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L'affaire Dreyfus et les intellectuels

Publié le 07/04/2012

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La fin de l'affaire inflige un échec cuisant au mouvement nationaliste; mais, ulcérés de voir l'intérêt politique l'emporter sur l'exigence de justice, les plus ardents dreyfusards n'acceptent pas le compromis de 1899 :«Il n'y a pas d'amnistie devant l'Histoire« (A. France). A la place de la religion dreyfusiste -cette révolution morale dont Péguy attendait la régénération de la France - s'installe la politique républicaine (Waldeck-Rousseau, Combes). «décomposition du dreyfusisme «: «La mystique républicaine, c'était quand on mourait pour la République, la politique républicaine, c'est à présent qu'on en vit«, fulmine Péguy dans Notre jeunesse, cette légende dorée du mouvement dreyfusard ... Il reste que «l'âme dreyfusiste «-équilibre entre les valeurs de Justice et de Raison (Péguy et Benda)- aura fortement contribué, en même temps que l'école laïque, à forger une mystique ....

« L'intervention des rr intellectuels » et le partage idéologique A la fin de 1897 le cas Dreyfus est devenu un symbole agissant: l'entrée en scène des «intellectuels» transforme l'affaire judiciaire en une confrontation d'idées et un conflit de valeurs.

Ainsi se trouve fondée la tradition d'un engagement politique des groupes intellectuels -et non plus d'un écrivain isolé -en même temps que se réalise la conjonction, sous un même vocable (les intellectuels), de catégories hétérogènes : écrivains, journalistes, universitaires, artistes...

Au cercle restreint du « dreyfusisme familial», l'intervention de Zola («J'accuse» publié dans L'Aurore du 13 janvier 1898) apporte des renforts multiples.

De jeunes écrivains : J.

Benda, B.

Lazare, les Halévy, M.

Proust A.

Gide, O.

Mirbeau, L.

Blum, J.

Renard ...

rallient A.

France à la cause dreyfusiste mais échouent auprès de Barrès.

S'y joignent quelques intellectuels anarchistes (S.

Faure) et le plus gros du mouvement symboliste : Zola aura la sympathie de Mallarmé, des poètes et des peintres d'avant-garde (de Saint-Pol Roux à Bonnard, Pissarro, Signac).

L'Université s'engage dans le camp dreyfusard, avec une partie de l'Institut, l'Ecole des hautes études, le Collège de France et une forte minorité de la Sorbonne.

A l'Ecole normale, le bibliothécaire L.

Herr met en branle un groupe de jeunes intellectuels socialistes: P.

Langevin, A.

Mathiez, Charles Péguy, fondateur principal de la librairie Bellais qui sera le centre de la propagande dreyfusiste au quartier Latin.

Une partie de la presse d'opinion défend Dreyfus, avec l'aide de quelques parlementaires socialistes entraînés par Jaurès.

En février 1898 un cercle d'intellectuels dreyfusards crée la « Ligue des Droits de l'homme et du citoyen».

Mais, des signataires de pétition aux militants actifs, le camp dreyfusard ne regroupe, avant 1899, qu'une avant-garde en rupture avec la majorité de l'intelligentsia.

A l'inverse, l'antidreyfusisme a trouvé plus rapidement ses troupes que ses doctrinaires: foules boulangistes, presse antisémite, salons conservateurs.

Réplique à la Ligue des Droits de l'homme, la « Ligue de la Patrie française» (Lemaître, Barrès, Brunetière) regroupe l'Académie (Bourget, Hérédia), des écrivains arrivés comme Coppée, L.

Daudet, Gyp, J.

Lorrain, Maurras, J.

Verne, la moitié de t'Institut et des professeurs de la Sorbonne.

Entre les deux camps une masse attentiste évite de se prononcer et. »

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