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JOSEPH K (analyse du personnage)

Publié le 07/10/2018

Extrait du document

L’aspect implacable de la condamnation est encore accentué par un style dépouillé, précis et minutieux, qui réduit le monde à une machine froide, efficace, d'une incompréhensible rationalité. Il y a dans les œuvres de Kafka quelque chose d’inévitable. La monstruosité des situations est gommée par la banalité du décor et des personnages.

 

Car ces situations démentielles ne sont en fait que des paraboles. Elles décrivent la situation de l’homme, confronté à un monde qu’il ne comprend pas et qui ne lui offre que la mort pour toute certitude. Les œuvres de Kafka sont d'abord autobiographiques, ce qui explique que le héros y soit désigné par une simple initiale ou par un nom proche de celui de l’auteur. Mais au-delà de l'autobiographie, elles atteignent une dimension universelle, proposant de la condition humaine une vision à la fois lucide et désespérée.

 

L’influence du judaïsme se manifeste dans l’œuvre de Kafka de différentes façons.

 

Sur le fond, elle détermine un sentiment permanent de culpabilité. La tradition juive se méfie des tentations du monde, auxquelles elle préfère les enseignements de la loi divine. Tout acte s’évalue donc plus ou moins en fonction de cette loi. C’est pourquoi les héros de Kafka ont tous des comptes à rendre à une autorité, autorité mystérieuse et redoutable qui peut représenter, à la fois, le père et Dieu. La liberté dont ils jouissent est «conditionnelle» et il n'y a aucune échappatoire.

 

Sur la forme, la tradition juive est riche en paraboles et en contes. Outre la Bible, on peut citer des œuvres comme le Zohar (livre sacré de la Kabbale) ou Les Contes de Rabbi Nachman du philosophe religieux Martin Buber (1878-1965). Bien qu’ils n’aient pas de vocation religieuse, les récits de Kafka, en tant que paraboles, s’inscrivent bien dans cette lignée.

 

Enfin, n’oublions pas la discussion et l’interprétation de textes, appelée pilpoul, dont les rabbins sont souvent spécialistes. On retrouve dans Le Procès, en particulier dans l’épisode de la cathédrale, une évocation très claire de cette discipline.

« Joseph K.

• 217 La procédure se déroule lentement et de façon curieuse.

L'interr ogatoire de K.

a lieu dans une sorte de salle publique, en présence d'une foule bruyante qui applaudit ou mani feste sa désappr obation.

K.

rencontre au tribunal , dans une pièce minable et poussiéreuse sous les combles, d'autres accusés qui ont envoyé différents documents et attendent patiem­ ment, humblement, d'en avoir quelque nouvelle.

Il se perd dans des labyrinthes de bureaux , dans lesquels des fonction­ naires lui donnent des indications vagues et inutilisables.

Parallè lement, K.

fait la cour à sa voisine de chambre, la jeune Mlle Bürstner.

Mais après avoir failli lui céder, celle-ci Je repousse , peut-être à cause de sa situation judiciaire.

Par son oncle, K.

fait la connaissance de l'avocat Huld et de son infirmière , Leni, qu'il séduit sans trop Je vouloir.

De plus en plus taraudé par l'idée de son procès, K.

commence à négliger son travail à la banque.

Maître Huld lui fait de fréquentes visites, dont il ne sort rien de concr et.

K.

se rend compte que beaucoup de gens, autour de lui, semblent au courant de son affaire.

Un client de la banque l'adresse à un nommé Titorelli, peintre officiel du tribunal, qui pourrait lui être utile.

Titorelli révèle à K.

qu'il n'a jamais vu la justice acquitter un prévenu, mais que l'on peut espérer un «acquittement appare nt>> ou un>.

Dans les deux cas, J' utilisation de passe-droits et la camaraderie des juges peuvent permettre de différer éternellement une condamna­ tion, sans pour autant obtenir la liberté de l'accusé .

Prof ondément découragé, K.

retourne chez son avocat pour lui annoncer qu'illui retire son affaire .

Il y rencontre un vieux négociant, Block, dont le procès dure depuis des années, et apprend incidemment que Leni a la manie de se jeter à la têt e de tous les accusés qu'elle croise.

Par obligation professionnelle, K.

est amené à visiter la cathédr ale.

Il y rencontre un vieux prêtre, aumônier des prisons.

Celui-ci l'informe que son procès tourne mal, avant de lui raconter une antique légende dont il fournit ensuite diff érentes interprétations, et de conclure sur la natur e incon­ naissable de la loi.

L'avant-veille de ses trente et un ans, à la nuit, deux hommes en redingote et haut- de-forme se présentent chez K.. »

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