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Seldjoukides, dynastie des

Publié le 07/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Seldjoukides, dynastie des, dynastie turque qui a régné sur le Proche-Orient, entre le xie et le xive siècle ; elle est à l’origine du peuplement turc de l’Anatolie.

2   LES « GRANDS SELDJOUKIDES « (1055-1194)

Issus d’une tribu turkmène appartenant à la branche des Oghouz, les Seldjoukides, mené par leur chef Seldjouk, sont convertis à l’islam au xe siècle et s’installent au cours de ce siècle dans la province iranienne de Transoxiane et dans la région de Boukhara. Leur puissance commence à s’établir avec Toghrul-Beg, qui, entre 1040 et 1055, soumet l’Iran et l’Irak actuels. En 1055, les Seldjoukides entrent dans Bagdad et renversent l’éphémère dynastie buyide fondée par des chiites iraniens. Toghrul-Beg se déclare protecteur du calife abbasside, chef spirituel des musulmans sunnites. Le calife le nomme sultan.

Successeurs de Toghrul, Alp Arslan (1063-1072) et Malik Chah (1072-1092) étendent la domination seldjoukide sur la Syrie, la Palestine et l’Anatolie. La victoire d’Alp Arslan sur les armées de l’Empire byzantin, lors de la bataille de Manzikert (1071), permet aux Seldjoukides de s’emparer de quasiment toute l’Asie Mineure.

Une telle puissance musulmane dans cette région inquiète le monde chrétien. Les croisades menées par les chrétiens d’Occident, appelés au secours des empereurs byzantins, sont en grande partie dirigées contre les Seldjoukides.

Gouvernant depuis Ispahan, capitale de la Perse (Iran), les sultans seldjoukides utilisent la langue persane pour l’administration de leur pays et sont les mécènes de la littérature persane. Sous Malik Chah sont ouvertes, à l’initiative du vizir Nizam al-Mulk, les premières médersas, lieux de l’enseignement de l’islam orthodoxe sunnite. À la mort de Malik Chah, l’empire est divisé entre ses fils. Mais les luttes pour la succession, les intrigues politiques des vizirs, entament progressivement la puissance seldjoukide, qui éclate en sultanats indépendants. Le sultanat des « Grands Seldjoukides « disparaît en 1194.

3   LES SELDJOUKIDES DE RUM (1071-1310)

Le sultanat qu’une branche des Seldjoukides a établi autour de Konya, en Asie Mineure, connaît une plus longue existence que celui des « Grands Seldjoukides «. Le sultanat de Rum — ainsi appelé parce qu’il couvre les territoires anatoliens conquis sur les Romains (en fait sur les Byzantins) — est envahi par les croisés à la fin du xie siècle, avant d’être repris par les Seldjoukides. Kilij Arslan II (1155-1192) parvient même, après avoir soumis les Turcs danishmendites, à imposer une seule autorité turque face aux Byzantins et aux Francs installés au Proche-Orient. Sous Kay Kobad Ier (1221-1237), le sultanat de Rum s’étend sur presque toute l’Anatolie et prospère grâce aux relations commerciales entretenues tant avec l’Orient qu’avec l’Occident.

Après l’assassinat de Kay Kobad par son fils, une révolte turkmène, en 1241, ébranle le sultanat, qui ne peut résister ensuite à l’offensive des Mongols. En juin 1243, les armées seldjoukides sont défaites à Kensé Dagh, et progressivement le sultanat passe sous protectorat mongol. Les Seldjoukides tentent en vain de se défaire de cette tutelle, en 1277, aidés par Baybars Ier, dirigeant des Mamelouks d’Égypte. La puissance seldjoukide disparaît peu après. Elle est bientôt relayée par les Turcs ottomans qui ont fondé un émirat indépendant en Anatolie.

