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fascisme (politique & socièté).

Publié le 20/05/2013

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fascisme (politique & socièté). 1 PRÉSENTATION fascisme, terme qualifiant au sens strict le régime dictatorial et totalitaire établi par Benito Mussolini en Italie entre 1922 et 1945 et, au sens large, la doctrine politique qui a servi de fondement à l'expérience italienne et de modèle théorique à certains mouvements nés durant l'entre-deux guerres. Exaltant les valeurs de la famille, du travail, de la solidarité nationale, de la domination des intérêts nationaux dans tous les domaines, de l'ordre et de la discipline, les fascistes rejettent le pouvoir de l'argent et la démocratie libérale, considérée comme corrompue et inefficace. L'épanouissement de l'idéologie fasciste s'inscrit dans un contexte, celui de la montée des nationalismes consécutifs à la Première Guerre mondiale et à la crise économique de 1929, et dans un mouvement global, celui de la recherche d'une troisième voie, alternative au capitalisme libéral et au communisme marxiste, dans le cadre d'une révolution conservatrice. 2 LE FASCISME ITALIEN 2.1 La conquête du pouvoir Marche sur Rome À partir du 27 octobre 1922, Mussolini et le quadrumvirat (De Bono, Bianchi, Balbo et De Vecchi) organisent une marche sur Rome, afin de faire pression sur le gouvernement. Les Chemises noires, qui convergent sur Rome, obtiennent que le roi Victor-Emmanuel III charge Mussolini de former un gouvernement. La marche sur Rome apparaît ainsi comme l'acte fondateur de l'Italie fasciste. ACME/CORBIS-BETTMANN En tant que phénomène historique et modèle politique, le fascisme est apparu en Italie après la Première Guerre mondiale, dans un contexte de crise économique et de déception liée aux traités de Saint-Germain-en-Laye (1919) et de Rapallo (1920), considérés par beaucoup d'Italiens comme une trahison par rapport aux gains territoriaux qui avaient été promis à l'Italie par les Alliés lors de son entrée en guerre (mai 1915). Le vide politique laissé par l'effondrement des Empires austro-hongrois et ottoman, le choc de la révolution russe contribuent également, mais dans une moindre mesure, à créer un climat d'instabilité propice à l'émergence du fascisme. Le mot fascisme est employé pour la première fois par Benito Mussolini en 1919 ; le terme fait référence aux faisceaux (fasci), assemblage de verges liées autour d'une hache, qui représentait l'unité civique et l'autorité de Rome. Personnalité complexe, Mussolini, créateur en 1919 des Faisceaux italiens de combat, puis fondateur en 1921 du Parti fasciste italien, commence sa carrière politique sous l'étiquette socialiste, mais il ne tarde pas à infléchir son programme, à l'origine très influencé par l'anarchisme et le syndicalisme révolutionnaire, pour mettre le bras paramilitaire de son mouvement, les Chemises noires (appelées ainsi par opposition aux Chemises rouges de Giuseppe Garibaldi) au service des intérêts des puissants industriels et des propriétaires terriens, alliés à l'Église catholique et à l'armée, dans le but de faire échouer l'agitation ouvrière. 2.2 La dictature de Mussolini Benito Mussolini Mussolini prononçant un discours : l'outrance et la théâtralité s'intègrent dans la mystique de la force virile, à la base de l'esthétique fasciste. Hulton Deutsch En octobre 1922, dans un climat de décomposition politique et d'affaiblissement du mouvement syndical, Mussolini, à la tête de 25 000 hommes, lance la marche sur Rome, manifestation de force purement symbolique puisque le roi a déjà décidé de l'appeler au gouvernement. Nommé président du Conseil, il forme un gouvernement d'union nationale et prépare la conquête totale du pouvoir, qui ne sera effective qu'en 1926 avec la promulgation des lois « fascistissimes « restreignant les libertés, interdisant les partis et attribuant les pleins pouvoirs au Duce (italien, « chef «). Opérant graduellement la fascisation des institutions et des consciences, il introduit le principe de la nomination à tous les postes politiques, la prestation de serment pour tous les fonctionnaires et le corporatisme dans toutes les professions ; il embrigade la jeunesse dans des formations paramilitaires et fait pourchasser les opposants politiques par une police r...

« Spectacle de gymnastique de la Jeunesse fasciste italienneSpectacle de gymnastique de jeunes garçons encadrés par les organisations de la jeunesse fasciste, le 25 mai 1941, au ForoMussolini, à Rome.

En 1937, par ordre du régime, toutes les organisations de jeunesse sont regroupées en un seul grand mouvement,la Jeunesse fasciste, dépendant directement du Parti national fasciste.

