CHAPITRE DEUX L'OMBRE DU PASSÉ Les commentaires ne s'éteignirent pas en neuf jours, ni même en quatre-vingt-dix-neuf.
Publié le 30/10/2013
Extrait du document
«
Il
yeut des rumeurs d’étranges chosesquisepassaient danslemonde extérieur ; etcomme Gandalf n’avait
pas encore reparuetn’avait pasenvoyé demessages depuisplusieurs années,Frodonrécoltait toutesles
nouvelles qu’ilpouvait avoir.Onvoyait maintenant desElfes, quisepromenaient rarementdanslaComté,
traverser lesoir lesbois endirection del’ouest ; ilspassaient etne revenaient pas ;mais ilsquittaient laTerre du
Milieu etils ne sesouciaient plusdeses problèmes.
Ilyavait toutefois desNains surlaroute, ennombre
inhabituel.
L’ancienne routeest-ouest traversait laComté jusqu’à sonextrémité auxHavres Gris.Etles Nains
l’avaient toujoursempruntée pourserendre àleurs mines desMontagnes Bleues.LesHobbits trouvaient chez
eux lasource principale denouvelles desterres lointaines, s’ilsenvoulaient : enrègle générale, lesNains
parlaient peu,etles Hobbits n’endemandaient pasdavantage.
Maisàprésent Frodonrencontrait souventdes
Nains depays éloignés, quicherchaient refugedansl’Ouest.
Ilsétaient inquiets, etcertains d’entreeuxparlaient
à mi-voix del’ennemi etdu Pays deMordor.
Ce nom, lesHobbits neleconnaissaient queparleslégendes duténébreux passé,comme uneombre à
l’arrière-plan deleur mémoire ; maisilétait sinistre etinquiétant.
Ilsemblait quelapuissance mauvaisedela
Forêt Noire n’eûtétéchassée parleConseil Blancquepour reparaître avecdavantage devigueur dansles
anciennes placesfortesdeMordor.
LaTour Noire avaitétéreconstruite, àce qu’on disait.
Delà,lapuissance
s’étendait detous côtés ; auloin, àl’est etau sud, ilyavait desguerres, etlapeur croissait.
LesOrques se
multipliaient denouveau danslesmontagnes.
LesTrolls serépandaient, nonplus obtus, maisrusés etmunis
d’armes redoutables.
Eton murmurait qu’ilexistait descréatures plusterribles quetoutes lesprécédentes, mais
elles n’avaient pasdenom.
De tout cela, peudechose atteignait lesoreilles ducommun desHobbits, naturellement.
Maismême les
plus sourds etles plus casaniers commençaient àentendre decurieuses histoires ; etceux queleurs affaires
amenaient auxconfins dupays voyaient d’étranges choses.Laconversation au Dragon
Vert de
Lèzeau, unsoir
du printemps delacinquantième annéedeFrodon, montrait quemême auconfortable cœurdelaComté des
rumeurs s’étaientfaitentendre, encorequelaplupart desHobbits continuassent des’en moquer.
Sam Gamegie étaitassis dans uncoin près dufeu ; enface delui setrouvait TedRouquin, lefils dumeunier,
et divers autres campagnards hobbitsécoutaient leurconversation.
— On entend decurieuses choses,cestemps-ci, poursûr,ditSam.
— Ah, ditTed, onles entend sion yprête l’oreille.
Maisjepeux entendre descontes decoin dufeu etdes
légendes pourenfants àla maison, s’ilme plaît.
— Sans doute,répliqua Sam,etjedois direqu’il ya plus devérité danscertains qu’onnelepense.
Quia
inventé ceshistoires, detoute façon ? Prenezlesdragons, parexemple.
— Non, merci,ditTed, riant aveclesautres.
Maisqu’en est-ildeces Hommes-arbres, cesgéants, comme qui
dirait ? Onraconte bienqu’on enait vuun plus grand qu’unarbrelà-bas au-delà desLandes duNord, iln’y apas
très longtemps.
— Qui ça, on ?
— Mon cousinHalpour commencer.
Iltravaille pourM. Bophin àPar-delà-la-Colline, etilva dans le
quartier nordpourlachasse.
Ilen a vu un.
— Il ledit peut-être.
TonHalesttout letemps àdire qu’il avu des choses, etpeut-être envoit-il quinesont
point là.
— Mais celui-ciétaitaussi grand qu’unorme, etilmarchait, ilfaisait plusieurs mètresàchaque enjambée, si
c’était unpouce.
— Eh bien,jeparie quecen’était pasunpouce.
Cequ’il avu, c’ était probablement
unorme.
— Mais celui-là marchait ,
que jevous dis,etiln’y apas d’ormes surlesLandes duNord.
— Dans cecas, iln’a pas puenvoir, ditTed.
Il yeut des rires etdes applaudissements ; l’auditoiresemblaitjugerqueTed avait marqué unpoint.
— Tout demême, ditSam, vousnepouvez nierqued’autres quenotre Halfast aientvudes gens bizarres
traverser laComté –la traverser, notezbien : ilyen ad’autres quisont retournés auxfrontières.
Lesfrontières
n’ont jamais étéaussi actives.
— Et j’aientendu direquedesElfes sedéplacent versl’ouest.
Ilsdéclarent qu’ilsvontauxhavres, bienau-
delà desTours Blanches.
Sam agita vaguement lebras : nilui nipersonne d’entreeuxnesavaient àquelle distance étaitlamer, après
les vieilles toursau-delà desfrontières occidentales delaComté.
Maisuneancienne traditionvoulaitquelà-bas
se trouvent lesHavres Gris,d’oùparfois lesnavires elfiques prenaient lamer pour nejamais revenir.
— Ils naviguent, naviguent,naviguentsurlamer, ilss’en vont versl’ouest etils nous quittent, ditSam,
psalmodiant presquelesmots ethochant latête avec tristesse etsolennité.
Mais Tedrit.
— Eh bien,celan’arien denouveau, sil’on encroit lesvieux contes.
Etjene vois pasceque cela nous fait,à
toi ouàmoi.
Qu’ils naviguent ! Maisjesuis bien certain quetune les aspas vusfaire ; nipersonne d’autredans
la Comté.
— Enfin, jene sais pas, ditSam pensivement.
(Ilcroyait avoirvuune foisunElfe dans lesbois, etilespérait
en voir d’autres unjour.
Detoutes leslégendes qu’ilavait entendues danssonjeune âge,despassages decontes.
»
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