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Dynastie des Seldjoukides
Dynastie des « Grands Seldjoukides « (1055-1194)
SOUVERAIN REGNE PRINCIPAUX EVENEMENTS
    Depuis la fin du xe siècle, la tribu des Oghouz - venue d'Asie centrale - établit sa domination sur la Transoxiane et la Perse. En 1040, à la bataille de Dandaniqan, les Oghouz remportent la victoire sur les Ghaznévides d'Iran. 1042. Kawurd, frère d'Alp Arslan, le second sultan seldjoukide, établit au sud de la Perse une branche secondaire de la dynastie qui y règne pendant un siècle et demi.
Toghrul Beg (?-1063), petit-fils de Seldjouk, de la tribu des Oghouz ; sans descendance. 1055-1063 1055. Toghrul Beg, se présentant comme le champion de l'orthodoxie sunnite, veut « délivrer « le calife abbasside de Bagdad de la tutelle des émirs buyides chiites. Entré dans la capitale du califat, il prend le pouvoir sous la protection du calife al-Qaim (1031-1075) avec le titre nouveau de sultan. Pour la première fois dans les États islamiques, les pouvoirs spirituel et temporel sont nettement séparés dans leur exercice. La place croissante de la bureaucratie et des cadres militaires turcs, une organisation fortement hiérarchisée vont désormais caractériser le califat abbasside. 1056. Les Seldjoukides prennent Mossoul aux Uqaylides. 1058. Des révoltes chiites éclatent en Irak. Des mercenaires enrolés par les Fatimides chiites du Caire tentent un coup d'État à Bagdad en s'emparant du calife al-Qaim. 1060. Toghrul Beg reprend Bagdad, rétablit le calife dans ses prérogatives et poursuit sa politique de défense du sunnisme. Alep tombe à son tour sous l'autorité des Seldjoukides.
Alp Arslan (v. 1030-1072), neveu du précédent. 1063-1072 Sous le sultanat d'Alp Arslan, de nombreux apanages sont distribués aux princes de la dynastie au sein de leur territoire d'origine, le Khorassan. 1064. Le royaume de Géorgie passe sous la vassalité des Seldjoukides qui gouvernent leurs territoires depuis leur capitale iranienne, Ispahan. 1065. Nizam al-Mulk, brillant vizir de la dynastie jusqu'en 1092, est à l'origine de la construction de plusieurs grandes medersas, établissements d'enseignement juridique et religieux, à Bagdad et dans d'autres cités du califat. 1066. Malik Chah est désigné comme héritier. 1069. Une grande expédition militaire est engagée contre les Fatimides chiites d'Égypte. 1071. Les Seldjoukides remportent la victoire décisive de Manzikert sur les troupes de l'Empire byzantin. L'empereur romain Diogène est fait prisonnier. Cette étape marque l'ouverture décisive des territoires seldjoukides sur l'Anatolie et le début du déferlement des tribus turkmènes en Asie Mineure.
Malik Chah (1055-1092), fils du précédent. 1072-1092 Sous le sultanat de Malik Chah, l'empire seldjoukide atteint son extension territoriale maximale, de la Syrie à l'ouest jusqu'au Khorassan à l'est. 1076. Les Seldjoukides prennent Damas aux Fatimides. 1078. Le frère du sultan, Tutuch, devient émir de Syrie. Ses fils Ridwan et Duqaq règnent à Alep et Damas. Cette distribution de prébendes ouvre une succession ininterrompue de luttes de clans et de rivalités dynastiques pour l'exercice du pouvoir temporel. 1084. Antioche tombe à son tour sous l'autorité des Seldjoukides. 1089. Malik Chah place l'ensemble de la Transoxiane sous son commandement. 1092. Le grand vizir Nizam al-Mulk est tué par les Assassins, chiites violents et contestataires. La mort du sultan vient à son tour renforcer les tensions entre Seldjoukides. Les relations avec le calife abbasside sont de plus en plus mauvaises.
