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Réthorique et stylistique

Publié le 27/03/2015

Extrait du document

Elles sont nombreuses et variées. On retiendra surtout

  les figures de l'opposition telles que l'antithèse, l'oxymore*, le paradoxe (Ruy Blas, v. 1312 : « J'étais tourné vers l'ange et le démon venait « ; Hernani, vy. 940: « je noircirais tes jours avec mes nuits « ou v. 1670: « le sépulcre flamboie «) ;

 

   les figures de l'amplification que sont l'hyperbole (Chatterton : « C'est un mort qui vous parle « ; Lorenzaccio : « mille millions de tonnerre «), l'accumula‑

« E X P 0 S É S F C H E S tian et la gradation (Chatterton:« Adieu, humiliations, haines, sarcasmes, travaux dégradants, incertitudes, angoisses, misères, tortures du coeur, adieu! » ; Ruy Blas: « Heureux, aimé, vainqueur ») ; - les figures de l'analogie et de l'image dont les plus fréquentes sont les compa­ raisons et les métaphores (Chatterton : «Une espèce de vautour qui écrase sa cou­ vée » ; Lorenzaccio : « le tribunal de ma volonté » ), la personnification et l'allégorie (dans Chatterton la métaphore filée du vaisseau représentant l'Angleterre, III, 6).

Entre éloquence et emphase Ce flot des mots et des phrases contient d'incontestables réussites, mais aussi d'indubitables faiblesses.

Ainsi, l'éloquence est parfois victime d'elle-même.

L'immense monologue de Don Carlos (Hernani, IV, 2) n'est pas exempt d'em­ phase.

La tirade de l'orfèvre s'adressant au marchand (Lorenzaccio, 1, 2) prend des allures de péroraison.

Et Don Salluste fait remarquer à son laquais les risques d'un discours trop éloquent qui « sent son pédant et son petit génie » (Ruy Blas, III, 5).

Cependant, la célèbre tirade du Cyrano d'Edmond Rostand, qui propose dix-neuf tons différents pour évoquer le nez du héros (1, 4, v.

315-351 ), reste un modèle d'éloquence .

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Ill -LES TONALITÉS La richesse stylistique du drame tient également à celle des tonalités mises en œuvre.

Déterminant l'unité dramatique d'un acte ou d'une scène, elles peuvent être employées concurremment ou conjointement (d'une réplique à une autre, dans une même tirade ou un même monologue).

Outre la tonalité dramatique, presque omniprésente, on distinguera les tonalités suivantes : - Le pathétique et le tragique, qui correspondent à des points culminants de l'intrigue ou à des temps de grande intensité (Ruy Blas III, 3 ; III, 5 ; V, 3 - Hernani V, 5 ; V, 6 - Lorenzaccio II, 7 ; V, 7 - Chatterton IIl,7, 8, 9) ; - Le lyrisme et l'élégie, qui privilégient les duos de la passion exaltée, mais expriment aussi l'amour maternel ou paternel (Kitty Bell, Marie, Philippe, Tribou­ let), la piété et la compassion (dans Chatterton, Kitty Bell et le Quaker), le patrio­ tisme (Ruy Blas, Hernani, Lorenzaccio), la plainte ou la nostalgie (Lorenzaccio 1, 6 ; III, 3 ) ; - L'épique, qui traduit la grandeur ou la force des idéaux (Hernani, Ruy Blas, Chatterton), mais convient aussi aux moments d'égarrement, voire de folie (Chat­ terton, II, 1 ; Lorenzaccio, III, 3).

Il exprime alors une forme d'hybris* romantique; - Le comique, l'humour et l'ironie, qui livrent une vision amusée de la réalité (Ruy Blas:« Sa cape en dents de scie et ses bas en spirale») ou qui s'accompa­ gnent du sarcasme et de l'ironie mordante (Hernani : «Bon appétit messieurs») ; - Le polémique, qui est le ton de l'accusation, de l'agression verbale, de la révolte (Ruy Blas accusant les ministres, John Bell mettant en cause sa femme, la Marquise Cibo se rebellant contre le Cardinal...).

Conclusion : Deux grands principes régissent la stylistique et la rhéto­ rique du drame la variété et la souplesse.

Parce qu'il refuse d'être le théâtre d'une expression conventionnelle, le drame romantique retrouve les élé­ ments et l'esthétique d'une écriture baroque qui n'ignore cependant pas les possibilités d'une rhétorique toute classique.

LE DRAME ROMANTIQUE =:I:U]. »

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