Cette organisation devient l'un des nombreux moyens depropagande et de diffusion des idéaux fascistes, par le biais d'un endoctrinement auquel la jeunesse ne peut se soustraire.Archivio/Publifoto/Fotocronache Olympia À l’extérieur, dans la tradition de la Rome antique, le régime entreprend une politique de conquêtes coloniales (guerre d’Éthiopie en 1935-1936).

Proche des autres régimesautoritaires, l’Italie fasciste soutient militairement le régime du général Francisco Franco pendant la guerre d’Espagne, noue des liens privilégiés avec l’Allemagne nazie etentre en guerre contre les Alliés en juin 1940.

Défait militairement, le régime s’effondre à Rome en juillet 1943.

Il survit jusqu’en avril 1945 dans la république de Salò, Étatfantoche aux mains des nazis, dans le nord de l’Italie. BalillaLa création de formations paramilitaires devient rapidement un moyen de contrôle de la population dans l'Italie mussolinienne.

Lajeunesse est embrigadée très tôt dans des groupes qui lui enseignent l'idéologie fasciste.

« Je prends l'homme au berceau et je ne lerends au pape qu'après sa mort » dit Mussolini.Les enfants sont ainsi Fils de la louve de 4 à 8 ans, puis Balilla de 8 à 18 ans.

Cettephotographie de Adolfo Polly montre trois Balilla défilant lors d'un « samedi fasciste ».UPI/Corbis Le modèle italien reste l’exemple le plus achevé des régimes fascistes, mais ses traits dominants l’inscrivent dans un mouvement intellectuel qui permet de souligner sesparentés avec d’autres courants. 3 LES TRAITS CARACTÉRISTIQUES DU FASCISME 3.1 Fondements théoriques On peut identifier certaines des sources doctrinales du fascisme, et c’est l’inscrire alors dans une mouvance où l’on retrouve aussi bien Friedrich Wilhelm Nietzsche pour lenihilisme que Pierre Joseph Proudhon pour l’exaltation de la communauté de producteurs comme base de l’organisation sociale, Georges Sorel pour la dénonciation ducapitalisme, Maurice Barrès pour l’exaltation du nationalisme ou Gabriele D’Annunzio pour l’esthétique individualiste et virile teintée de romantisme, énumération quisouligne bien l’extrême hétérogénéité des fondements du fascisme. S’opposant à des valeurs telles que l’individualisme, la démocratie (et ses corollaires, le régime parlementaire et le multipartisme), le rationalisme et la laïcité qui procèdentdes Lumières, le fascisme est issu d’un courant qui prend globalement le contrepied des idéaux incarnés par la Révolution française.

Ainsi, les fascistes italiens répondent-ilsau slogan révolutionnaire « Liberté, Égalité, Fraternité » par « Croire ! Obéir ! Combattre ! ».

Dans cette logique, le fascisme est nécessairement caractérisé par le rejet desinstitutions démocratiques, afin de réaliser l’absorption du pouvoir législatif par le pouvoir exécutif.

Faisant un large usage d’une rhétorique anticapitaliste soulignantl’aliénation propre à la condition ouvrière, le discours fasciste se rapproche sur ce point du discours marxiste. Pourtant, les différences entre les deux idéologies sont très marquées.

Si l’idéal marxiste correspond à une société sans classes, l’idéal fasciste est celui d’une communauténationale structurée de manière autoritaire, dans laquelle les classes sont remplacées par les corporations professionnelles, la lutte des classes par la solidarité sociale etl’atomisation de la société par l’exaltation du modèle familial. Le fascisme induit une organisation verticale du pouvoir, inspirée du système militaire, dans lequel tous les aspects de la vie politique, économique et sociale sont fortementencadrés sous l’autorité d’un État centralisé s’appuyant sur un parti unique (le multipartisme étant considéré comme un facteur d’affaiblissement) et un appareil répressifcontrôlant tous les moyens d’expression (devenus inutiles puisque le chef est l’incarnation du corps social). L’individualisme disparaît au profit du groupe, producteur d’un homme nouveau, incarnation des valeurs de jeunesse, d’héroïsme et de modernité qui constituent l’horizonsymbolique du fascisme.

Fondamentalement anti-intellectuelle, volontiers empreinte de mystique, l’idéologie fasciste exalte la personne du chef suprême de la nation,combattant visionnaire, et l’image de la guerre, que popularise une esthétique faisant une large place aux symboles guerriers. L’État fasciste, fondé sur l’idée de supériorité nationale, se donne pour objectif le renforcement de la puissance militaire du pays, avec généralement pour corollaire unepolitique d’expansion territoriale.

La plupart des idéologues fascistes reprennent les principes du darwinisme social, qui postule l’existence d’une compétition interne etexterne des États, et de la nécessaire évolution des forts conduisant à l’écrasement des faibles, ces idées impliquant souvent un racisme sous-jacent, orientation loin d’êtresystématique, comme le montre l’exemple italien.. »

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