Mahmud (?-1094), fils du précédent. 1092-1094 1092. Mahmud est proclamé sultan par sa mère et le nouveau vizir Tadj al-Mulk. La famille du défunt Nizam et les clans rivaux seldjoukides entretiennent un climat de guerre civile. Les califes al-Muktadi puis al-Mustazhir tentent de jouer un rôle d'arbitre.
Barkyaruk (v. 1079-1105), frère du précédent. 1094-1105 1094. À la mort de Mahmud, son fils Malik Chah II est proclamé sultan à Bagdad ; il doit rapidement laisser sa place à son oncle soutenu par le clan de Nizam. L'empire est désormais morcelé en une « fédération « de principautés seldjoukides pratiquement autonomes, au Khorassan, en Perse, en Syrie, Barkyaruk conservant la direction des provinces centrales, de Bagdad et des villes saintes. La répression des mouvements chiites est de plus en plus féroce. 1095. Les Arméniens reprennent Édesse aux Seldjoukides. 1098. Les Croisés établissent dans cette ville un comté latin sous la direction de Baudouin de Boulogne. À Antioche, est fondée une principauté franque. 1099. Les Croisés s'emparent de Jérusalem.
Muhammad (1082-1118), frère du précédent. 1105-1118 1105. Muhammad est porté au pouvoir grâce à l'appui du clan de Nizam. Cette même année, les activités terroristes des Assassins connaissent une forte recrudescence en Syrie. 1106-1107. Muhammad met au pas les différents membres de son clan et les émirs des provinces trop indépendants. Il conserve de bonnes relations avec le calife abbasside al-Mustazhir et apparaît comme le dernier grand sultan seldjoukide à exercer un pouvoir incontesté sur la Perse occidentale et l'Irak. 1106-1109. Les Croisés poursuivent leur avancée. Tancrède prend successivement les villes d'Apamée, de Laodicée, de Tripoli et de Beyrouth. Les luttes instestines des musulmans favorisent cette rapide progression. 1112. Des troupes seldjoukides sont envoyées pour soulager les princes syriens de la pression des Croisés. 1117-1118. Des expéditions militaires sont organisées contre les Ismaïliens d'Alamut.
Mahmud II (v. 1105-1131), fils du précédent. 1118-1131 1118. Sultan désigné pour l'Irak, Mahmud II doit faire face à un affaiblissement croissant du pouvoir seldjoukide à l'ouest, indissolublement lié à la conception patrimoniale du pouvoir qui aboutit à un éclatement territorial de l'empire. Son oncle Sindjar, frère de Muhammad, demeure le maître incontesté de la Perse orientale. Ses frères, atabegs (hauts dignitaires et chefs militaires) de différentes provinces occidentales, revendiquent une autonomie toujours plus grande. Les conséquences financières de ce morcèlement sont désastreuses pour le sultanat. 1121-1123. Les Seldjoukides connaissent des échecs militaires répétés en Géorgie face aux troupes du roi David IV « le Restaurateur «. v. 1125. La crainte de l'opposition chiite conduit Mahmud II à se rapprocher du calife al-Mustarshid. 1125. Les Croisés renforcent leur maîtrise du littoral par la prise de Tyr. 1131. À la mort du sultan, la concurrence des princes seldjoukides pour la succession entre dans une nouvelle phase de luttes armées ; plusieurs sultans éphémères se succèdent alors.
Dawud (?-v. 1143), fils du précédent. 1131-1132 1132. Alors que Dawud ne règne plus que sur le nord-ouest de la Perse, une faction rivale vient rapidement le détrôner.
Toghrul Ier (?-1133), frère de Mahmud II. 1132-1133 Dès le sultanat de Mahmud II, Toghrul participe à tous les complots pour conquérir le pouvoir. Candidat ayant l'appui de Sindjar, il prend part, après son avènement, à plusieurs expéditions militaires contre les Géorgiens.
