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NEOMECANISME

Publié le 22/02/2012

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Source: http://www.peiresc.org/DINER/Lexique.pdf

 

Au mécanisme associé à la mécanique classique succède de nos jours un néomécanisme associé à la théorie des systèmes dynamiques. Il est le pilier d'une culture non-linéaire où le réductionnisme du mécanisme se voit remplacé par le non réductionnisme de l'émergentisme. Son paradigme central est le système ouvert non linéaire siège de l'auto-organisation. Ses concepts opératoires sont les attracteurs, les cycles limites et les bifurcations. Ses phénomènes fétiches sont la complexité et le chaos déterministe. L'abandon d'une attitude réductionniste simpliste correspond à une considération privilégiée du qualitatif, du global, du géométrique au dépens du quantitatif, du local et de l'analytique. Ceci s'accompagne d'une prise en compte systématique des niveaux d'observation et des échelles, et aboutit à des efforts systématiques pour définir correctement et judicieusement la complexité, l'information et le sens. Ce néomécanisme entraine un changement un changement total de point de vue responsable d'une approche ontologique réaliste des problèmes liés au hasard et un renouvellement des questions concernant l'apparition de l'ordre, de l'organisation et des formes. Le néomécanisme transforme complètement les conceptions sur le déterminisme, l'évolution, la causalité, la finalité, la régulation, l'apprentissage, la rationalité. Toute une culture non-linéaire où s'ouvrent de nouvelles perspectives pour la compréhension de l'apparition et du maintien de la vie, de l'évolution biologique, ainsi que pour l'étude des phénomènes de perception, de pensée et de conscience. Le développement du néomécanisme s'inscrit dans les cadres technologiques de la société contemporaine. La première révolution industrielle est fondée sur un développement sans précédent des potentiels énergétiques ( machine à vapeur, moteur électrique, moteur à explosion) et l'on doit considérer comme naturel le rôle dominant des concepts de force et d'énergie dans la physique des siècles passés, admirablement exprimé par l'édifice de la mécanique classique. La seconde révolution industrielle est fondée sur d'ahurissantes possibilités de transmission, de stockage et de traitement des signaux et de l'information qu'ils véhiculent, grâce à la radioélectricité et aux moyens informatiques de calcul et de traitement. Il en découle une profonde modification des mentalités scientifiques qui se tournent vers les concepts d'organisation et de complexité, de contrôle voire d'intelligence artificielle. A la mise en évidence et au recensement des forces et des facteurs d'évolution succède maintenant un intérêt pour l'évolution elle-même. A une simplicité des forces s'oppose une complexité des mouvements et des évolutions. Parti des sciences physiques, irradiant la biologie, ce mouvement de pensée se dessine en économie, en sociologie et en histoire. Les problèmes qui se posent sont non pas tant ceux des forces sociales ou politiques, ceux des forces productives ou créatrices, que ceux des configurations évolutives complexes crées par des forces reconnues et relativement simples. Ce qui distingue les options politiques n'est pas tant dans le privilège donné à telle action ou à telle classe sociale que dans le choix de la dynamique de tel ou tel modèle de développement de la société.