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MYRRHA Vittorio Altieri - résumé, analyse

Publié le 12/09/2015

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Tragédie de l’écrivain italien Vittorio Altieri (1749-1803), dédiée par le poète à sa femme, la comtesse d’Albany, et publiée en 1789. Le sujet lui a été suggéré par l’histoire, - tirée des Métamorphoses d’Ovide, -de l’amour de Myrrha pour son père Cinyras ; mais Alfleri en a fait une chose toute nouvelle et bien sienne. Myrrha est une jeune fille qui. en même temps qu’elle découvre l’amour, découvre l’impureté et la faute. Elle ne saura pas se

libérer de cette faute, en opposant à cet amour un autre amour, en oubliant ce songe criminel dans la vie laborieuse de chaque jour ; mais elle en demeurera comme obsédée, bien qu’elle le repousse avec effroi. La mort sera, pour elle, « non. point une libération, mais un refuge ■>. C’est pourquoi cette tragédie n’est pas une tragédie des sens, mais de l’âme. Une tragédie qui se déroule entièrement dans le cœur de l’héroïne, privée, par sa faiblesse de jeune fille, de toute possibilité de réconfort, seule, comme aucun autre personnage d’Alfieri, parce qu’elle ne peut demander à aucun de ceux qui l’entourent l’aide nécessaire pour surmonter cette insupportable épreuve. Autour d’elle vivent ses familiers : un petit monde idyllique envers qui elle se sent pour toujours étrangère : son père Cinyras, roi de Chypre ; sa mère Cenchréis ; Pereo, son fiancé ; sa nourrice Euriclée, qui n’ont pour elle que des paroles d’affection. Mais elle doit toujours se défendre et cacher son terrible secret, fuir leur vigilante affection. L’action de la tragédie consiste justement dans cette vaine défense de Myrrha ; son drame s’épuiserait en un seul cri d’horreur, si elle n’était contrainte par l’insistance de ses familiers à justifier de quelque façon sa propre tristesse et à tenter d’exaucer leur désir, et si, dans ces vains efforts, elle ne laissait apercevoir toujours plus clairement la désolation de son âme jusqu’à la terrible révélation à laquelle seul le suicide peut succéder. Du premier acte, dans lequel ses familiers parlent du mal inexplicable qui s’est emparé de Mytrha et se demandent quelles en sont les raisons, aux suivants, dans lesquels nous voyons Myrrha devant sa nourrice, son fiancé, ses parents, docile et rebelle à la fois et où nous suivons les mouvements opposés de son âme, jusqu’à ce qu’elle en arrive à consentir à épouser Pereo qu’elle n’aime pas, espérant se libérer ainsi de son obsession, la tragédie, singulièrement dépouillée, se déroule suivant une progression fatale. Elle a son point culminant au quatrième acte, lorsqu’au milieu de la cérémonie nuptiale, Myrrha subitement se rebelle et lance des imprécations. Restée seule avec sa mère, elle prononce alors contre elle d’obscures paroles de haine. Elle se résoudra enfin quand, seule pour la première fois devant son père, elle y est contrainte après une défense désespérée, à se laisser arracher ce terrible secret qu’elle révèle par ces mots en apparence innocents : « O ma bienheureuse mère ! ... à elle du moins il lui sera accordé de mourir... à tes côtés ! ».

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