Masud (v. 1107-1152), frère du précédent. 1133-1152 Sous le sultanat de son frère, Masud organise plusieurs tentatives de renversement. À la mort de ce dernier, les émirs d'Irak le proclament sultan. Son règne rompt avec les précédents par sa longueur mais son pouvoir reste limité à l'Irak central. 1135. La guerre ouverte est déclarée avec le calife al-Mustarshid. Le sultan Masud sort victorieux du conflit, grâce à l'appui des émirs turcs. 1136. Affirmant son autorité à Bagdad, il dépose le nouveau calife al-Rashid. L'oncle de celui-ci, al-Muktafi, désigné pour lui succéder, devient l'un de ses plus farouches opposants. 1147. La deuxième Croisade, menée par Conrad III et Louis VII est entreprise. Elle se solde par un échec l'année suivante devant Damas. 1148. Les révoltes d'émirs se multiplient contre le sultan. 1152. Sans héritier direct, Masud ne peut désigner de successeur. Sa mort marque le début d'une nouvelle étape de la décadence du pouvoir seldjoukide.
Malik Chah III (?-1160), fils de Mahmud II. 1152-1153 1152. Réaffirmant son autorité, le calife abbasside de Bagdad expulse de sa capitale le représentant militaire des Seldjoukides. Sultan en Perse occidentale, Malik Chah III se révèle comme étant très peu compétent. Avec l'appui du calife al-Muktafi, il est déposé au profit de son frère Muhammad, est emprisonné puis, à la suite de son évasion, rentre en grâce auprès de son successeur et finit sa vie comme gouverneur de province.
Muhammad II (1128-1159), frère du précédent. 1153-1159 1153. Appelé de sa province du Khorassan, Muhammad est proclamé sultan à Bagdad. Une lutte sévère s'engage contre son oncle Sulayman Shah pour conserver le pouvoir. Il trouve refuge en 1155 auprès du calife al-Muktafi. 1156. Sulayman est capturé par Muhammad II. 1157. Un nouveau conflit ouvert entre le calife et le sultan s'achève par le siège de Bagdad pendant plusieurs mois.
Sulayman Shah (?-1161), oncle du précédent et frère de Mahmud II. 1159-1161 1159. Après avoir comploté contre son neveu, Sulayman Shah parvient à la dignité du sultanat à la mort de ce dernier. Cette même année, l'empereur de Constantinople, Manuel Ier Comnène, impose sa suzeraineté à Antioche. À la suite du siège d'Alep par les Croisés et les Byzantins, la paix est signée avec l'atabeg Nur al-Din.
Arslan Shah (?-1177), fils de Toghrul Ier. 1161-1177 Dès son arrivée au sultanat, Arslan Shah doit faire face à la politique volontariste du calife al-Mustandjid qui œuvre pour instaurer en Irak un petit État abbasside territorialement indépendant dont les Seldjoukides seraient exclus. 1164. L'atabeg Nur al-Din fait prisonniers les comtes chrétiens d'Antioche et de Tripoli. 1169. Saladin devient le nouveau vizir du dernier calife fatimide d'Égypte. 1171. Le califat fatimide du Caire est renversé. Saladin, proclamé sultan, y affirme l'autorité spirituelle des califes abbassides sunnites et fonde la dynastie des Ayyubides. 1176. Les armées turques remportent la victoire sur les Byzantins à Myriekephalon, en Phrygie.
Toghrul II (?-1194), fils du précédent ; dernier sultan seldjoukide d'Irak. 1177-1194 1183. Saladin s'empare d'Alep. 1187. À la suite de la bataille de Tibériade contre les Croisés, Saladin s'empare du royaume latin de Jérusalem. 1190. La troisième Croisade est entreprise sous la direction de Frédéric Barberousse, de Philippe-Auguste et de Richard Cœur de Lion. 1194. Al-Nasir, calife à Bagdad depuis 1180, restaure activement sa souveraineté. Il fait assassiner son sultan et son fils, le jeune prince Toghrul III. Le palais des Seldjoukides dans la capitale est abattu.
Autour de son chef Tekish, le clan de la dynastie iranienne des Khwarazm est omniprésent à Bagdad ; en 1199, al-Nasir confie le sultanat à ce dernier.
