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«Visions d'Égypte» d'Herman Melville

Publié le 09/01/2015

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« C'est ainsi que sans doute il se surmène et s'expose à de graves affections nerveuses. On lui a vivement conseillé d'interrompre son travail pour quelque temps, de faire un voyage ou une croisière et d'essayer de se reconstituer », écrit son beau-père, le juge Lemuel Shaw, en septembre 1856. Melville se plaint de crises de rhumatismes et de sciatique, de violentes névral¬gies qui lui interdisent toute activité. Son labeur littéraire des der-nières années ne lui a valu aucun succès : en 1851, Moby Dick est un échec commercial retentissant, et le court ro¬man suivant, Pierre ou les Ambiguïtés, est éreinté par la critique. Le public l'oublie. Il a dû revendre une partie des terres de la ferme qu'il a achetée en 1850 et hypothé-quer la maison elle-même pour payer ses dettes. Depuis l'enfance, lorsque son père fait faillite et en meurt, Mel¬ville, en charge de quatre en¬fants, est poursuivi par la mi¬sère. « Les dollars me font damner, écrit-il à son ami l'écrivain Hawthorne, ce que je porte en moi, il m'est inter¬dit de l'écrire — cela ne paye pas ! ». Comment partirait-il en croisière ? C'est son beau-père, Lemuel Shaw, qui lui avance finalement 1 500 dol¬lars afin qu'il aille se refaire une santé en Orient :
melville

« peur mardi, laissant derrière lui sa malle à mon consulat, et n'emportant qu'un petit sac qui contenait tout son ba­ gage .

Sauf à voyager tout nu, on ne saurait s'embarrasser moins.

» Melville fait escale à Gibraltar , Alger, Malte, Syra, Salonique et Constantinople, et, le 28 décembre aù matin, le voilà au large d'Alexan­ dr ie .

La ville lui semble « ma-cadamisée avec les ruines pul­ vérisées de mille cités ...

Le sol, humus épais, paraît histo­ rique ».

Le 30, il rejoint Le Caire, qui lui fait une impres­ sion profonde : « On dirait une seule immense baraque à la foire de Saint -Barthélemy - une somptueuse mascarade de l'espèce humaine..

.

Les maisons semblent une collec­ tion de vieux orchestres, orgues , loges d'avant-scène - ou des entassements de vieux meub l es (grotesques) encom- brant un grenier et couverts de poussière .

Mosquées en ruine, dômes brisés comme des bateau x défoncés ...

Cont i guïté du désert et de la verdure, de la splendeur et de la misère, de la tristesse et de la gaieté ...

Trop de lumiè­ re et aucun moyen de s'en protéger .

» Il saisit dans son carnet de précieux instantanés de la vie quotidienne : «Turcs dans des voitures avec des cochers et valets de pied osmanlis ; install és fièrement sur leur siège, ils regardent toujours la foule alentour avec des airs de conquérants...

Des cha­ meau x portent de l'eau dans des réceptacles de cuir , de la paille dans des sacs, ânes cha r­ gés d'herbe verte, de pierres, de poteries -de légumes , de poules dans des cages d'osier, de bébés dans des paniers ...

L'antiquité de l'Égypte gravée sur les individus .». »

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