Les élections en Bosnie

Les 12 et 13 septembre 1998, les Bosniaques sont allés aux urnes pour élire leurs Parlements et leur présidence collégiale.

Malgré tous les efforts de l’OSCE depuis les accords de paix de Dayton, les ultranationalistes serbes ont déjoué les plans des instances internationales, qui pariaient sur la victoire des modérés. La Bosnie demeure une entité extrêmement fragile au régime politique des plus complexes.

Biljana Plavsic, présidente de l’entité Serbe de Bosnie : elle a reculé malgré l ’aide occidentale © Ranko Cukovic/Reuters/Max/PPP

Le 21 novembre 1995, suite aux médiations américaines, les belligérants du sanglant conflit bosniaque mettaient fin à plus de trois ans de guerre. Négociés à Dayton (États-Unis) et paraphés à Paris le 14 décembre 1995, des

accords mettaient en place un État quasiment ingéra-ble: une confédéra-

Une situation politique inextricable

résultant d'une forme d'État ingérable

tion de deux entités avec une direction tricéphale. D’un côté, la République serbe (RS), et de

l’autre, la Fédéra-

tion croato-musulmane - la première ayant des rapports privilégiés avec Belgrade alors que la partie croate de la seconde est liée politiquement et économiquement à Zagreb.

Suite aux accords de paix, les centaines de milliers de réfugiés et de déplacés devaient

rentrer dans leurs foyers. Or c’est sur ce point que l’OSCE rencontre le plus de problèmes. A chaque fois qu’un groupe faisant partie d’une des trois «ethnies» a voulu rentrer chez lui, des difficultés se sont fait jour, allant jusqu’à des incidents armés et des morts.

Pourtant, en 1997, certains espoirs d’apaisement viennent de la RS. La présidente Biljana Plavsic, une ancienne ultra ralliée au processus de paix ayant évincé Radovan Karadzic, tient tête, depuis son fief de Banja Luka, aux extrémistes de Palé, avec l’aide du pragmatique président de la Fédération yougoslave, Slobodan Milosevic. Aux élections municipales de septembre 1997, l’opposition antinationaliste passe de 8 à 25 %