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La promesse de l'aube

Publié le 30/03/2013

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Romain Gary est le pseudonyme de Romain Kacew (1914-1980). Après la guerre, il poursuivit parallèlement une carrière de diplomate (jusqu'en 1961) et d'écrivain, recevant le prix Goncourt en 1956 pour son roman Les Racines du ciel. Sous le pseudonyme d'Émile Ajar, il obtint une deuxième fois le prix Goncourt, en 1975, pour La Vie devant soi, une célèbre supercherie littéraire, qui ne fut découverte qu'après la mort de l'auteur. De 1962 à 1970, Romain Gary fut marié à la comédienne Jean Seberg, révélée dans le film A bout de souffle, de Jean-Luc Godard ; elle mourut tragiquement, d'une overdose de barbituriques, en 1979. Gary lui-même devait se suicider l'année suivante.

« « -Si tu étais virtuose violoniste, le nom de Kacew, ce serait très bien, répéta ma mère, en soupirant.

» - ---- - EXTRAITS Rarement les ra ppo rts entre une mère et son fils fu rent tr a ités a vec autant de tendresse et d'humour « Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele d'Annunzio, Ambassadeur de France -tous ces voyous ne savent pas qui ...........

tu es! » Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère au­ tant que moi, à ce mo­ ment-là.

Mais, alors que j'essayais de lui expliquer dans un mur­ mure rageur qu'elle me compromettait ir­ rémédiablement aux yeux de l' Armée de l' Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désem­ parée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolé­ rable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports : «A lors, tu as honte de ta vieille mère ? » L'écriture devient une nécessi té Le monde s'était rétréci pour moi jusqu'à devenir une feuille de papier contre laquelle je me jetais de tout le lyrisme exaspéré de l ' adolescence.

(.

..

)Je fus étreint par un besoin de justice pour l'homme tout entier, quelles que fussent ses incarnations mépri­ sables ou criminelles, qui me jeta enfin et pour la première fois au pied de mon œuvre future , et s'il est vrai que cette aspiration avait, dans ma tendresse de fils, sa racine douloureuse, tout mon être fut enserré peu à peu dans ses prolongements, jusqu'à ce que la création littéraire devînt pour moi ce qu'elle est toujours, à ses grands momen ts d'authenticité, une feinte pour tenter d'échapper à l'intolérable, une façon de rendre l'âme pour demeurer vivant.

La ble ssure, sou venir e t preu ve du héro s Le 13 juin 1940, alors que le front croulait de toutes parts, en revenant d'une mission de convoyage en Bloch-210, je fus blessé par un éclat sur le terrain de Tours, au cours d'un bombardement.

La blessure était légère et je laissai le shrapnell dans ma cuisse; je voyais déjà la fierté avec laquelle ma mère allait le tâter, à la première permission.

Je le garde toujours.

Sa m ère est morte en le soutenant jusqu 'au bout , e t m ê me au-del à Au cours des derniers jours qui avaient précédé sa mort, elle avait écrit près de deux cent cinquante lettres, qu'elle avait fait parvenir à son amie en Suisse .

Je ne devais pas savoir -les lettres devaient m'être expédiées régulièrement-c'était cela, sans doute, qu'elle combinait avec amour, lors­ que j'avais saisi cette expression de ruse dans son regard, à la clinique Saint­ Antoine, où j'étais venu la voir pour la dernière fois.

Je continuai donc à recevoir de ma mère la force et le courage qu'il me fallait pour persé ­ vérer, alors qu'elle était morte depuis plus de trois ans.

Le cordon ombili­ cal avait continué à fonctionner.

Gallimard, 1980 « Je ( ...

) q uitta i Nice e n octo b re 1 933 ...

» NOTES DE L'ÉDITEUR toujours nouvelles, ça jaillit sous tes pieds, une fraîcheur toujours recommencée ...

Alors avec mon filet à papillons, je cours, des romans, des reportages, des films et du vécu, du vécu qui n'est pas pour emporter mais pour être mangé sur place, ce n'est pas du donjuanisme dans les rapports « Il laisse une œuvre inégalab le, déconcertante, mais dont la richesse « Reconnu tout à la fois par les dieux et les démons, le romancier connaît le succès dès son premier roman, L' Éducation européenne.( ...

) Ce n'est pas seulement une chance pour lui d'être reconnu aussitôt dans son talent, c'est la première réponse à la promesse faite.

» André Brincourt, le Figaro littéraire, 23 mars 1987.

« C'es t fabuleux , la nature humaine, c'est toujours sans précédent, des sources 1 Sipa·Press 2, 3, 4 peintures de Raoul Dufy, SPADEM avec la vie mais de l'amour.

..

Et j'ai beau courir, glaner, je n'épuiserai jamais ça, je ne connaîtrai jamais l'assouvissement, c'est sans fin( ...

), et ça fait encore un personnage, une vie, un amour ...

» Romain Gary, La Nuit sera calme 7 Gallimard, 1974.

et la variété séduisent.

( ...

)Le résistant de L' Éducation européenne, l'h umaniste des Racines du ciel, le fils héroïq ue de La Promesse del' aube, l'amant humoriste de Lady L, le narrateur complice de Chien blanc chantent l'espoir de l'homme, qui tient bon " comme les violettes sous la neige".

»Pierre de Boisdeffre, Histoire de la littérature de langue française des années 30 aux années 80, éditions Perrin, 1985.

GARY 02. »

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