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C'en est assez ; en une minute l'héroïque valet s'ouvre un chemin à travers la foule, arrête les porteurs, et vient affronter le majestueux Grummer.

Publié le 15/12/2013

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C'en est assez ; en une minute l'héroïque valet s'ouvre un chemin à travers la foule, arrête les porteurs, et vient affronter le majestueux Grummer. « Ohé ! vieux gentleman, lui dit-il ; qu'est-ce que vous avez coffré dans cette boîte ici ? - Gare de delà ! s'écria avec emphase M. Grummer, dont l'importance, comme celle de beaucoup d'autres grands hommes, était singulièrement enflée par le vent de la popularité. - Faites-y prendre un billet de parterre, cria M. Dubbley. - Je vous suis fort obligé pour votre politesse, vieux gentleman, reprit Sam ; et je suis encore plus obligé à l'autre gentleman qui a l'air échappé d'une caravane de géants, pour son agréable avis ; mais j'aimerais mieux que vous répondissiez à ma question, si ça vous est égal. - Comment vous portez-vous, monsieur ? » Cette dernière phrase était adressée, d'un air protecteur, à M. Pickwick, dont les lunettes étaient perceptibles entre les stores et le châssis inférieur de la portière de la chaise. M. Grummer, que l'indignation avait rendu muet, agita devant les yeux de Sam son gros bâton, orné d'une couronne de cuivre. « Ah ! dit celui-ci, c'est fort gentil ; spécialement la couronne, qui est hermétiquement pareille à la véritable. - Gare de delà ! » vociféra de nouveau le fonctionnaire offensé ; et comme pour donner plus de force à cet ordre, il saisit Sam d'une main, tandis que de l'autre il introduisait dans sa cravate le métallique emblème de la royauté. Notre héros répondit à ce compliment en jetant par terre son auteur, après avoir charitablement renversé le premier porteur, pour lui servir de tapis. M. Winkle fut-il alors saisi d'une attaque temporaire de cette espèce d'insanité produite par le sentiment d'une injure, ou fut-il mis en train par le spectacle de la valeur de Sam ? C'est ce qui est incertain. Mais il est certain qu'à peine avait-il vu tomber Grummer, qu'il fit une terrible invasion sur un petit gamin qui se trouvait près de lui. Échauffé par cet exemple, M. Snodgrass, dans un esprit véritablement chrétien, et afin de ne prendre personne en traître, annonça hautement qu'il allait commencer ; aussi fut-il entouré et empoigné pendant qu'il ôtait son habit avec le plus grand soin. Au reste, pour lui rendre justice, ainsi qu'à M. Winkle, nous devons déclarer qu'ils ne firent pas la plus légère tentative pour se défendre, ni pour délivrer Sam ; car celui-ci, après la plus vigoureuse résistance, avait enfin été accablé par le nombre et était demeuré prisonnier. La procession se reforma donc, les porteurs firent leur office, et la marche recommença. Pendant toute la durée de ces opérations, l'indignation de M. Pickwick n'avait pas connu de bornes. Il distinguait confusément que Sam renversait les constables et distribuait des horions autour de lui ; mais c'était tout ce qu'il pouvait voir, car la portière de la chaise refusait de s'ouvrir, et les stores ne voulaient pas se relever. À la fin, avec l'assistance de son compagnon de captivité, M. Pickwick parvint à soulever l'impériale, monta sur la banquette, se haussa le plus qu'il put en appuyant ses deux mains sur les épaules de M. Tupman, et commença à haranguer la multitude. Il la prit à témoin que son domestique avait été assailli le premier. Il s'étendit éloquemment sur la brutalité inexcusable avec laquelle lui-même avait été traité, et ce fut de cette manière que la caravane atteignit la maison du magistrat ; les porteurs trottant, les prisonniers suivant, M. Pickwick haranguant, et la populace vociférant. Montrant combien M. Nupkins était majestueux et impartial, et comment Sam Weller prit sa revanche de M. Job Trotter ; avec d'autres événements qu'on trouvera