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Extrait : Ruy Blas (Acte III, scène 3) - Commentaire

Publié le 30/03/2015

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L'hyperbolisation

L'aveu de Ruy Blas est marqué par l'hyberbole : termes forts (« haïssent «,

·  ardeur «, « l'effroi «), formulations restrictives ou négatives renforcées (« rien n'effraie «, «je n'oserais toucher «, « je ne m'occupe pas de ces hommes du tout «), déclarations emphatiques (« pour vous sauver, je sauverais le monde ! «, « si vous me disiez — Meurs ! je mourrais «), intensifs et adverbes d'accentuation (« si «, « bien «, « vraiment, j'ai bien souffert «), accumulation (v. 1217-1218), contrastes violents. Autant de manifestations directes de l'exaltation amoureuse.

 

Un lyrisme flagrant

 Parce que je vous aime,

1211 Parce que je sens bien, moi, qu'ils haïssent tous,

 

.../...

 

RUY BLAS, qui l'écoute avec ravissement. Oh ! madame, achevez ! vous m'emplissez le coeur.

« Ill E T· t1 O 0 1 Q U E s LA REINE Oh ! parle ! ravis-moi ! Jamais on ne m'a dit ces choses-là.

J'écoute ! 1230 Ton âme en me parlant me bouleverse toute.

J'ai besoin de tes yeux, j'ai besoin de ta voix.

Oh ! c'est moi qui souffrais ! Si tu savais ! cent fois, Cent fois, depuis six mois que ton regard m'évite ...

- Mais non, je ne dois pas dire cela si vite.

1235 Je suis bien malheureuse.

Oh! je me tais.

J'ai peur! RUY BLAS, qui l'écoute avec ravissement.

Oh! madame, achevez! vous m'emplissez le cœur.

La Reine vient d'être le témoin caché des reproches que Ruy Blas adressait aux ministres indignes.

Elle fait irruption pour exprimer toute son admira­ tion à celui qui la fuit depuis six mois.

Le dialogue se transforme bien vite en duo amoureux.

On s'attachera à étudier l'exaltation lyrique de l'aveu de Ruy Blas, puis on s'interrogera sur la nature profonde du duo amoureux, enfin on examinera la subversion inconsciente de la passion amoureuse.

1 -UN AVEU EXALTÉ Des accents raciniens Le héros qui avoue une passion secrète, dérobée depuis six mois (v.

1221), qui l'exprime dans une thématique opposant obscurité et lumière (v.

1216: «je pense à vous comme !'aveugle au jour » -v.

1219 : « Et vous m'éblouissez comme un ange qu'on voit ! »),qui utilise le langage conventionnel de la tragédie classique («ma flamme») est un héritier direct del 'univers racinien, plus particulièrement de Phèdre.

1:.'hxperbolisation L'aveu de Ruy Blas est marqué par l'hyberbole : termes forts (« haïssent », « ardeur », « !'effroi » ), formulations restrictives ou négatives renforcées ( « rien n'effraie»,« je n'oserais toucher»,« je ne m'occupe pas de ces hommes du tout»), déclarations emphatiques(« pour vous sauver, je sauverais le monde ! »,«si vous me disiez -Meurs ! je mourrais » ), intensifs et adverbes d'accentuation ( « si », «bien»,« vraiment, j'ai bien souffert»), accumulation (v.

1217-1218), contrastes violents.

Autant de manifestations directes de l'exaltation amoureuse.

Un _lyrisme !lag_rant Un tel lyrisme est flagrant parce qu'il exprime le sentiment, non seulement omni­ présent mais débordant.

« Je vous aime » est employé trois fois ; « qui vous aime » une fois.

Ponctuation, coupes et rythme des vers en sont la marque la plus sensible.

Ce lyrisme exprime la passion d'un« malheureux» dont l'amour tenu secret a été souffrance(« vraiment j'ai bien souffert» -«je vous fuyais et je souffrais beau­ coup»).

Ce lyrisme est accentué par l'aveu d'un respect, d'une soumission admira­ tive, dignes du sentiment vassalique liant le chevalier courtois à sa dame.

~LE DRAME ROMANTIQUE. »

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