, qui continue cependant à l’administrer.

5.4 La lutte pour l’indépendance

En 1958, les Ovambo, peuplant le nord du pays, ont fondé le Congrès du peuple ovambo (Ovambo’s People Congress, OPC) pour revendiquer l’indépendance. Le mouvement s’ouvre, deux ans plus tard, aux autres communautés, devenant l’Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (South West Africa People’s Organization, SWAPO). Tandis que les instances internationales tentent de régler par des moyens juridiques le sort de la Namibie, la SWAPO, dirigée par Sam Nujoma, qui a d’abord exprimé son refus de l’occupation sud-africaine et de l’apartheid par des manifestations pacifiques, décide, en 1966, de passer à la lutte armée. L’indépendance de l’Angola, en 1975, permet à la SWAPO de disposer d’une base arrière pour lancer des opérations dans la zone frontalière. L’armée sud-africaine réagit en militarisant tout le nord du pays, l’Ovamboland et la bande de Caprivi, où une guerre de guérilla, très meurtrière pour les populations, se déroule pendant près de vingt ans.

En 1988, l’Afrique du Sud accepte enfin de signer les accords de Brazzaville, qui garantissent l’indépendance de la Namibie en échange du retrait des troupes cubaines de l’Angola. En novembre 1989, une Assemblée constituante de soixante-douze membres est élue au suffrage universel, scrutin organisé sous l’égide de l’ONU. La SWAPO recueille 57,5 p. 100 des voix. L’Assemblée promulgue une Constitution inédite sur le continent africain, combinant représentation majoritaire et représentation communautaire et prévoyant pour toute révision constitutionnelle la nécessité de majorités qualifiées. Ainsi, malgré la domination politique de la SWAPO, donc des Ovambo, et en dépit d’une forte identification entre appartenance communautaire et appartenance partisane, la Namibie peut dépasser les clivages communautaires qu’avaient accentués les politiques des colonisateurs.

5.5 La Namibie aujourd’hui
5.5.1 La présidence de Sam Nujoma (1990-2004)

Les premières années qui suivent l’indépendance sont marquées par la volonté de mettre en œuvre la réconciliation nationale en promouvant les valeurs démocratiques et libérales. Le gouvernement entreprend une politique de discrimination positive progressive en faveur de la majorité noire et une réforme agraire à partir de 1991 (consistant à corriger l’inégale distribution des terres agricoles entre fermiers blancs et paysans noirs) qui privilégie la concertation et le principe « vendeur-acheteur consentants «. Au niveau régional, la nouvelle république tente de tisser des liens harmonieux avec ses voisins, même si le manque d’eau, qui est l’un des problèmes majeurs de la Namibie, est à l’origine de tensions. Ainsi, alors que la sécheresse a modifié la répartition des îles et des marécages dans la région de l’Okavango, la Namibie entre en conflit avec le Botswana au sujet d’une île inhabitée, l’île Kasikili, située sur la rivière Linyati à la frontière des deux pays — en 1999, la Cour internationale de justice rend un arbitrage en faveur du Botswana. En 1996, l’annonce d’un projet de détournement des eaux de l’Okavango déclenche de vives réactions, notamment de la part du Botswana — ce projet est par la suite écarté. Les relations avec l’Afrique du Sud se normalisent en 1994 avec la réintégration de l’enclave de Walvis Bay.

L’image de stabilité de la Namibie est toutefois écornée en 1999 lors d’un soulèvement sécessionniste mené dans la bande de Caprivi (dans le nord-est du pays, entre l’Angola, la Zambie et le Botswana), et la répression qui s’ensuit. À partir de 1998, la Namibie intervient dans le jeu d’alliances régionales qui se met en place autour de la République démocratique du Congo (RDC) ; jusqu’en 2001, un corps expéditionnaire namibien soutient le gouvernement de la RDC, aux côtés de l’Angola et du Zimbabwe. La Namibie, qui reste une alliée privilégiée de l’Angola, soutient également ce pays dans sa lutte contre le mouvement rebelle de l’Union pour l’indépendance totale de l’Angola (l’UNITA, dirigée par Jonas Savimbi), qui réplique en frappant sa prospère industrie touristique (assassinat de trois Français en janvier 2000).

Malgré les protestations de l’opposition et d’une partie de la SWAPO — une nouvelle génération d’hommes politiques est impatiente d’accéder aux responsabilités —, le président Nujoma fait voter une réforme constitutionnelle qui lui permet de briguer avec succès un troisième mandat en décembre 1999 (77 p. 100 des suffrages exprimés).

5.5.2 La présidence de Hifikepunye Pohamba (2004- )

Après quatorze années passées à la tête de l’État, le « père de la nation « décide toutefois de céder la présidence du pays. Ce transfert de pouvoir s’effectue cependant sous son contrôle et selon ses plans de succession : Sam Nujoma fait désigner son dauphin, Hifikepunye Pohamba, comme candidat de la SWAPO à l’élection présidentielle de novembre 2004 — lui-même ne quitte pas pour autant le pouvoir puisqu’il demeure président du parti.

La campagne électorale est dominée par la question de la réforme agraire, qui ne progresse guère et que le gouvernement entend accélérer en procédant à des expropriations. Ce sujet est rendu encore plus sensible par le soutien apporté par le président namibien à son homologue zimbabwéen, Robert Mugabe, dans sa politique d’occupation des terres. À l’issue d’un scrutin globalement libre et régulier, Hifikepunye Pohamba est élu avec 76,3 p. 100 des suffrages. Son principal adversaire, Benjamin Ulenga, du Congrès des démocrates, n’obtient que 7,34 p. 100 des suffrages. Aux élections législatives, la SWAPO conserve sa suprématie au Parlement en remportant 55 des 72 sièges de l’Assemblée nationale. Proche de l’ancien président dont il a partagé le combat pour l’indépendance, Hifikepunye Pohamba apparaît comme un homme de consensus, susceptible d’assurer la transition entre l’ère Nujoma et la jeune génération politique ; ancien ministre des Terres, il s’engage à concentrer son action sur l’éducation, la création d’emplois — le chômage touche plus de 30 p. 100 de la population —, le black empowerment (discrimination positive à l’égard de la population noire) et la santé — le virus du sida concerne plus de 20 p. 100 des adultes.

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