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Le Triomphe de l'amour

Publié le 12/04/2013

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amour

Créée en 1732 au Théâtre des Italiens, Le Triomphe de l'amour fut... un échec sur la scène. La pièce ne connut que six représentations et ne fut pas rejouée avant 1912.

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« « Mon cœur ! Ô Ciel ! C'est peut-être l'ennemi de mon repos que vous voulez que je consulte.

» .--------- - -EXTRAITS Léonide (pseudo-Phocion) séduit Hermocrate en lui déclarant qu'elle l'aime PHOCION.

-Écoutez-moi.

J'avais entendu parler de vous ; tout le public est plein de votre nom.

HERMOCRATE.

- Passons de grâce, Madame.

PHOCION.

- Excusez ces traits d'un cœur qui se plaît à louer ce qu'il aime.

Je m'appelle Aspasie ; et ce fut dans ces solitudes où je vivais, comme vous, maîtresse de moi-même, et d'une fortune assez grande, avec l'ignorance de l'Amour, avec le mépris de tous les efforts qu'on faisait pour m'en inspirer.

HERMOCRATE.

-Que ma com­ plaisance est ridicule ! (.

..

) PHOCION.

- Ce récit vous paraît frivole, il est vrai ; mais le soin de rétablir ma raison ne l'est pas.

HERMOCRATE.

- Mais le soin de garantir la mienne doit m'être encore plus cher ; tout sauvage que je suis, j'ai des yeux, vous avez des charmes, et vous m'aimez.

PHOCION.

- J'ai des charmes dites-vous ? Eh quoi, Seigneur ! est-ce que vous les voyez, et craignez-vous de les sentir ? Agis découvre que les préceptes d 'Hermocrate peuvent être en contradiction avec ses sentiments intimes AGIS.

-Moi de l'amour! Phocion, fasse le ciel que votre âme lui soit aussi inaccessible que la mienne ! Vous ne me connaisse z pas ; mon éducation, mes sentiments, ma raison , tout lui ferme mon cœur; (.

..

)je hais, quand j'y songe, jusqu'au sexe qui nous l'inspire.

PHOCION d'un air sérieux.

- Quoi! ce sexe est l'objet de votre haine, Agis ? AGIS.

-Je le fuirai toute ma vie: PHOCION.

-Cet aveu change tout entre nous, Seigneur: je vous ai promis de demeurer en ces lieux ; mais la bonne foi me le défend, cela n'est plus possible, et je pars : vous auriez quelque jour des reproches à me faire ; je ne veux point vous tromper, et je vous rends jusqu'à l'amitié que vous m'avie z accordée.

AGIS.

-Quel étrange langage me tenez-vous là, Phocion ? D'où vient ce changement si subit ? Qu'ai-je dit qui puisse vous déplaire ? Phocion a promis le mariage à Hermocrate aussi bien qu'à sa sœur, Léontine LÉONTINE.

-Tant mieux, Hermo­ crate, et, grâce à notre mutuelle confidence, je crois que celui que j'aime, et moi, nous nous épar­ gnerons les frais du départ : il est ici, et puisque vous savez tout, ce n ' est pas la peine de nous aller marier plus loin.

HERMOCRATE.

- Vous avez raison , et je ne partirai pas non plus ; nos mariages se feront ensemble, car celle à qui je me donne est ici aussi.

LÉONTINE.

-Je ne sais pas où elle est; pour moi, c'est Phocion que j'épouse.

HERMOCRATE.

- Phocion ! LÉONTINE.

- Oui, Phocion.

HERMOCRATE.

-Qui donc ? celui qui est venu nous trouver ici ? celui pour lequel vous me parlie z tantôt ? LÉONTINE.

-Je n'en connais point d'autre.

HERMOCRATE.

-Mais, attende z donc, je l'épouse aussi moi, et nous ne pouvons pas l'épouser tous deux.

LÉONTINE.

-Vous l'épouse z, dites-vous! vous n'y rêve z pas.

« Vous, Hermocrate, et vous, Léontine, qui d'abord refusiez tous deux de me garder, vous sentez le motif de mes feintes.

» NOTES DE L'ÉDITEUR homme; l'héroïne mène de front trois intrigues de séduction, dont deux nécessitent un travestissement de sexe (provisoire dans l'intrigue avec Agis) et dont une seule est sincère ; enfin, elle doit conduire celui qu'elle aime de l'amitié pour un homme à l'amitié pour une femme, et de cette dernière à l'amour.

» Henri Coulet Triomphe de l'amour] la mise en scène de Jean Vilar (Théâtre national populaire, palais de Chaillot, décembre 1955) a marqué une date dans l'interprétation de Marivaux.( ...

) Vilar avait choisi comme actrice pricipale Maria Casarès pour sa « Tout le monde convient que les scènes sont parfaitement dialoguées et remplies de pensées et de sentiments ; mais on croit que cette intrigue aurait mieux convenu à une simple bourgeoise qu'à une princesse de Sparte.

» Mercure de France, avril 1732.

«Les traits caractéristiques du Triomphe de l'amour sont les suivants: c'est une jeune fille qui a l'initiative, et le cœur ignorant qu'il s'agit de réveiller est celui d'un jeune 1 L auros -Gira udo n 2, 3, 4 grav ures du XVlll e siècle I Explore r A rc h ives et Michel Gilot, Le Triomphe de l'amour, commentaires , Librairie Honoré Champion, 1983 .

« En révélant sa puissance comique [du " force tragique ".

Il a détruit définitivement "l 'idée qu'on se fait d'un Marivaux précieux et tendre, peignant d'un pastel délicat des bergeries ou des fêtes galantes (Paul Souday).

Pour lui, l'intrigue est un " complot sans pitié " où interviennent le chantage et la promiscuité.

» Ibid.

MARIVA UX 05. »

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