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La quête du Saint-Graal : un texte qui s'auto-génère

Publié le 02/05/2013

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  La Quête du Saint Graal s'inscrit dans le cycle de la Vulgate qui se compose de cinq œuvres : L'estoire del saint Graal, Merlin, Lancelot, La queste del saint Graal et La mort le roi Artu. Comme pour la plupart des œuvres du Moyen Âge nous ne pouvons pas attribuer un auteur à l’œuvre du saint Graal. Nous sommes donc en présence d'un texte à l'origine oral qui a été transposé à l'écrit. Le ou les narrateur(s) adopte(nt) un procédé original de narration ; au point de sembler inexistant par moment et de laisser le texte s'auto-génèrer. Nous allons voir en quoi le procédé narratif et le rôle du narrateur dans la Quête du saint Graal a des répercussions sur le sens de l’œuvre et sa perception par le lecteur. Tout d'abord nous nous intéresserons aux spécificités de la narration du roman en prose avant d'évoquer les différents statuts du narrateur puis de voir la réception du récit par le lecteur.     Tout d'abord voyons les spécificités du texte en prose et la structure narrative.   Les récits du Moyen Âge sont à l'origine oraux, des conteurs transmettent ces récits à la population. Donc le passage de l'oralité à l'écriture entraîne des modifications formelles. De même que les premiers écrits sont en vers, là nous avons l'un des premiers romans écrit en prose, donc du point de vue de la forme (rimes, types de phrases, etc.) nous allons avoir des différences. Le récit oral permettait de bien entendre les différences de rythme et les différences de tons de chaque passage, pour conserver ces variations à l'écrit il a fallu jouer sur le mélange des temps, l'alternance du passé et du présent.   La structure générale de la narration est respectée dans son ensemble. C'est-à-dire que l'on retrouve bien une situation initiale, des éléments perturbateurs, des péripéties, des éléments de résolutions puis une situation finale. Les attentes classiques du lecteur ne sont donc pas bouleversées de ce point de vue. Le roman débute la veille de la Pentecôte, à la cour du roi Arthur, une jeune fille vient chercher Lancelot, l'emmène dans une abbaye de religieuses où il retrouve ses cousins Bohort et Lionel. Puis une religieuse demande à Lancelot d’adouber un jeune homme, ce...

« La structure générale de la narration est respectée dans son ensemble.

C'est-à-dire que l'on retrouve bien une situation initiale, des éléments perturbateurs, des péripéties, des éléments de résolutions puis une situation finale.

Les attentes classiques du lecteur ne sont donc pas bouleversées de ce point de vue.

Le roman débute la veille de la Pentecôte, à la cour du roi Arthur, une jeune fille vient chercher Lancelot, l'emmène dans une abbaye de religieuses où il retrouve ses cousins Bohort et Lionel.

Puis une religieuse demande à Lancelot d'adouber un jeune homme, ce qu'il accepte, il s'agit en fait de son propre fils, Galaad, qui lui ressemble beaucoup.

L'élément perturbateur survient, un moment après, lorsque Galaad arrive à la cour du roi Arthur.

De tous les chevaliers de la Table Ronde, il est le seul qui pourra s'asseoir sur le Siège Périlleux.

C'est alors que les péripéties vont commencer avec cette quête du saint Graal par les chevaliers de la Table Ronde.

Au cours de cette quête beaucoup de chevaliers périront à travers diverses épreuves.

La situation finale a lieu quand Galaad peut voir les mystères du saint Graal : « [Et] il se tret tantost avant et regarde dedenz le saint Vessel.

Et [si tost come il i ot regardé, si] comença a trenbler molt durement, si tost come la mortel char comença a regarder les esperitex choses.

Et lors tent ses meins vers lo ciel et dit : - Sire, toi aor ge et merci a ce que tu m'as acompli mon desirrier, car voi je tot apertement ce que langue ne porroit descovrir ne cuer penser. » l.

1 à 5, paragraphe 331.

    Si la structure narrative est respectée dans son ensemble nous allons voir que le rôle du narrateur joue avec nos attentes traditionnelles.   Le narrateur apparaît de façon claire dans chaque début et dans chaque fin de chapitre.

Il sert à faire le lien entre les différentes aventures qui arrivent aux chevaliers de la Table Ronde.

Ces formules initiales et finales se ressemblent toutes, elles ont pour but de lier les différentes aventures entre elles et ainsi de faire progresser le récit.

Ces formules sont très simples ce qui permet une grande clarté.

Prenons un exemple de formule initiales : « Or dit li contes que quant Galaaz se fu partiz de ses compaignons, il chevaucha sanz escu trois jorz ou .iiii. sanz aventure trover qui a conter face. » ligne 1 à 3, paragraphe 30.

La formule, en peu de mots, explicite. »

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