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1970 – 1979 : LE Design DES ANNÉES DE CRISE

Publié le 29/11/2018

Extrait du document

Curieuse décennie que celle des années soixante-dix : on y pressent la fin d'une époque et la montée en puissance d'une autre dont on cerne mal les contours. Du livre symbole des années soixante, les Choses de Georges Perec, au Choc du futur d'Alvin Toffler, six ans seulement qui marquent le démarrage et le déclin de la société de consommation, fondée sur l'énergie à bon marché. Et s'il <> (Gilles de Bure), c'est que l'écho des années soixante est encore perceptible : en 1969, les grands rassemblements pop de Woodstock ont donné le coup d'envoi du FlowerPower et de la culture pop dans toute l'Europe, au moment même où les Américains débarquent sur la Lune. La juxtaposition même de ces deux événements est l'expression de la décennie soixante-dix. D'un côté, le désir de ressourcement, de retour au naturel et à la nature, de refuge au sein de communautés de vie, de convivialité retrouvée - Ivan Illitch est alors l'homme écouté ; de l'autre, la montée en puissance de la société informatique et l'apogée du fonctionnalisme, perceptible dans les travaux des designers.

 

En Italie, les groupes de recherche se lancent dans une analyse du futur. Alchyrnia, Archizoom, Superstudio ouvrent la voie à Memphis, qui, autour d'Ettore Sottsass, éclatera en 1981. En France, la décennie soixante-dix est celle du designer ergonome, fonctionnaliste, << usagiste >> . Après les folies des années soixante, on rationalise, on organise, on gère la pénurie annoncée. Le Japon fait son entrée dans la cour des grands. Sony, suivi bientôt par d'autres, se lance dans le << black design>> et la miniaturisation. Entre l'arrivée sur les écrans, en 1971, de 2001 l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick, avec son ordinateur géant HAL (figurant, à une lettre près dans l'ordre alphabétique, le géant IBM), et l'arrivée à la fin de la décennie des premiers ordinateurs personnels, toute l'histoire des «tiques>> est concentrée en moins de dix ans. Le monde est entré dans l'ère post-industrielle, au travers d'une crise mondiale de société. «Avec le recul, les années soixante-dix apparaîtront sans doute marquées par le succès fulgurant

« LE DESIGN ...

Le design sort dans la rue.

Ci contre : les abri bus de Jean Claude Decaux.

© Guy Le Querrec - Magnum LE DESIGN ...

Intérieur «soixante dix ».

© M.

Desjardin -Top LE DESIGN ...

LE DESIGN ...

Vitesse, confort et transport de masse : le train Corail circule dès 1975.

Le phénomène walkman arrive en Europe à la fin de la décennie.

© Richard Fricman © Centre audiovisuel S.N.

C.F.

des mini-ordinateurs .

Ou bien encore par la naissance d'un "tout­ peti t", connu aujourd'hui comme l'âme de la calculatrice de poche, mais dont on ne fait qu'entr evoir les possibilités véritables: le micro­ processeur.

>> («L'E xplosion scientifique >>, le Monde, 10 mars 1976.) Déclin et crise du foncti onnalisme , montée du radicalisme qui marque l'entrée dans les ann, ées quatre-vingt , apparition en Eu­ rope du venu des Etats-Unis : la décennie est riche en réflexions et en théor ies.

Une fois retombés les échos de 1968 , les Français comme les Européens découvrent un nouveau mot symbole de tous les maux : l'en viro nnement .

Il sera la vedette des années soixante -dix.

Les reconstructions hâtives de l'après-guerre , l'a bsence de planification urbaine, le manque de qualité des matériaux ont dégradé les villes.

Que sont-elles devenues?, s'interrog e-t-on.

Qui exerce le pouvoir de décider ? L'urbanisme est malade de croissance non gérée et non accept ée.

Comme tous les autr es, les Français se passi onnent pour l'environn ement.

D' autres mots nouveaux appa­ raissent : , expression qui situe le citadin en consommateur de sa ville ; , c'est-à-d ire non bâtis ; , .

C'est le temps des villes nouvelles, d'une nouvelle conception de la vie urbaine pro­ posée à l'imaginaire collectif, le temps de la ville à la campag ne.

Pendant dix ans, architect es, urbaniste s, paysagistes, planifi­ cateurs et designers travaillent donc à la création de la ville idéale .

Ce q ue l'on n'a pas fait lors de la reconstruction de l'après-guerre, on va le rêver vingt-cinq ans après.

Terrible aveu d'échec qui ne trouvera son apaisement que dans le radicalisme de la décennie suivante.

La décen­ nie soixante-dix est celle du rêve collectif, des années d'utopi es, des années-syst ème.

On cherche le bonheur de l'individu au travers de sa communauté de vie : le citoy en, l'usager, le consommateur de biens et d'espa ces.

De nouveaux secteurs de recherche vont se développer.

Ainsi la signalétique par laquelle l'usager communique avec l'envi­ ronnement -signalisati on, systèmes de pictogrammes -, langage de signes dont le programme créé par le Suisse Otl Aicher pour les jeux Olympiques de Munich en 1973 sert de modèle .

Apparaît aussi le .

concept d'image de marque , qui évoque l'ensemble des produits par lesquels une entrepr ise, une municipalité , une collectivité , l'E tat même se signalent et communiquent avec leurs utilisate urs.

L'èr e de la communication a commencé , la publicité entre dans les foyers avec la télévisio n, tout est désormais vendable: les idées comme les produits .

LE MOB ILIER URBAIN Le terme est caractéristique des années soixante-dix .

Pas de diff érence entre l'individu chez lui et hors de chez lui.

Espace privé et espace collectif sont des lieux de vie , l'h omme de la rue est avant tout un consommateur de : s'informer, s'asseoir, s'abriter, se divertir, attendre, se soulager, autant de fonctions que la collectivité doit prendre en compte .

La notion de est née .

En France , en Grande-Br etagne, en Allemagne , les designers travaillent à la créa­ tion. »

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