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Dürrenmatt La visite de la vieille dame

Publié le 17/09/2014

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-1- Friedrich Dürrenmatt Friedrich Dürrenmatt est un écrivain, dramaturge (= auteur de pièces de théâtre) et peintre suisse de langue allemande. Il est né le 5 janvier 1921 à Konolfingen dans le canton de Berne et est décédé le 14 décembre 1990 à Neuchâtel. Biographie Petit-fils d'Ulrich Dürrenmatt, célèbre satiriste (= ironiste, humoriste, pincesans-rire, caricaturiste), poète et politicien bernois, Friedrich Dürrenmatt hérite son esprit provocateur (= qui pousse à réagir) qui caractérisera ses travaux futur. En fait, son grand-père a inspiré Dürrenmatt tout au long de sa carrière. Il écrira : « Mon grand-père a été envoyé en prison pendant dix jours à cause d'un poème qu'il avait écrit. Je n'ai pas encore été ainsi honoré. Peut-être est-ce ma faute, ou peut-être le monde a-t-il tellement périclité (= décliner, se dégrader peu à peu jusqu'à la ruine) qu'il ne se sent plus offensé (= parole blessante) lorsqu'il est sévèrement critiqué. » Après une adolescence mouvementée, il réussit finalement à passer son examen de maturité en 1941 et poursuit ses études à l'université de Berne. Il y étudie la littérature allemande et l'histoire de l'art, mais aussi les sciences. Après un bref passage à l'université de Zurich, où il étudie la littérature allemande et la philosophie, Dürrenmatt interrompt ses études en 1946 et s'essaie à la dramaturgie (= art de composer des pièces de théâtre) en s'inspirant de Brecht, Kafka et de Lessing. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il a 24 ans. Il écrit alors sa première pièce de théâtre « Les Fous de Dieu » une comédie apocalyptique (= épouvantable, catastrophique, évoquant la fin du monde) qui provoque un scandale, ce qui le rend célèbre bien au-delà des frontières suisses. En 1946, il épouse l'actrice Lotti Geissler, avec qui il aura trois enfants : Peter, Barbara, et Ruth. Au cours des années suivantes, il lutte pour gagner sa vie comme écrivain et pour surmonter un diabète handicapant. Il se met à écrire des nouvelles, des romans policiers, et des pièces radiophoniques pour subsister, mais il n'a jamais renoncé à écrire des pièces de théâtre. C'est pendant ces premières années de création qu'il écrit « Le Juge et son bourreau » et « Le Soupçon », -2deux romans policiers qui paraissent sous forme de feuilleton dans des journaux. Il perce (= devient célèbre) en 1952 avec la comédie « Le Mariage de Monsieur Mississippi » dans laquelle il commence à formuler son propre style théâtral, une obscurité, un monde irréel peuplé par des caractères qui, bien qu'effroyablement vrais, sont souvent déformés par la caricature (= imiter pour faire rire en exagérant). Le dramaturge a trouvé que cette comédie sombre était le moyen le plus efficace d'exposer la nature grotesque (= ridicule, bizarre, risible) de la condition humaine. « Le Mariage de Monsieur Mississippi » provoque de fortes réactions de la part du public de Dürrenmatt et l'établit comme l'un des plus auteurs dramatiques européens les plus influents de son époque. Ces oeuvres de jeunesse contiennent de nombreux éléments macabres (= qui parle de la mort ) et sombres, traitent de meurtre, de châtiment (= punition) et de la mort. En 1956, il atteint pour la première fois un public international avec « La Visite de la vieille dame ». La pièce est montée entre autres à New York, Rome, Londres et Paris et se voit décerner de nombreux prix. Le 19 février 1962, Friedrich Dürrenmatt publie sa pièce qui deviendra un grand classique : « Les Physiciens ». En 1966, il connaîtra également le succès avec une autre pièce de théâtre : « Le Météore ». Les oeuvres de Dürrenmatt regorgent (= sont plein de) de critique sociale, satire et exagérations absurdes. Il était d'avis que seule la comédie peut encore venir à bout des rapports embrouillés et complexes du XXe siècle et qu'une histoire n'est pensée jusqu'au bout que lorsqu'elle a pris la « pire tournure possible ». Dans les années 1970 et 1980, Dürrenmatt tient de nombreux discours devant un public international. Il visite les États-Unis, Israël, la Pologne et le camp de concentration d'Auschwitz. Dramaturge mondialement reconnu, Dürrenmatt est également un peintre : « l'écriture est ma profession, et la peinture ma passion . Je le répète encore : je ne suis pas un peintre. Techniquement, je peins comme un enfant ; mais je ne pense pas comme un enfant. Je peins pour la même raison que j'écris : parce que je pense. La peinture comme art de faire de "belles images" ne m'intéresse pas, de même que ne m'intéresse pas l'art de faire