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centre (politique) (politique & socièté).

Publié le 20/05/2013

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centre (politique) (politique & socièté). 1 PRÉSENTATION centre (politique), terme générique désignant les mouvements politiques refusant le conservatisme des partis de droite et les bouleversements proposés par les partis de gauche, et favorables à un changement progressif et modéré des structures sociales. 2 L'INCERTAINE EXISTENCE DU CENTRE C'est en France qu'apparaît pour la première fois le centre en tant que réalité politique. En effet, la transformation des États généraux en Assemblée nationale constituante, en 1789, laisse -- entre un bloc de droite monarchiste et un bloc de gauche, partisan de substituer au principe monarchique celui de souveraineté nationale -- la place à un ensemble politique, composite et majoritaire, situé au centre, appelé le Marais ou la Plaine. Cependant si l'existence du centre paraît conditionnée à la mise en place d'un régime parlementaire, il ne saurait s'agir d'une condition suffisante comme le démontre son absence en Grande-Bretagne où il existe pourtant, dès le XVIIIe siècle, un système parlementaire, mais où le bipartisme occupe tout l'espace politique. En fait, le centre est lié à la conception latine de la politique. Alors qu'on trouve des partis se réclamant du centre en Italie, en Espagne, au Portugal et en France, ces derniers n'existent pas dans les pays anglo-saxons. Le bipartisme très prégnant chez ces derniers explique en grande partie cette situation, et lorsqu'il arrive qu'un parti se baptise centriste, comme le Zentrum (« Centre catholique «) en Allemagne, il est en réalité une formation regroupant des intérêts conservateurs, voire réactionnaires, le situant de fait à droite. Cependant, la question d'un centre irréductible aux pôles de la droite et de la gauche s'est toujours posée. Le politologue Maurice Duverger estime que le centre n'existe pas en politique : « On appelle " centre " le lieu géométrique où se rassemblent les modérés des tendances opposées : modérés de droite et modérés de gauche. « En revanche, Georges Burdeau pense que le centre a toujours existé et qu'il a été représenté dans la vie politique française, souvent par une partie de la droite, celle qui refuse les extrêmes : la droite orléaniste. En effet, si l'absence de programme idé...

« Simone VeilNée en 1927, Simone Veil a marqué l'histoire sociale et politique française en introduisant en 1975 la loi autorisant l'interruptionvolontaire de grossesse (IVG), alors qu'elle est ministre de la Santé sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing.

Représentantepopulaire du mouvement centriste et européiste convaincue, elle préside de 1979 à 1982 le premier Parlement européen élu ausuffrage universel.

Ancienne déportée à Auschwitz, elle œuvre pour la mémoire de la Shoah ; son opposition aux tentations derapprochement stratégique avec le Front national (extrême droite) lui confère une autorité morale au sein de la droite libérale etmodérée.Pascal Baril/Kipa /Corbis En 1976, un nouveau parti politique, le Centre des démocrates sociaux (CDS) naît de la fusion du Centre démocrate, du Centre démocratie et progrès et de divers clubs etassociations.

Il se définit comme hostile à la bipolarisation de la vie politique française et se montre favorable à l’unité européenne et au renforcement de la communautéatlantique, à une économie libérale et à une certaine participation des citoyens. Il participe aux gouvernements élaborés sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing.

Le septennat de celui-ci marque véritablement la tentative d’une mise en place d’unprojet centriste qui mêle réforme des mœurs (loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse en 1975, abaissement de l’âge de la majorité, etc.) et libéralisme à caractèrepopulaire. François BayrouEn septembre 1998, François Bayrou accède à la présidence de l'Union pour la démocratie française (UDF), après le départ deDémocratie libérale d'Alain Madelin, et parvient deux mois plus tard à unifier l'UDF.

Ancien ministre de l'Éducation nationale (1993-1997), président du Centre des démocrates sociaux (CDS) en 1994, puis de Force démocrate en 1995, il réussit à imposer l'UDF aucentre de la vie politique française.

Refusant de sacrifier ses convictions européennes sur l'autel de l'union avec le RPR, il conduit uneliste qui réunit 9,28 p.

100 des voix aux élections européennes de juin 1999 et obtient lui-même 6,84 p.

100 des voix au premiertour de l'élection présidentielle de 2002.Patrick Hertzog/AFP Le CDS devient, ainsi que le Parti radical, l’un des membres fondateurs de l’Union pour la démocratie française (UDF) et constitue l’une des principales composantes de ceparti. Mais le CDS ne parvient pas à rallier une majorité d’électeurs, qu’un programme modéré ne séduit guère, alors même que les centristes, qui se constituent en groupeindépendant à l’Assemblée nationale de 1988 à 1993, peinent à se trouver un véritable leader comme en témoignent les échecs de Raymond Barre à l’élection présidentiellede 1988 et de Simone Veil aux élections européennes de 1989.

Cependant, un temps courtisés par les socialistes qui cherchent l’ouverture au centre, plusieurs desmembres les plus influents du CDS participent de 1993 à 1995 au gouvernement d’Édouard Balladur, dont la défaite à l’élection présidentielle de 1995 marque la fin d’unestratégie visant à rassembler au centre au-delà du clivage gauche-droite.

La présence de centristes, notamment celle de François Bayrou et de Jacques Barrot dans legouvernement d’Alain Juppé, témoigne de leur rôle de force d’appoint indispensable à la droite.

Toutefois, l’échec de la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 1997 etla faiblesse de l’UDF dont certains de ses membres acceptent, dans le cadre des conseils régionaux, de s’allier, en 1998, avec le Front national, relancent à nouveau chezcertains leaders du CDS, devenu Force démocrate en 1995, la volonté de créer un grand parti centriste, qui se démarquerait des familles gaulliste et libérale à droite et serapprocherait du Parti radical à gauche.

En transformant l’UDF en un parti unifié à la suite de son élection à la tête de la confédération centriste en 1999, François Bayrouentend se donner les moyens de mener à bien sa stratégie d’autonomie.

S’il recueille 6,84 p.

100 des suffrages à l’élection présidentielle de 2002, il en obtient presque troisplus en 2007, avec 18,57 p.

100 des suffrages.

Au lendemain du scrutin, fort de ce succès inédit, il annonce la création d’un nouveau parti politique, le Mouvementdémocrate (MoDem).

Mais par sa volonté de ne rallier ni la droite ni la gauche, il semble isolé au sein même de son parti, dont la plupart des députés préfèrent continuer às’allier avec l’UMP — ceux-ci constituent le groupe du Nouveau Centre (20 membres) au sein de l’Assemblée nationale élue en juin 2007, tandis que les 4 élus du MoDemsont non-inscrits. Si le centre constitue depuis deux cents ans une référence politique forte, les centristes ont jusqu’à présent toujours échoué à se doter d’une formation politique puissante,à la différence des différents courants de gauche et de droite, sans doute en grande partie en raison de la fluidité de ses marges, et plus encore de l’absence d’une identitéprogrammatique forte, la principale caractéristique du centre étant justement le refus de tout carcan idéologique et un pragmatisme confinant parfois au jeu politicien. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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