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BÉROALDE DE VERVILLE : sa vie et son oeuvre

Publié le 18/11/2018

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BÉROALDE DE VERVILLE, pseudonyme de François Brouard (1556-1629?). Écrivain né à Paris. Il est le fils de l'humaniste protestant Mathieu Béroald, qui comptait parmi ses élèves Agrippa d’Aubigné et Pierre de l’Es-toile, et qui sera, lors du siège de Sancerre de 1573, le compagnon d’armes de Jean de Léry. Dès son jeune âge, François est précipité dans la tourmente des guerres civiles. En 1562, il est à Orléans, où sa mère meurt de la peste qui ravage la ville. Par les étapes de Montargis, Sancerre et, derechef, Orléans, il gagne vers 1572 le Refuge de Genève. C'est là qu’après la mort de son père (1576), il achève des études de médecine, tout en menant à bien des travaux d’héraldique et de géométrie. Il s’installe en 1583 à Paris, où s’établit bientôt le règne de la Ligue. En quête d’improbables mécènes, il compose une œuvre aussi abondante que disparate, qui va de l’alchimie (la Pierre philosophale) et de l’institution juridique (l'idée de la République) à la poésie scientifique (les Cognoissances nécessaires) ou amoureuse, voire libertine (les Soupirs amoureux). 

« facétieuse qui devait lui assurer quelque renommée pos­ thume, le célèbre Moyen de parvenir.

Polygraphe talentueux, Béroalde a illustré tous les genres avec succès : la poésie lyrique, où il cultive la pointe précieuse et annonce Voiture : «Vos beaux dédains seront l'éventail de ma flamme», mais aussi la fresque scientifique à la Du Bartas, réussite dont témoi­ gne cette « petite cosmogonie portative» que constituent les Cognoissances, la prose un peu pompeuse de l'Idée de la République, mais encore le ton badin avec lequel, dans le Palais, il feint de se demander très sérieusement s'il y a, de par le monde, «plus de pieds que de testes » ou si la tortue couve bien ses œufs de son seul regard.

Manifestant les curiosités les plus diverses, des mathé­ matiques à la philologie ou à la physique, Béroalde voyait dans l'alchimie, cette science des sciences, le principe d'une connaissance exacte et empirique des élé­ ments.

Le Moyen de parvenir, pour lequel on a pu dénombrer plus de trente sources, de Pogge et Bandello à Marguerite de Navarre ct Guillaume Bouchet, rassemble, dans le cadre traditionnel du banquet, des facéties et des contes qui s'enchaînent en de continuels coq-à-l'âne.

Faux lapsus (concupiscence pour conscience, fariboles pour paraboles) et collage pataphysique de noms émi­ nents (Socrate, Pythagore, Démocrite) sur des trognes de francs-buveurs font de ce recueil haut en couleur l'un des exemples les plus accomplis du genre « ménippé >> : mélange libre et satirique présenté sous la forme de reparties dialoguées.

Une sagesse moyenne s'en dégage : aimable pantagruélisme du samedi soir, comme l'a joli­ ment qualifiée V.-L.

Saulnier, et quï a peut-être autant fait pour le succès de l'œuvre que les contes libertins (p.

ex., les piquantes et savoureuses «Cerises de Mar­ ciole ») dont elle est parsemée.. »

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