du "beau théâtre" ». -3En 1983, sa femme Lotti décède. L'année suivante, il épouse l'actrice, régisseur et journaliste Charlotte Kerr. Le 14 décembre 1990 Friedrich Dürrenmatt s'éteint dans sa propriété de Neuchâtel à la suite d'une crise cardiaque. En 2000 et conformément à ses dernières volontés, le Centre Dürrenmatt Neuchâtel est créé, pour exposer non seulement son oeuvre littéraire mais aussi son oeuvre picturale (= qui a trait à la peinture), moins connue du public. Analyse de la pièce : ACTE I LA VISITE DE LA VIEILLE DAME En quoi cette présentation des protagonistes (= personnages) et du contexte (= circonstances, environnement) annonce-t-elle une farce (= comique) tragique (= dramatique, effroyable) ? A.- UNE CÉRÉMONIE D'ACCUEIL HYPOCRITE ET INTÉRESSÉE : o Une ville obnubilée ( = occuper en permanence l'esprit) par l'argent de son hôte C'est ce que révèlent les répliques de différents personnages et de leur représentant officiel : le maire ; - cf. (= voir) les 4 premières répliques donnent plus d'importance à Claire Zahanassian, désignée seulement comme la milliardaire, qu'à Dieu luimême (valeurs matérielles supérieures aux valeurs morales) ; - enthousiasme du maire pour l'anecdote (= bref récit d'un fait peu connu) qui révèle la bonté de Claire Zahanassian, qualité reformulée de manière pompeuse (= grave, majestueuse) en propension (= penchant, tendance) à la bienfaisance (= action de faire du bien à autrui dans un intérêt social) , Cela, Messieurs, il faut absolument que je le mentionne ; c'est capital (= très important). ; - Explicitation de leurs attentes par Ill, dans des répliques où la cupidité (= désir d'argent, avarice) de la manoeuvre s'exprime brutalement par le lexique familier : Il s'agit de lui faire cracher ses millions, ce que le maire approuve de manière directe et le proviseur par un euphémisme (= -4adoucir une idée déplaisante), et emporter le morceau ; - Rappel d'un précédent, l'an dernier pour la visite du ministre : nous attendons toujours notre subvention(= une aide financière en don réel et non en prêt, à partir de fonds publics). Cette préoccupation, voire obsession (= idée fixe), perce également à travers ; - les conseils inquiets que donnent le pasteur et le proviseur à Ill quant à la diplomatie (= la conduite de négociations entre les personnes, les groupes ou les nations en réglant un problème sans violence) dont il doit faire montre pour lui extorquer (= voler, obtenir) l'argent (p. 15) ; - la façon dont le maire lui garantit le prochain mandat de maire en récompense de son aide p. 14 : manoeuvres politiques antidémocratiques. o Un accueil soigneusement mis en scène Discours du maire et cérémonie d'accueil misent sur le faste (= luxe), mais l'un comme l'autre révèlent leur artificialité (= fausseté) ; Pour son petit discours, le maire doit collecter des informations car il ne sait rien sur Claire Zahanassian : il faudrait qu'on me fournisse quelques détails sur Mme Claire Zahanassian et se satisfait de renseignements très pauvres, qu'il manipule (= manoeuvrer des personnes dans le but de les tromper) : je préfère passer sous silence l'histoire du gendarme, de même il ne relève pas le vol dans l'anecdote suivante, cf aussi la contradiction Un cinq en histoire naturelle. C'est bien. Le maire est plus attaché aux apparences qu'à la véracité (= vérité) des informations : Pas mal. Cela fait toujours son petit effet ; Est-ce que quelqu'un se souvient (...) Cela ferait bien dans mon discours. La cérémonie d'accueil elle aussi est calculée pour produire le meilleur effet, tant sur le plan vestimentaire (= habits) : Naturellement, elle ne me verra pas en manches de chemise (...) chargées de roses ; nous endimancher, que dans son déroulement : surtout, que l'organisation soit impeccable. Tout est minutieusement prévu, rien n'est laissé au hasard comme l'indique le futur : Kühn et Hauser déploieront la banderole. Vous autres, vous agiterez vos chapeaux ; la cloche d'incendie doit se mettre en branle tout de suite après la fin du choeur. -5o L'ironie (= on dit le contraire de ce qu'on veut faire entendre) du dramaturge Elle s'exerce d'abord aux dépens de la communauté de Güllen, dont le grotesque fait ressortir la veulerie (= bassesse). L'auteur souligne combien leurs préparatifs sont mis en scène, totalement artificiels, y compris dans l'émotion à afficher, afin d'en dénoncer l'hypocrisie (= on exprime des sentiments que l'on n'a pas) totale : Pas de joie délirante (...) Soyez détendus et cordiaux. C'est la fausseté qui domine cette scène, elle trahit l'avidité (= soif d'argent) avec laquelle la ville attend Claire Zahanassian, et sa bassesse. L'ironie se manifeste aussi dans l'excès d...

