ORAISON FUNÈBRE D'ANNE DE GONZAGUE
Publié le 26/10/2011
Extrait du document
L'exorde est un début de sermon : Bossuet voudrait que tous ceux " qui désespèrent de leur conversion ou de leur persévérance fussent présents à cette assemblée ": ils comprendraient la beauté de l'Evangile qui a converti la princesse. Qu'ils viennent donc " quels qu'ils soient, en quelques régions que la tempête de leurs passions les ait jetés "...
«
bruit), vécut douze ans dans la retraite (1672-1684) et édifia la France par son ardente piété.
Elle mourut à Paris en 1684,
à soixante-huit ans.
L'ainée de ses ·deux filles, Anne, « également laide, vertueuse et sotte " (Saint-Simon), était
.
mariée au fùs du grand Condé, le duc d'Enghien, qui, avec
son caractère insupportable, la rendit pendant quarante cinq ans martyre ; elle demanda à Bossuet de prononcer
l'oraison funèbre de la Palatine au service du bout de l'an (9 août 1685).
On comprend les difficultés immenses que
ce discours présentait: aussi les mondains et les curieux vin rent-ils l'entendre comme ils seraient allés au spectacle.
II.
A.nalyse .
Le texte : « Apprehendi te ab extr emis
terr œ, et a longinquis ejus vocavi te
'' (Isaïe) est bien celui
qu'il fallait: il s'applique parfaitement aux conversions
par
lesquelles « on revient de loin )), et surtout, lu un jour par
la princesse, il avait achevé en elle l'œuvre de la grâce.
L'exorde est un début de sermon : Bossuet voudrait que
tous ce ux « qui désespèrent de leur conversion ou de leur
persévérance fussent présents
à cette assemblée >>: ils com
prendraient
la beauté de l'Evangile qui a converti la prin..:
cesse.
Qu'ils viennent donc
« quels qu'ils soient, en quel
ques régions que la tempête
de leurs passions les ait jetés>>
mais qu'ils n'apportent pas des « oreilles curieuses », car,
dit Bossuet,
« mon discours dont vous vous croyez peut-être
les
juges vous jugera et, si vous n'en sortez plus chrétiens,
vous
en sortirez plus coupables >> (remarquer dans tout cet
exorde le commentaire du texte d'Isaïe : on croit que Bos
suet continue
à citer le prophète, tant ses idées et son style
se confondent avec ceux de la Bible).
La thèse établit que
Dieu est
un Père miséricordieux.
C'est lui qui (division
et application) a retiré de loin la princessP- et l'a élevée
si haut.
{0 « D'où
la main de Dieu l'a retirée >>.
« Jamais plante
ne fut cultivée avec plus de soin,
ni ne se vit plus tôt couron
née de fleurs et de
fruits>> (séjour à Faremoûtier et Avenai).
Mais ses
parents perdirent tout, parce que, au lieu ·de la
« conduire », on voulut « la précipiter dans le bien >> : elle
se
jeta dans le tourbillon du monde.
Ici, Bossuet ne cache
rien des défaillances de la princesse, mais on les comprend
sans qu'il
-y insiste .
Il la montre.
»
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