Prélude

Emprunté à l'italien preludio, dérivé du latin praeludere (se préparer à jouer). Introduit en musique, le mot désigne d'abord la suite de notes que l'on chante ou que l'on joue pour essayer sa voix ou son instrument. Comme forme musicale instrumentale libre, le prélude constitue l'introduction à une autre oeuvre, mais on le trouve aussi comme pièce indépendante, aux XVe et XVIe siècles. Au XVIIe siècle, le terme désigne avant tout des compositions pour instrument soliste, parfois servant de premier mouvement à des suites, souvent très virtuoses (préludes de J.-S. Bach pour orgue ou clavecin). Tombé en désuétude à l'ère classique, le prélude connaît une nouvelle vie au XIXe siècle (Liszt, Brahms). Chopin reprend le concept de prélude en tant que morceau indépendant dans ses vingt quatre Préludes op. 28. Par la suite, cette forme musicale a été assimilée aux pièces de " caractère ", assumant une fonction purement expressive. Debussy écrit un recueil de vingt-quatre Préludes, aux titres évocateurs : Des pas sur la neige, La Cathédrale engloutie, Ce qu'a vu le vent d'Ouest... Et de son prélude pour orchestre, Prélude à l'après-midi d'un faune, Diaghilev va tirer un ballet créé à Paris en 1912, qui va provoquer un scandale retentissant auprès du public.