SENSIBILITÉ ET LITTERATURE

SENSIBILITÉ. Cette aptitude à réagir aux excitations et incitations du monde extérieur, comme aux manifestations de l'organisme désigne une des tendances fondamentales du xviiie s. Une vision schématique a longtemps prévalu, qui opposait un premier versant du siècle, voué à la raison, à un second, caractérisé par le mouvement sensible, réaction aux excès du rationalisme et amorce du

romantisme. On désignait alors cette nouvelle tendance comme « préromantique ». Une telle division est aujourd'hui contestée par les historiens de la littérature qui insistent sur le parallèlisme des deux courants. On repère dès le début du xviiie s. une attitude sensible qui défend, contre le rationalisme des « géomètres » et des modernes, les droits de la poésie et du cœur. Loin de contredire la philosophie des Lumières, cette tendance la nourrit.