Seldjoukides de Rum (1071-1310)
SOUVERAIN RÈGNE PRINCIPAUX ÉVÉNEMENTS
    1071. La défaite infligée au souverain byzantin romain Diogène à Manzikert favorise la pénétration des Seldjoukides en Asie Mineure. Une branche secondaire de la dynastie s'y installe jusqu'en 1310 et affirme sa domination politique, économique et culturelle sur l'Anatolie centrale. 1077. Les troupes seldjoukides prennent Iconium. La ville devient la capitale de cette dynastie sous le nom de Konya.
Sulayman Shah Ier (?-1086), descendant de Seldjouk, le fondateur de la dynastie. 1078-1086 1078. Les troupes de Sulayman Shah atteignent la mer de Marmara et Nicée ; le sultanat de Rum est fondé. 1086. Sulayman meurt dans la bataille qui l'oppose à Tutuch, émir de Syrie et frère du sultan Malik Chah. Son fils, Kilidj Arslan, est livré en otage à ce dernier et le sultanat de Rum reste sans titulaire jusqu'à l'avènement de Mahmud en 1092 et les premières divisions de l'empire seldjoukide.
Kilij Arslan Ier (?-1107), fils du précédent. 1092-1107 1092. Après s'être échappé d'Ispahan, Kilij Arslan rejoint Nicée et se fait reconnaître suzerain par les chefs turcomans. 1097. Face aux armées des Croisés, Kilij Arslan est battu à Nicée. Il doit momentanément leur abandonner sa capitale, Konya. L'empereur Alexis Ier Comnène récupère le versant égéen de l'Asie Mineure. 1100. Avec l'aide de plusieurs tribus turques, Kilij Arslan remporte une victoire sur les Croisés à Malatya. Une politique d'entente avec Byzance est alors entreprise. 1107. Le sultan de Rum meurt au cours d'un affrontement armé avec les troupes de Muhammad Ier, sultan des califes abbassides de Bagdad. Désormais, les Seldjoukides d'Anatolie n'interviennent plus en Orient et ne projettent de développer leur État qu'en Asie Mineure.
Shahan Shah (?-1116), fils du précédent. 1107-1116 Sous le sultanat de Shahan Shah, est poursuivie une politique étrangère visant à ménager les Grecs pour permettre aux Seldjoukides de concentrer leurs efforts militaires contre le petit émirat des Danishmendites, affaibli par des querelles de succession. 1116. Shahan Shah est déposé par son frère Masud, à la tête d'un clan rival.
Masud Ier (?-1155), frère du précédent. 1116-1155 1119-1120. L'empereur byzantin Jean II Comnène part à la reconquête de plusieurs villes d'Asie Mineure, dont Trébizonde sur la mer Noire. 1143. La prise d'Ankara par Masud provoque l'éclatement de l'émirat danishmendite. 1147-1148. Les Seldjoukides de Rum infligent plusieurs défaites aux troupes de la deuxième Croisade.
Kilij Arslan II (v. 1115-1192), fils du précédent. 1155-1192 1162. Poursuivant la politique extérieure de ses prédécesseurs, Kilij Arslan rend hommage à l'empereur Manuel Comnène à Constantinople et proclame la paix avec lui. Ses relations sont en revanche très difficiles avec Nur al-Din, gouverneur de la Syrie pour les Seldjoukides d'Ispahan et champion de la Guerre sainte contre les chrétiens. 1176. En dépit des déclarations passées, un nouveau conflit est engagé contre les troupes byzantines. La victoire remportée à Myrieképhalon, sur le plateau anatolien, permet à l'État seldjoukide de se stabiliser territorialement. 1177. L'annexion définitive des territoires danishmendites par les Seldjoukides de Rum favorise l'unité politique de l'Asie Mineure. Cette même année, sous la pression de ses enfants et de sa famille, déchirés par des rivalités de clans, Kilij Arslan II partage ses États, sous sa suzeraineté, entre ses neuf fils, un frère et un neveu. 1180. La construction de la grande mosquée de Sivas est entreprise. 1185. Les premiers troubles turcomans apparaissent en Anatolie. 1190. La capitale, Konya, est attaquée par les Germains et occupée par Frédéric Barberousse.
