Stevenson
Publié le 08/04/2013
Extrait du document
Certains critiques considèrent que le chef-d'oeuvre de Stevenson est Le Barrage d' Hermiston, un roman inachevé publié deux ans après la mort de son auteur. On y trouve, parfaitement maîtrisés et approfondis, les thèmes qui lui sont chers : celui de la poursuite, qui conduit inexorablement à un dénouement dramatique entre le chasseur et sa proie, du mal et de la prédestination.
«
Le temps des récits d'aventures
M
algré la menace toujours pré
sente de la phtisie, Stevenson
connaît des années de gloire.
Cou
rant t:mjours, sous l'œil attentif de
Fanny,
d'un lieu à l'autre -Suisse,
Provence, Hyères
-, pour combattre
son mal, il consacre le reste de son
temps à écrire des récits destinés à
son jeune beau-fils, Lloyd Osborne,
et qui feront de lui le romancier de
l'enfance.
De cette période naissent
les
Nouvelles Mille et Une Nuits
(1882), le Jardin de poèmes pour en
fants (1885) et surtoutL ' Ile au trésor
(1883), son premier grand triomphe.
Il s'installe alors sur les bords de la
Méditerranée, non loin de Hyères, et
coule les jours les plus heureux de sa
vie, sa maladie lui accordant quelque
répit et le succès de son livre
renfor
çant encore son bonheur.
Avec
Stevenson, le roman d'aventures
se double
d'une quête sym
bolique et acquiert ses
lettres de noblesse.
Qu'il s'agisse de
Kidnappé (1886)
et de sa suite,
Catriona (1893),
ou des récits
précédents,
tou
jours on remar
que le thème de •
la poursuite et de
la confrontation
tragique entre le
chasseur
et sa proie.
Dans un tout autre
re
gistre, mais toujours avec le
même succès,
Dr Jekyll et Mr
Hyde pose le problème du dédou
blement de personnalité.
Malgré
l'aspect plaisant de ses histoires,
c'est le thème du Mal qui hante
Stevenson.
NOTES DE L'ÉDITEUR
Le choix impossible entre deux patries
« La vérité est que, tout en reconnaissant
l'évidente impossibilité, Robert Louis
désire être à la fois en Angleterre -car c'est
un peu d'elle qu'il est venu chercher
Sydney -et aux Samoa, pour ce que ces .
deux contrées aux antipodes l'une
de l'autre
représentent en valeur synthétique.
»
Bernard Gorsky, Trois Tombes au soleil,
Albin Michel, Paris, 1976.
1, 2 .
3 , 4 .
5 coll.
V io lle t
Le refuge des îles
Madame Stevenson, assise (troisième à partir de la gauche), photographiée avec ses amis indigènes du clan Vailima, en Océanie M
algré sa maladie, Stevenson
compose coûte que coûte, alité
ou non.
Loin
d'aban
donner ses déplace
ments, il s'embarque
pour une croisière en
Océanie, à la mort de
son père,
en 1887.
C'est l'occasion de dé
couvrir les Marquises,
Tahiti, les Samoa
occi
dentales, où il finit par
mettre pied.
Il
s'ins
talle dans l'île d'Opolu
et y fait construire sa
maison de Vailima.
Médaillon du sculpteur américain A.
Saint-Gaudens (1887, New York, Metropolitan
Museum), en l'honneur de
Stevenson, qui ne cessa
jamais d'écrire, alité ou
non à cause de sa
maladie
Le choix de l'écriture
« Et puis Robert Louis va bientôt se mettre
à écrire.
Au cours d'un repas de famille,
il
fait la connaissance d'un homme de
lettres.
( ...
)Il s'agit d'un certain Robert
Ballantyne, romancier populaire alors
au
sommet de la gloire, un grand homme à la
barbe noire.
( .
..
)Or, quelle est l'arme
favorite de ce géant à la barbe noire
?
L'écriture.
Écrire et raconter des histoires !
Mais raconter des histoires, Louis
ne fait
que cela, jour et nuit
! Suffit-il donc de Loin
de
l'Angleterre victorienne,
Tusitala -
« le conteur d'histoires »
comme l'ont surnommé les indigènes
- retrouve auprès de ceux-ci cette
en
fance qu'il a tant célébrée dans ses
ouvrages et dont
La P /age de F ale sa
(1892) porte la trace.
Mais ses der
nières œuvres témoignent aussi
de son attachement à l'Écosse :
Le
Maître de Ballantrae (1889) en offre
un exemple.
Dernières œuvres
souvent inachevées :
Le Barrage
d' Hermiston et Dans les Mers du
sud,
mais où son génie éclate encore.
La maladie finira par avoir raison de
lui.
C'est à la suite d'une congestion
cérébrale qu'il s'éteint le 3 décembre
1894.
Chez lui, le romancier aura
bien souvent fait de l'ombre au poète
et à l'essayiste.
Selon son vœu, il fut
enterré par les indigènes au sommet
du pic Vaea ,
d'où sa tombe domine
le Pacifique.
prendre une plume pour devenir un héros
?
Qu'à cela ne tienne! Robert Louis
trempe la sienne dans l'encrier.
Il
entreprend tout d'abord une traduction
d'Ovide en octosyllabes écossais.
Puis, à
l'âge
de treize ans, il fonde une revue de
collège,
The Schoolboy' s Magazine.»
Rodolphe Jacquette, Tusitala, La vie
aventureuse de R.
L.
Stevenson, Seghers,
Paris,
1980.
STEVENSON 01.
»
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