Un personnage des faux-monnayeurs dit que le roman s'est toujours "craintivement cramponné à la réalité" et n'a jamais connu "ce volontaire écartement de la vie, qui permit le style, aux oeuvres des Dramaturges Grecs par exemple, ou aux tragédies du XVII ème siècle français". (André Gide). Vous discuterez cette citation d'André Gide.

« plus intéressant.

Les Misérables de Victor Hugo, par exemple, est un roman réaliste, mais qui détient une part deroman épique, social et historique, tout en gardant les idéaux du romantisme du XIXème siècle.

Il y décrit la vie demisérables dans Paris et la France provinciale du XIXème siècle.

La réalité historique de l'époque a complètement étéromancée par Hugo, afin de rendre l'intrigue de son histoire plus intéressante.

Un roman réaliste engendre doncquand même l'imagination de l'écrivain.En effet, même un auteur se basant sur des faits concrets se sert de son imagination, peut-être sans s'en rendrecompte parfois.

Un personnage de l'histoire ayant vraiment existé, pourrait dépendre de la vision de l'auteur lui-même : si cet auteur a jugé la personne comme merveilleusement belle, il la décrira forcément comme tel, quelle quesoit la réelle nature du personnage historique.

D'Artagnan par exemple, a réellement existé.

Mais il n'existe de luiqu'un portrait dont l'authenticité n'est pas garantie, et des mémoires où le vrai se mêle au faux, parus en 1700,c'est-à-dire 27 ans après sa mort.

Or, dans le roman d'Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires, les faitshistoriques sont transformés, laissant place à un d'Artagnan différent de celui qui a existé durant le XVIIème siècle.Comme l'existence de ce personnage historique n'a pas toujours été évidente, Alexandre Dumas a utilisé sonimagination, comme pour lui deviner une existence.Marguerite Duras, dans son livre L'Amant, a voulu écrire son autobiographie, tout en la romançant quelque peu.C'est ce qu'on appelle une "autofiction": l'auteur est à la fois le personnage principal et le narrateur.

Dans l'optiqueautobiographique, Marguerite Duras n'a pas la volonté d'imiter la réalité, contrairement à Jean-Jacques Rousseau ouSaint Augustin.

Ainsi les lieux, les noms, et tous les éléments « accessoires » ne sont pas forcément inscrits dans lavie réelle de Marguerite Duras mais les évènements importants sont présents.

Le reste est imaginé, maisl'imagination, sous l'influence de l'inconscient, donne une piste au lecteur pour comprendre la part de vérité àtravers le romanesque.

Le roman ne se cramponne finalement pas qu'à la vérité.

Le miroir qu'évoque Stendhal ledéforme, l'embellit ou même l'enlaidit afin de le rendre plus intéressant.

Par ailleurs, un roman peut être entièrementinventé par l'imagination de l'auteur, sans chercher à émettre une quelconque vérité. Le roman peut vouloir guider le lecteur grâce à des faits concrets, mais aussi le faire rêver grâce à l'imagination etl'idéalisme.

Ce procédé est constructif car il fait renaître des souvenirs, ou aide à créer quelque chose.

L'imaginationest une évasion aussi bien pour le lecteur que pour l'auteur.

L'auteur imagine, dessine la fiction qu'il veut et lelecteur lit et l'illustre à sa guise.

Elle permet d'échapper aux malheurs quotidiens, et de s'évader.

L'oeuvre de JulesVerne Le Château des Carpates est un roman fantastique dans lequel les personnages sont victimes de phénomènessurnaturels.

Ce récit est directement tiré de l'imagination de l'auteur et entraîne par conséquent le lecteur àl'illustrer comme bon lui semble.L'utopie est la représentation d'une réalité idéale et sans défaut.

L'idéalisation et l'utopie provoquent un certainbonheur chez le lecteur, une certaine satisfaction dans le sens où il est libre d'imaginer comme il le veut les actionset descriptions qu'il lit.

Une utopie est le reflet d'une vie pleine de bonheur, sans problèmes, le lecteur ne peut doncque se sentir bien lorsqu'il se l'imagine.

Un extrait du roman Utopie de Thomas More décrit une cité idéale.

Ce récitprocure une certaine satisfaction pour le lecteur, qui lui permet une évasion.

Quelque part, l'imagination de l'auteurest toujours suscitée lors de l'écriture d'un de ses romans, par conséquent celle du lecteur le sera aussi et nouspouvons donc dire que l'imagination est finalement toujours utilisée lorsqu'il est question d'un roman.

Il s'écartefinalement très souvent de la vérité.Les Contes de fées sont la principale preuve de l'imaginaire de l'auteur à travers le roman.

Perrault, dans ses Contesa su imaginer toutes ses histoires, sans qu'il n'y ait aucune inspiration à la réalité.

Tous ses personnages sontd'ailleurs, pour la plupart, des êtres imaginaires tels que des fées, des sorcières, etc. Finalement, un roman peut être réaliste, et se "cramponner (...) à la réalité", car il est libre à tout le monde depréférer être fixé par des faits réels, ou le contexte historique.

Par ailleurs, même des faits historiques ont pu êtredéformé dans un roman, afin de rendre l'intrigue plus intéressante pour le lecteur.

Un roman peut donc être fondésur l'imagination, l'idéal et l'utopie, afin de faire rêver le lecteur et de le laisser illustrer sa lecture comme il l'entend.Mais après réflexion, nous pouvons dire qu'un roman ayant une part de réalisme suscite toujours l'imagination carmême si l'auteur se base sur un fait réel, dans un récit il est fréquent d'idéaliser les choses.

Le fait qu'un "romans'est toujours cramponné à la réalité" sans pour autant s'écarter "de la vie", telle une tragédie, n'est pas tout à faitjuste. Sujet désiré en échange :La poésie doit-elle être nécessairement musicale?. »