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extrême droite (politique) (politique & socièté).

Publié le 20/05/2013

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extrême droite (politique) (politique & socièté). 1 PRÉSENTATION extrême droite (politique), dans la tradition politique française, terme désignant le courant le plus extrémiste de la droite, qui regroupe des partis ou des mouvements pour qui un nationalisme intransigeant, le plus souvent xénophobe, un antiparlementarisme certain, un culte du chef et de l'autorité sont le fond commun. 2 REPÈRES HISTORIQUES 2.1 Une origine complexe (la fin du XIXe siècle) Charles Maurras Charles Maurras, photographié dans son bureau de l'Action française, mouvement dont il est, avec Léon Daudet et Jacques Bainville, l'un des principaux dirigeants. Keystone Pressedienst GmbH Les premiers éléments de cette droite radicale font leur apparition sous la IIIe République en France, à la fin du XIXe siècle. L'instauration d'un régime démocratique bourgeois provoque l'opposition résolue de certains, alimentée par les nombreux scandales politico-financiers qui émaillent l'histoire de la République naissante. Divers courants d'origine plus ancienne se regroupent alors dans une commune hostilité au nouveau régime parlementaire. Venus de la gauche comme de la droite, ces extrémistes sont soit des bonapartistes, qui prônent le recours à un chef au fort prestige, gouvernant directement la nation sans l'intermédiaire des députés et des sénateurs ; soit des royalistes légitimistes ; soit d'anciens communards et des patriotes radicaux qui privilégient la revanche sur l'Allemagne à tout autre combat politique. Ayant pour idéologues des intellectuels comme Charles Maurras, Léon Daudet, Maurice Barrès ou Édouard Drumont, ils partagent une profonde aversion pour la démocratie qui, à leurs yeux, divise la nation par les clivages politiques. À l'origine plutôt favorable à un retour à la monarchie censée assurer l'union de tous les Français et substituer le patriotisme à la lutte des classes, l'extrême droite, qui se rallie progressivement à l'idée d'un régime républicain, mais autoritaire et direct, recrute principalement dans les milieux populaires, notamment chez les ouvriers, et dans la petite bourgeoisie (commerçants, fonctionnaires). Convaincus de la décadence de la France, dont témoigne la défaite lors de la guerre franco-allemande de 1870, ces extrémistes font une apparition remarquée sur la scène politique lors de la crise du boulangisme, et plus encore lors de l'affaire Dreyfus. Marqué du sceau de l'antisémitisme -- le Juif étant associé au capitalisme et à l'étranger --, le mouvement, qui naît autour de la Ligue des patriotes antidreyfusarde, se structure véritablement avec la création de l'Action française. Maurice Barrès Roger Viollet/Getty Images Dans d'autres pays européens, en particulier en Allemagne et en Europe centrale, c'est également sur la base d'un puissant nationalisme et d'une xénophobie non moins forte, principalement envers les Juifs, que s'organisent des mouvements analogues, tels les partis völkisch et pangermanistes en Allemagne, ou le parti chrétien-social de Karl Lueger, le maire antisémite de Vienne, dont l'influence sur Adolf Hitler sera prépondérante, en Autriche-Hongrie. 2.2 L'essor de l'entre-deux-guerres (1918-1945) Benito Mussolini « Notre doctrine, c'était l'action. Le fascisme est né d'un besoin d'action ...

« chef, Adolf Hitler, au poste de chancelier, et qu’en Espagne, les nationalistes, conduits par le général Franco, s’emparent du pouvoir à l’issue d’une guerre civile d’unegrande violence ( voir Espagne, guerre d’).

En France, aux côtés d’organisations plus anciennes, tels les Camelots du roi, voient le jour des ligues factieuses, dont la plus importante, les Croix-de-Feu du colonel de La Roque, regroupe environ deux cent mille adhérents.

