OCTOBRE 1980 DANS LE MONDE
Publié le 16/11/2011
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Dans cette affaire, le président à dû répondre point par point, à la télévision, aux diverses accusations dont lui-même et son entourage ont fait l'objet : il a reconnu qu'en dépit de ses recommandations son frère avait noué des relations avec des dirigeants libyens alors que ce pays pratique une politique ouverte anti-américaine; toutefois, après la prise d'otages de Téhéran, il a eu recours aux relations de son frère pour tenter d'obtenir une médiation libyenne; enfin il affirme n'avoir appris le versement de 220 000 dollars à son frère par les libyens que le 15 juillet; d'autre part que la Maison-Blanche n'a pas tenté d'entraver le cours de l'enquête judiciaire sur son frère et que ce dernier n'a jamais essayé d'influencer la politique américaine à l'égard de la Libye, explications qui ont été assez bien accueillies et ont permis à M. Carter de n'être pas rejeté par son parti.
«
La convention démocrate de New York
A la veille de la convention démocrate qui
devait se tenir à New York du Il au 14 août, l'am
biance est toute différente de celle de Detroit.
Beaucoup d'événements .accablent
M.
Carter :
inflation, récession, chômage, otages de Téhéran à
leur dixième mois de captivité, accords de Camp
David en pièces et surtout l'irritante affaire de son
frère Billy.
Dans cette affaire,
le président à dû répondre
point par point, à la télévision, aux diverses accu
sations dont lui-même et son entourage ont fait
l'objet : il a reconnu qu'en dépit de ses recomman
dations son frère avait noué des relations avec des
dirigeants libyens alors que
ce pays pratique une
politique ouverte anti-américaine; toutefois, après
la prise d'otages de Téhéran,
il a eu recours aux
relations de son frère pour tenter d'obtenir une
médiation libyenne; enfin il affirme n'avoir appris le versement de 220 000 dollars à son frère par les libyens que le 15 juillet; d'autre part que la
Maison-Blanche n'a pas tenté d'entraver le cours
de l'enquête judiciaire sur son frère et que ce der
nier n'a jamais essayé d'influencer la politique
américaine à l'égard de la Libye, explications qui
ont été assez bien accueillies et ont permis à M.
Carter de n'être pas rejeté par son parti.
Le président a joué la franchise et l'honnêteté,
a-t-il démontré sa compétence ? Une certaine
inquiétude s'est fait jour chez bon nombre de
notables démocrates qui ont alors réclamé le retour à une « Convention ouverte », c'est-à-dire
libérer les délégués qui ont accordé leurs suffrages
à M.
Carter pendant les primaires de leur allé
geance envers lui et pouvoir désigner un candidat
de rechange; plusieurs noms étaient avancés,
le sénateur Jackson, le secrétaire d'Etat Muskie, le vice-président Mondale.
Selon
un sondage du 8 août, la quasi-totalité
des 1985 délégués qui s'étaient déclarés en faveur de M.
Carter sont déterminés à lui rester fidèles et
à refuser une convention ouverte.
La majorité
nécessaire
pour obtenir l'investiture du parti est de 1666 voix; le sénateur Kennedy, autre candidat,
n'est soutenu que par 1234 délégués; la rivalité
entre ces deux candidats semblait devoir dominer
les débats de la convention de New York.
Le 6 août, le président Carter anno.nçait le lan
cement prochain d'un plan de renaissance écono
mique visant à créer des millions d'emplois
(modernisation des industries vieillies et vaste pro
gramme énergétique) et formulait une nouvelle
doctrine nucléaire d'emploi des armements straté
giques.
Dès la première journée de la convention
démo crate, un vote de procédure a entériné la règle
selon laquelle les délégués sont liés par l'engage
ment pris au cours des primaires; M.
Carter était
, ainsi certain d'être désigné pour porter les cou
leurs de son parti le 4 novembre .
Le sénateur
Edward Kennedy, lors des primaires, avait paru
peu convaincant et certaines faiblesses de son
caractère, certains aspects de sa vie familiale, la
malheureuse histoire de Chappaquiddick
ont dominé sa campagne; il remporta cependant quel
ques succès dans les Etats industriels de New
York, Pennsylvanie et Californie.
Les débats ont été tumultueux dans l'arène de
Madison-Square de New York les 12 et 13 août et
la mise au point du programme électoral démo
crate a fait l'objet de nombreux marchandages.
M.
Kennedy, chef de file de l'aile libérale, a réussi à le faire modifier dans le sens du réformisme social :
très acclamé après son discours, il a déclaré.
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