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Hu Yao-bang

Publié le 29/10/2014

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Depuis dix ans, les réformes économiques entamées en 1978 par Teng Hsiao-ping se poursuivent. La libé­ralisation économique entraîne cependant des consé­quences néfastes. La surchauffe économique ravage l'appareil de production chinois. La désorganisation devient patente, alors que le chômage et les grèves font leur apparition. La corruption règne un peu partout et à tous les niveaux. Hu Yao-bang fait les frais du malaise économique. En octobre 1987, il est limogé, victime d'une cabale montée contre lui par les planificateurs formés, pour la plupart, à Moscou. Zhao Zi-yang prend le relais mais le malaise s'aggrave. La libérali­sation de l'économie ne s'est pas accompagnée d'une libéralisation politique. Teng Hsiao-ping conserve le pouvoir et fait échec à toute tentative de démocratisa­tion.

Depuis le début de cette année 1988, la grogne monte, spécialement au Tibet et parmi les étudiants. Les évé­nements du Tibet dévoilent le caractère dictatorial du régime et les violations des droits de l'homme dont il se rend coupable. Bientôt, c'est au tour des étudiants

de manifester leur mécontentement. Hu Yao-bang vient de mourir (15 avril) et les étudiants, pour les­quels il était le symbole de la réforme, demandent sa réhabilitation. Ils sortent gerbes et banderoles pour célébrer le départ du petit homme, alors que les au­torités avaient interdit toute manifestation publique. C'est le détonateur de la crise. Les étudiants envahis­sent la place Tien An-men et sont rapidement rejoints par la population qui sort enfm de sa léthargie. Plus d'un million de personnes manifestent plusieurs jours durant sur cette place. Leur seule demande: une libé­ralisation du régime. Un soutien, longtemps attendu par les étudiants, leur est donné par Zhao Ziyang. Son discours du 4 mai les encourage dans leur lutte. Les étudiants profitent de la visite de Gorbatchev à Pékin pour organiser une manifestation monstre sur la place Tien An-men. Celui-ci arrive le 15 mai pour une visite de quatre jours. Teng Hsiao-ping perd la face. Mais c'est sans doute en raison de la présence de Gor­batchev, célébrant les retrouvailles des deux grands du communisme après trente ans de brouille, qu'une répression massive sur-le-champ est évitée.

Le lendemain du départ de Gorbatchev, le 19 mai, Teng Hsiao-ping décrète la loi martiale. Les troubles durent depuis une vingtaine de jours déjà. Ce jour sonne le glas des espoirs du peuple chinois. Zhao Zi­yang, après avoir voté contre l'imposition de la loi martiale, est en effet mis en minorité et limogé par un comité restreint dont Teng Hsiao-ping fait partie.

La période qui suit est étrange. Durant deux semaines, la vieille garde prépare la répression qui aura lieu le 4 juin. Au cours de ces quinze jours, l'atmosphère est in­certaine. Des rumeurs parlent de la mort de Teng

Hsiao-ping; on affirme qu'une partie de l'année a fait sécession, tandis que les manifestants se sont résolu­ment installés sur la place Tien An-men. Les 2 et 3 juin, l'armée qui tente de reprendre le contrôle de la place est noyée dans la foule. Au petit matin du 4 juin, les chars interviennent; la place est nettoyée. Les vic­times se comptent sans doute par milliers et une chape de plomb tombe sur la Chine. La tentation dé­mocratique vient d'être étouffée dans le sang.

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