à leur place. Chapitre 25 M. Snodgrass et M. Winkle écoutaient avec un sombre respect le torrent d'éloquence qui découlait des lèvres de leur mentor, et que ne pouvaient arrêter ni le mouvement rapide de la chaise à porteurs, ni les supplications instantes de M. Tupman pour abaisser le couvercle de la voiture. Mais l'indignation de Sam, tandis qu'on l'emportait, avait un caractère plus bruyant. Il faisait de nombreuses allusions à la tournure de M. Grummer et de ses compagnons, et il exhalait son mécontentement par de courageux défis qu'il lançait indistinctement à six des plus valeureux spectateurs. Cependant sa colère fit promptement place à la curiosité, lorsque la procession entra précisément dans la cour où il avait rencontré le fuyard Job Trotter ; et la curiosité fut remplacée par le sentiment du plus joyeux étonnement, lorsque l'important M. Grummer s'avança, d'un pas noble, justement vers la porte verte d'où Job Trotter était sorti. Au bruit de la sonnette, qu'il fit retentir fortement, accourut une jeune servante très-jolie et très-pimpante qui, après avoir levé ses mains vers le ciel, à l'apparence rebelle des prisonniers et au langage passionné de M. Pickwick, appela M. Muzzle. M. Muzzle ouvrit à moitié la porte cochère pour admettre la chaise à porteurs, les captifs et les spéciaux ; puis la referma violemment au nez de la populace. Justement indignée d'une telle exclusion et vivement désireuse de voir ce qui arriverait ensuite, la dite populace soulagea son ennui en frappant à la porte et en tirant la sonnette pendant une heure ou deux, amusement auquel prirent part, tour à tour, tous les mal peignés, excepté trois ou quatre qui eurent le bonheur de découvrir dans la porte un vasistas grillé, à travers lequel on n'apercevait rien. Ceux-ci restèrent pendus à cette ouverture, avec la persévérance infatigable qui fait que certaines gens s'aplatissent le nez contre les carreaux d'un apothicaire, quand un homme saoul, renversé par un dog-cart, subit une opération chirurgicale dans l'arrière-parloir. La chaise à porteurs s'arrêta devant un escalier de pierre conduisant à la porte de la maison, et gardé, de chaque côté, par un aloès américain, debout dans une caisse verte. Déposés là, M. Pickwick et ses amis furent ensuite amenés dans la grande salle, et, ayant été annoncés par Muzzle, furent admis en la présence du vigilant M. Nupkins. La scène était pleine de grandeur et bien calculée pour frapper de terreur le coeur des coupables, et pour leur inculquer une haute idée de la sévère majesté des lois. Devant un énorme cartonnier, dans un énorme fauteuil, derrière une énorme table, et appuyé sur un énorme volume, était assis M. Nupkins, qui paraissait encore plus énorme que tous ces objets réunis. La table était ornée de piles de papiers, de l'autre côté desquels apparaissaient la tête et les épaules de M. Jinks, activement occupé à avoir l'air aussi occupé que possible. La caravane étant entrée, Muzzle ferma soigneusement la porte et se plaça derrière le fauteuil de son maître, pour attendre ses ordres, tandis que M. Nupkins, se penchant en arrière avec une solennité importante, scrutait la figure de ses hôtes forcés. M. Pickwick, interprète ordinaire de ses amis, se tenait debout, son chapeau à la main, et saluait avec la plus respectueuse politesse. « Quel est cet individu ? dit M. Nupkins, en le montrant du doigt à l'homme d'un âge mûr. - Cti-ci, c'est Pickwick, Votre Vin-à-ration, répondit Grummer. - Allons, allons, en voilà assez, vieux gobe-mouche, interrompit Sam, en s'ouvrant, avec les coudes, un passage jusqu'au premier rang. Je vous demande pardon, monsieur, mais cet officier-ci, avec ses bottes à revers nankin, il ne gagnera jamais sa vie nulle part comme maître des cérémonies. Voilà ici, continua Sam, en mettant de côté M. Grummer et en s'adressant au magistrat avec une agréable familiarité, voilà ici Samuel Pickwick, esquire ; voilà ici M. Tupman ;

