LA VIE DURE de Nicolas de Staël

« lA VIE DURE 1946 Peintre fran çai s d'origine ru ss e Biographi e 0 Nicolas de Staël naît à Saint ­ Pétersbourg en 1914.

Il se rend en 1935 à Bruxelles , où il devient étudiant de l' Acadé­ mie.

Très marqué par les expressionnistes belges , de Staël est également influencé par les peintres du passé , en particulier par l'école paysagiste .

Il se passionne aussi bien pour les maîtres hollandais du xvn e siècle que pour le très fécond X!X e siècle français et, notamment , pour Corot, Courbet et Cézanne.

Installé en France dès 1938 , il se lie à des artistes comme Magnelli , Robert Delaunay , Hans Arp et Le Corbus i er.

La mode est alors, dans cette période créatrice, à l'art abstrait géométrique ou encore à cette « abs ­ traction orphique» dont le chef de file est Robert Delau nay .

C'est en France, et surtout dans les années 1943-1944, que le peintre d 'origine russe produit ses premières œuvres abstraites.

Georges Braque est, de tous les artistes, celui qui influence le plus profondé ­ ment l'art de Nicolas de Staël.

Grâce à sa complicité intellectuelle et à son amitié avec le peintre cubiste, de Staël parvient à déve­ lopper sa propre idée de l'art abstrait.

Ses œuvres partent d'une recherche structurale fondée sur des formes simplifiées et géomé­ triques qui donnent naissance à une peinture extrêmement lyrique.

Ce n 'est qu 'a près la Seconde Guerre mon­ diale que l'a rtiste commence à rencontrer le succès, notamment avec ses natures mortes et ses paysages construits par masses denses colorées : parmi ceux-c i, figurent Ru e Cau­ guet, de 1949 et Composition, de 1951.

Mais la vie n 'es t pas douce avec Nicolas de Staël , qui connaît à la fois le manque d'a rgent , la maladie et le deuil - sa première femme étant morte en 1946.

L'angoisse de la vie ne le quitte alors plus et il se suicide durant un séjour à Antibes , en 1955.

rr siècle Huile sur toile 142 x 161 cm Anal yse • La Vie dure est une allusion directe aux difficult és rencontrée s par Nicolas de Staël dan s les années 1940.

L'année 1946 marque pourtant le début de la carrière du peintre qui découvre l 'art abstrait pendant la guerre, grâce à ses amis Magnelli et Domela .

La toi le est dominée par une certaine violence et une grande tension.

Les traits, cassés, sont entrelacés , les coups de pinceau, très larges , laissent deviner des formes probablement huma i­ nes.

Le s tons sombres entrecoupés de zones é clairée s ou rouges composent l'espace.

Le criti­ que Gindertael qualifie les toiles de cette époque ainsi : « Les éclats, les fractures, les ruptures , l es coulées , les méandres forment l'écriture nerveuse d ' un grand poème symphonique dont la règle de composition est toujours le désaccord , la disso­ nance, et le thème principal, la vie en mo uve­ ment , la vie dure.

» L ' œu vre C Conse1vée au musée national d'Art moderne de Paris, la toile de Nicolas de Staël a été acquise par le centre Georges -Pompidou en 1980.

Photo musée national d 'Art moderne , Paris.

© Nardini Editore, 1993 .

VPC Larousse-Laffont pour l'édition française 1993 © N.

de Staël , by S.I.A.E 19-36. »