Kay Khusraw Ier (?-1211), fils du précédent. 1192-1194 1205-1211 1192. En dépit du soutien que lui manifeste son père avant sa mort, Kay Khusraw ne peut faire reconnaître sa seule suprématie par sa famille et se trouve exposé aux rivalités de ses frères, en particulier de Kutb al-Din puis, à partir de 1197, de son fils Rukn al-Din. La capitale, Konya, ne cesse de changer de maître au sein de cette dynastie. 1194. Les luttes armées qui opposent Kay Khusraw Ier à ses semblables l'obligent à se retirer sur ses terres d'origine, à Sozopolis, près des territoires byzantins. 1204. Les Croisés latins prennent Constantinople ; les Byzantins doivent se replier en Asie Mineure, à Nicée et à Trébizonde. Leurs relations avec les Seldjoukides deviennent plus tendues. 1205. Grâce au soutien de la majorité des Turcomans, Kay Khusraw Ier règne à nouveau sur un sultanat unifié. La plupart des émirs rejettent ainsi le jeune Kilidj Arslan III, fils de Rukn al-Din, pour exercer le sultanat. Sivas devient un centre de commerce majeur en Asie Mineure. 1207. La conquête d'Antalya constitue une débouché maritime essentiel au sud des territoires seldjoukides. 1211. Lors d'une bataille avec les Grecs de Nicée à Antioche du Méandre, Kay Khusraw remporte la victoire mais est assassiné dans des circonstances obscures. Les Seldjoukides ayant perdu leurs prérogatives en Iran et en Irak, les descendants de Kay Khusraw sont désormais les derniers représentants de la dynastie.
Kay Kaus Ier (?-1221), fils du précédent. 1211-1221 Les premières années du sultanat de Kay Kaus sont marquées par sa tentative d'imposer son autorité face à ses frères et, en particulier, face à Kay Kobad. 1214. Un nouveau débouché maritime est conquis, au nord de l'Anatolie : la ville de Sinope, sur la mer Noire. Une politique d'entente avec les Grecs de Nicée est engagée pour permettre aux Seldjoukides d'intervenir sur d'autres fronts. Les relations avec le calife de Bagdad, al-Nasir, sont cordiales. 1216. Les hostilités commencent contre les Arméniens de Cilicie. 1216 et 1220. Des accords commerciaux sont signés avec Chypre et Venise. La pacification du régime, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, et la multiplication des relations commerciales permettent l'essor d'une civilisation brillante dans le sultanat de Rum, dans le domaine des arts, des lettres et de l'architecture. 1220. La grande mosquée de Konya est achevée.
Kay Kobad Ier (?-1237), frère du précédent. 1221-1237 Écarté du pouvoir par son frère, Kay Kaus Ier finit par lui succéder en 1221. Le sultanat de ce dernier est le plus prestigieux de la dynastie et reste une référence incontournable pour ses successeurs. Les Seldjoukides étendent leur domination sur le Taurus, jouent des rivalités qui divisent les Ayyubides pour annexer des terres de la rive droite de l'Euphrate. De nombreuses forteresses frontalières sont prises sur le royaume de Géorgie. 1225. La façade maritime de l'État seldjoukide est élargie et des expéditions navales sont lancées sur la mer Noire jusqu'en Crimée. 1233. De nouveaux succès militaires sont remportés sur les Ayyubides dans le Taurus. Sous ce règne éclatant, se multiplient les constructions de remparts, de mosquées et de palais comme à Beychéhir.
