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Jean de LA FONTAINE : Le Coq et le Renard

Publié le 13/09/2006

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fontaine

Sur la branche d'un arbre était en sentinelle  Un vieux Coq adroit et matois.  "Frère, dit un Renard, adoucissant sa voix,  Nous ne sommes plus en querelle :  Paix générale cette fois.  Je viens te l'annoncer ; descends, que je t'embrasse.  Ne me retarde point, de grâce ;  Je dois faire aujourd'hui vingt postes sans manquer.  Les tiens et toi pouvez vaquer  Sans nulle crainte à vos affaires ;  Nous vous y servirons en frères.  Faites-en les feux dès ce soir.  Et cependant viens recevoir  Le baiser d'amour fraternelle.  - Ami, reprit le coq, je ne pouvais jamais  Apprendre une plus douce et meilleur nouvelle  Que celle  De cette paix ;  Et ce m'est une double joie  De la tenir de toi. Je vois deux Lévriers,  Qui, je m'assure, sont courriers  Que pour ce sujet on envoie.  Ils vont vite, et seront dans un moment à nous.  Je descends ; nous pourrons nous entre-baiser tous.  -Adieu, dit le Renard, ma traite est longue à faire :  Nous nous réjouirons du succès de l'affaire  Une autre fois. Le galand aussitôt  Tire ses grègues, gagne au haut,  mal content de son stratagème ;  Et notre vieux Coq en soi-même  Se mit à rire de sa peur ;  Car c'est double plaisir de tromper le trompeur.

 

 

 

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