« Chapitre 25 Montrant combienM.Nupkins étaitmajestueux et impartial, etcomment SamWeller pritsarevanche deM.

Job Trotter ; avec d’autres événements qu’ontrouvera àleur place.

M. Snodgrass etM. Winkle écoutaient avecunsombre respectletorrent d’éloquence qui découlait deslèvres deleur mentor, etque nepouvaient arrêternilemouvement rapidedela chaise àporteurs, niles supplications instantesdeM. Tupman pourabaisser lecouvercle dela voiture.

Maisl’indignation deSam, tandis qu’onl’emportait, avaituncaractère plusbruyant.

Il faisait denombreuses allusionsàla tournure deM. Grummer etde ses compagnons, etil exhalait sonmécontentement pardecourageux défisqu’illançait indistinctement àsix des plus valeureux spectateurs.

Cependantsacolère fitpromptement placeàla curiosité, lorsquela procession entraprécisément danslacour oùilavait rencontré lefuyard JobTrotter ; etla curiosité futremplacée parlesentiment duplus joyeux étonnement, lorsquel’important M. Grummer s’avança,d’unpasnoble, justement verslaporte verted’oùJobTrotter étaitsorti. Au bruit delasonnette, qu’ilfitretentir fortement, accourutunejeune servante très-jolie et très-pimpante qui,après avoirlevésesmains versleciel, àl’apparence rebelledesprisonniers et au langage passionné deM. Pickwick, appelaM. Muzzle.

M. Muzzleouvritàmoitié laporte cochère pouradmettre lachaise àporteurs, lescaptifs etles spéciaux ; puislareferma violemment aunez delapopulace.

Justement indignéed’unetelleexclusion etvivement désireuse devoir cequi arriverait ensuite,ladite populace soulageasonennui enfrappant àla porte eten tirant lasonnette pendantuneheure oudeux, amusement auquelprirent part,tour à tour, touslesmal peignés, exceptétroisouquatre quieurent lebonheur dedécouvrir dansla porte unvasistas grillé,àtravers lequelonn’apercevait rien.Ceux-ci restèrent pendusàcette ouverture, aveclapersévérance infatigablequifait que certaines genss’aplatissent lenez contre lescarreaux d’unapothicaire, quandunhomme saoul,renversé parundog-cart, subit une opération chirurgicale dansl’arrière-parloir. La chaise àporteurs s’arrêtadevantunescalier depierre conduisant àla porte delamaison, et gardé, dechaque côté,parunaloès américain, deboutdansunecaisse verte.Déposés là, M. Pickwick etses amis furent ensuite amenés danslagrande salle,et,ayant étéannoncés par Muzzle, furentadmisenlaprésence duvigilant M. Nupkins. La scène étaitpleine degrandeur etbien calculée pourfrapper deterreur lecœur des coupables, etpour leurinculquer unehaute idéedelasévère majesté deslois.

Devant un énorme cartonnier, dansunénorme fauteuil, derrièreuneénorme table,etappuyé surun énorme volume, étaitassis M. Nupkins, quiparaissait encoreplusénorme quetous cesobjets réunis.

Latable étaitornée depiles depapiers, del’autre côtédesquels apparaissaient latête et les épaules deM. Jinks, activement occupéàavoir l’airaussi occupé quepossible.

Lacaravane étant entrée, Muzzlefermasoigneusement laporte etse plaça derrière lefauteuil deson maître, pourattendre sesordres, tandisqueM. Nupkins, sepenchant enarrière avecune solennité importante, scrutaitlafigure deses hôtes forcés. M. Pickwick, interprèteordinairedeses amis, setenait debout, sonchapeau àla main, et saluait aveclaplus respectueuse politesse.« Quelestcet individu ? ditM. Nupkins, enle montrant dudoigt àl’homme d’unâgemûr. – Cti-ci, c’estPickwick, VotreVin-à-ration, réponditGrummer. – Allons, allons,envoilà assez, vieuxgobe-mouche, interrompitSam,ens’ouvrant, avecles coudes, unpassage jusqu’au premierrang.Jevous demande pardon,monsieur, maiscet officier-ci, avecsesbottes àrevers nankin, ilne gagnera jamaissavie nulle partcomme maître des cérémonies.

Voilàici,continua Sam,enmettant decôté M. Grummer eten s’adressant au magistrat avecuneagréable familiarité, voilàiciSamuel Pickwick, esquire ;voilàiciM. Tupman ;. »

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