« - 2 - deux romans policiers qui paraissent sous forme de feuilleton dans des journaux.

Il perce (= devient célèbre) en 1952 avec la comédie « Le Mariage de Monsieur Mississippi » dans laquelle il commence à formuler son propre style théâtral, une obscurité, un monde irréel peuplé par des caractères qui, bien qu'effroyablement vrais, sont souvent déformés par la caricature (= imiter pour faire rire en exagérant).

Le dramaturge a trouvé que cette comédie sombre était le moyen le plus efficace d'exposer la nature grotesque (= ridicule, bizarre, risible) de la condition humaine.

« Le Mariage de Monsieur Mississippi » provoque de fortes réactions de la part du public de Dürrenmatt et l'établit comme l'un des plus auteurs dramatiques européens les plus influents de son époque.

Ces œuvres de jeunesse contiennent de nombreux éléments macabres (= qui parle de la mort ) et sombres, traitent de meurtre, de châtiment (= punition) et de la mort. En 1956, il atteint pour la première fois un public international avec « La Visite de la vieille dame ».

La pièce est montée entre autres à New York, Rome, Londres et Paris et se voit décerner de nombreux prix. Le 19 février 1962, Friedrich Dürrenmatt publie sa pièce qui deviendra un grand classique : « Les Physiciens ».

En 1966, il connaîtra également le succès avec une autre pièce de théâtre : « Le Météore ». Les œuvres de Dürrenmatt regorgent (= sont plein de) de critique sociale, satire et exagérations absurdes.

Il était d'avis que seule la comédie peut encore venir à bout des rapports embrouillés et complexes du XXe siècle et qu'une histoire n'est pensée jusqu'au bout que lorsqu'elle a pris la « pire tournure possible ».

Dans les années 1970 et 1980, Dürrenmatt tient de nombreux discours devant un public international.

Il visite les États-Unis, Israël, la Pologne et le camp de concentration d'Auschwitz. Dramaturge mondialement reconnu, Dürrenmatt est également un peintre : « l'écriture est ma profession, et la peinture ma passion .

Je le répète encore : je ne suis pas un peintre.

Techniquement, je peins comme un enfant ; mais je ne pense pas comme un enfant.

Je peins pour la même raison que j'écris : parce que je pense.

La peinture comme art de faire de "belles images" ne m'intéresse pas, de même que ne m'intéresse pas l'art de faire du "beau théâtre" ».. »

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