Kay Khusraw II (v. 1205-1246), fils du précédent. 1237-1246 Sous le règne de Kay Khusraw II se manifeste le plus grave des dangers pour le sultanat : l'approche des troupes mongoles. Pour affirmer son autorité face à ses demi-frères et contrer les facteurs centrifuges qui menacent son État, Kay Khusran II fait exécuter de nombreux membres de sa famille et de l'aristocratie. 1239. Les Seldjoukides occupent la Géorgie mais, cette même année, les Mongols prennent Ani et Kars en Arménie. 1241. De nouvelles victoires sont remportées contre les Ayyubides le long des frontières sud-orientales du sultanat, dans le bassin supérieur du Tigre. 1242. Les tribus turcomanes, point faible du régime, sont à l'origine de mouvements religieux contestataires et rejettent de plus en plus les cadres du régime, plus urbanisés, islamisés et favorables à la culture iranienne. 1243. L'armée mongole entre en contact direct avec le sultanat de Rum et remporte les premières victoires. L'armée du sultan est défaite cette même année près de Sivas : un substantiel tribut doit être payé et Kay Khusraw II se voit contraint de se retirer à Antalya, sur la côte méridionale de son État. Le prestige du sultanat est profondément entamé et le processus de désagrégation commence.
Kay Kaus II (?-1280), fils du précédent. 1246-1261 Le sultanat entre dans une crise de succession dynastique. Pendant plusieurs années, la réalité du pouvoir est entre les mains des hauts dignitaires et émirs du régime. Kay Kaus II, installé en Asie Mineure occidentale, mène une politique d'alliance avec les Grecs et les tribus turcomanes, contre les Mongols. 1251-1254. De nouvelles medersas, établissements d'enseignement juridique et religieux, sont établies à Konya. 1256. Les Mongols entreprennent d'envahir le sultanat. Kay Kaus II doit fuir en territoire grec. 1257. Les Mongols imposent une partition du sultanat. Kay Kaus ne peut régner que sur les territoires occidentaux depuis Konya. Son frère Kilij Arslan règne à l'est depuis Sivas et mène une politique pro-mongole. 1260. Les deux frères rivaux sont contraints de participer à une campagne du chef mongol Hulagu contre la Syrie. 1261. Kay Kaus II décide de fuir à Constantinople chez son allié Michel VIII Paléologue puis se retire en Crimée où il finit ses jours. À partir de cette même année, son frère Kililj Arslan règne seul ; il meurt étranglé en 1265, par des alliés des Mongols, mécontents de sa politique.
Kay Khusraw III (v. 1260-1294), fils de Kilij Arslan. 1265-1284 Âgé de cinq ans à son avènement, Kay Khusraw III doit supporter la tutelle des Mongols et reste soumis aux représentants de ces derniers : Muin al-Din puis, à partir de 1277, le vizir Fakhr al-Din Ali. 1277. L'administration directe des territoires seldjoukides par les Mongols est engagée. Cette même année, le sultan mamelouk, Baybars Ier entre avec ses troupes en Asie Mineure et remporte la victoire à Elbistan. 1284. Kay Kusraw III est étranglé par des rivaux. Les Mongols confient sa charge, désormais purement honorifique, à Masud II, fils de Kay Kaus II.
Masud II (?-1310), fils de Kay Kaus II. 1284-1310 1285. Masud II fait mettre à mort la famille de son prédécesseur. Les gouverneurs mongols exercent la totalité des pouvoirs. 1298. Depuis la Cilicie, son frère Kay Kubad III tente de reconquérir le trône de son père. Son sultanat, essentiellement nominal, prend fin en 1303 lorsqu'il est assassiné par les membres de son propre clan, dirigé par Ilkhan Gazan, Mongol gouvernant en Perse. 1310. La mort de Masud II marque la fin du protectorat mongol. Les territoires seldjoukides sont intégrés à l'empire. Plusieurs petits émirats créés autour de tribus d'origine turcomane se sont installés sur la périphérie du sultanat. Parmi eux, Osman Ier conquiert les derniers territoires byzantins d'Asie Mineure et parvient, à la fin du xive siècle, à établir la domination de la dynastie ottomane sur ces régions.

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