Dénonçant la corruption des hommes politiques, notamment au traversde l’affaire Stavisky, elles manquent de renverser le gouvernement de la République, le 6 février 1934, au terme d’une manifestation qui dégénère en une véritable émeute.Leur hostilité au Front populaire et leur appel à un régime d’ordre les amènent à soutenir, dans un premier temps, au lendemain de la défaite de juin 1940, legouvernement de Vichy du maréchal Pétain, dont la Révolution nationale apparaît comme l’aboutissement de leur combat politique, et pour les plus extrémistes d’entre eux,à rallier la Collaboration avec l’Allemagne nazie, alors que quelques-uns, au nom de leur nationalisme, rejoignent la Résistance. 2.3 Déclin et renouveau (depuis 1945) Pierre PoujadeLe 24 janvier 1955 à la Porte de Versailles à Paris, devant 80 000 artisans, Pierre Poujade, le fondateur de l'Union de défense descommerçants et artisans (UDCA), est à la tribune.AFP L’effondrement des régimes fascistes et nazis entraîne non seulement un déclin de l’extrême droite, mais aussi un profond rejet de ses thèmes et de ses idéaux par l’opinionpublique.

Mis à part quelques groupuscules néonazis et néofascistes en Allemagne et en Italie, aucun parti politique ne se réclame alors ouvertement d’une telle idéologie. Jean-Marie Le PenLe 1er mai 2004, Jean-Marie Le Pen assiste à Paris au défilé annuel du Front national (FN) en l'honneur de Jeanne d'Arc.Lucas Schifres/Corbis Cependant, le traumatisme de la décolonisation, en particulier en France, suscite un renouveau des mouvements d’extrême droite.

Ainsi, les partisans les plus résolus del’Algérie française tentent un soulèvement lors de la semaine des Barricades à Alger en 1960, au nom d’un nationalisme et d’un antiparlementarisme virulents, avant desoutenir la tentative de putsch des généraux en 1961 et de se regrouper dans une organisation terroriste clandestine, l’Organisation armée secrète (OAS).

Quelques annéesauparavant, le mouvement de contestation amorcé par Pierre Poujade, en grande partie réaction d’hostilité à la modernisation des structures économiques de la France dontles commerçants, les artisans et les paysans sont les premières victimes, avait révélé la persistance, sous couvert d’une croisade antifiscale, d’un certain nombre d’idées dela droite radicale : la xénophobie, la haine des élites, du personnel et des partis politiques.

Une partie de ces militants se retrouve peu après en 1958, dans le soutien augaullisme, qui a souvent manifesté son apparentement à la tradition bonapartiste. Mais à partir des années 1980, l’accélération des changements économiques, sur fond de crise, qui entraîne un taux de chômage important et la disparition progressive desformes et des valeurs de la France traditionnelle, favorise de nouveau l’émergence d’un courant d’extrême droite dominé par le Front national (FN) de Jean-Marie Le Pen.Enregistrant des succès électoraux de plus en plus significatifs, notamment aux européennes de 1984, aux législatives de 1986, aux présidentielles de 1995 et surtout de2002 — à cette date, Jean-Marie Le Pen, contre toute attente, accède au second tour du scrutin, et l’ensemble de l’extrême droite recueille 19,2 p.

100 des suffragesexprimés —, le FN, dont le slogan est « la France aux Français », fait de l’immigration et de l’insécurité les thèmes majeurs de son discours, obligeant les autres partis, enparticulier ceux de droite, à se placer sur le même terrain.

Devenu un élément-clé de la vie politique française, à l’origine d’une crise profonde au sein du RPR et de l’UDFrelative à l’attitude à tenir à son égard, le FN bénéficie en outre d’une double conjoncture favorable : d’une part, le renforcement de l’intégration européenne provoquel’inquiétude de nombreux Français, souverainistes ou nationalistes, qui craignent de voir se diluer l’identité française au sein d’une Europe fédérale ; d’autre part, avec lachute du communisme dans les pays du bloc de l’Est s’efface l’autre grand mouvement de contestation du régime des démocraties occidentales.

La disparition progressivedes différences marquées entre les partis de gauche et de droite joue également en faveur du FN, qui apparaît alors comme le seul mouvement réellement contestataire durégime, comme en témoigne le succès de ces attaques contre la « bande des quatre », visant les partis traditionnels qui ont dominé la vie politique française depuis denombreuses années (PCF, PS, RPR puis UMP, UDF).

Pourtant la volonté du FN de gagner un nouvel électorat en tenant un discours plus consensuel tandis que parallèlementla droite, incarnée par Nicolas Sarkozy, entend ramener les électeurs frontistes dans le camp républicain en reprenant les thématiques chères au FN (insécurité,immigration, identité nationale…), conduit au recul de Jean-Marie Le Pen à l’élection présidentielle de 2007.

Il obtient en effet son plus faible score (10,47 p.

100) depuis1974.. »

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