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guerre - relations internationales.

Publié le 22/05/2013

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guerre - relations internationales. 1 PRÉSENTATION guerre, conflit armé opposant plusieurs États ou plusieurs peuples dans des combats d'envergure, et dont la finalité, pour chacun des protagonistes, consiste à imposer sa volonté à l'adversaire. Lorsque les affrontements de cette nature opposent des populations soumises à une même souveraineté, on parle de guerre civile. Apparu dans l'histoire de l'humanité dès que des collectivités structurées et autonomes furent mises en présence, et surent organiser et manoeuvrer des forces armées, le phénomène de la guerre a évolué en fonction des modifications affectant les sociétés et les techniques. Depuis le Moyen Âge, la guerre s'est progressivement codifiée, et un droit de la guerre s'est développé, qui fait aujourd'hui l'objet de nombreuses stipulations dans le cadre du droit international public. 2 LE MONDE ANTIQUE ET MÉDIÉVAL Inévitable, du fait de la coexistence de sociétés poursuivant des buts différents et parfois antagonistes, la guerre ne commença à obéir à des règles relativement précises qu'à partir du Moyen Âge, période pendant laquelle l'interrogation dominante portait sur la légitimité des conflits armés. 2.1 Apparition et développement des armées Bataille de Crécy Trop confiant dans les capacités de sa cavalerie, le roi Philippe VI de Valois sous-estime le danger représenté par les archers anglais. Grande défaite française de la guerre de Cent Ans, la bataille de Crécy (26 août 1346) marque l'échec de la vieille conception féodale de la guerre, mettant en évidence, sur le champ de bataille, les nouvelles possibilités offertes par l'emploi de fantassins mobiles pour appuyer les arbalétriers.Extraite d'un manuscrit médiéval des Chroniques de Jean Froissart, cette page enluminée figure la bataille, et en particulier Philippe VI de Valois (représenté en chevalier, sur la gauche) et Édouard III d'Angleterre (à droite). On peut également voir, en marge du texte, les blasons des chevaliers qui ont participé au combat.Page (folio 101v) des Chroniques de Jean Froissart, manuscrit enluminé à Troyes par Guillaume de Bailly, v. 1400. Vélin, 36,8 × 27,3 cm. The Pierpont Morgan Library, New York. The Pierpont Morgan Library/Art Resource, NY L'apparition de forces armées structurées remonte à l'Antiquité. Ainsi, l'on sait que les Assyriens comme les Perses possédaient des corps d'infanterie et de cavalerie armés de lances. Les Grecs, pour leur part, étaient en mesure de déployer des milices lourdement équipées, composées d'hoplites ; organisées en escadrons ou en phalanges, elles étaient réservées aux actions de choc utilisant des arcs et des flèches, des lances et des épées. Si elles étaient effectivement invincibles lors des attaques de front, ces milices manoeuvraient toutefois difficilement. Alexandre le Grand, combinant l'emploi des phalanges d'infanterie et de cavalerie lourdes et légères, fit toutefois la preuve de leur efficacité, lorsqu'il parvint à écraser l'armée perse en 333 av. J.-C. Les armées romaines surpassèrent toutes les armées qui les avaient précédées en matière d'exploits militaires et d'adresse tactique. Les légions d'infanterie de l'Empire romain, armées de boucliers, de glaives et de javelots, étaient réparties en trois lignes d'environ six rangs de profondeur. Bien entraînées et soumises à une discipline sévère, elles étaient capables d'effectuer de longues marches. À partir de 14 apr. J.-C., la puissance de cette organisation des forces armées permit à l'Empire romain d'étendre son pouvoir à travers l'Europe et la mer Méditerranée. Chevalier médiéval À partir du xii e siècle, l'armure du chevalier se perfectionne. La traditionnelle cotte de mailles -- constituée d'anneaux de métal entrelacés -- a un maillage plus serré et se porte désormais sous un complexe système de plates de fer : placée sur un vêtement rembourré (le gambison), une tunique à mailles métalliques (le haubert) couvre le torse jusqu'aux hanches, fendue sur le devant et l'arrière afin de permettre au chevalier de chevaucher sa monture. Cette protection est complétée par des mitaines sur les mains, un capuchon sur la tête et le cou (la coiffe) et des chausses pour les jambes et les pieds, le tout également en cotte de mailles.Après une heure d'habillage, le chevalier muni de son épée, de sa lance et de son bouclier (l'écu) peut monter sur son cheval en armure (le destrier) et partir au combat.Les chevaliers de l'Europe occidentale ont utilisé ce système d'armure en plate jusqu'au xv e siècle. Cette protection s'est révélée efficace bien que les armures soient très lourdes (entre 25 et 30 kg), extrêmement onéreuses, très chaudes et nécessitent un entretien minutieux et coûteux, notamment un graissage régulier. © Microsoft Corporation. Tous droits réservés. Toutefois, après l'an 400, l'Empire s'effondra sous la poussée des envahisseurs barbares venus de l'est, puis du nord. Ce n'est qu'en 800 que l'ancien Empire romain d'Occident fut momentanément reconstitué sous l'autorité des Mérovingiens et des Carolingiens, dont les cavaliers, dotés d'étriers, pouvaient pour la première fois manier l'épée et la lance avec précision et anéantir l'infanterie ennemie. Au Moyen Âge, l'infanterie perdit son prestige, dans le cadre d'un système dominé par les valeurs de la chevalerie. Toutefois au XIVe siècle, l'infanterie légère fut progressivement équipée d'arbalètes, à la vitesse de tir plus réduite que les arcs ordinaires, mais dotées d'une force de perforation bien supérieure et nécessitant moins de force physique et moins d'adresse pour viser. Cette arme était d'une efficacité redoutable pour stopper la progression de la cavalerie ennemie. Plus tard, avec l'apparition de la poudre, le rôle des chevaliers perdit de son importance. La poudre fut d'abord employée pour les canons, convoyés sur les champs de bataille au moyen de chariots. Au milieu du Xe siècle, l'usage d'armes portatives à canon lisse, le fusil à mèche ou arquebuse, se répandit, mais ces dernières étaient longues à charger, et avaient une portée et une puissance de perforation limitées. Toutefois, elles étaient moins chères à produire que les arbalètes, qui disparurent au XVIe siècle, quand les armées européennes remplacèrent l'arquebuse par le mousquet, plus puissant et d'une portée supérieure. 2.2 Théorie de la guerre juste Durant toute cette période, la réflexion morale sur la guerre subit d'importantes évolutions. Dans la Grèce antique, comme à Rome, prévalait l'idée que les peuples barbares, considérés comme inférieurs, devaient être soumis par tous les moyens aux civilisations supérieures. Cette conception conduisait à penser que, l'ennemi ne disposant d'aucun droit, la guerre était sans merci, et que les vaincus pouvaient être légitimement dépouillés et asservis. Le judaïsme puis le christianisme cherchèrent pour leur part à légitimer la guerre au travers de la notion de guerre sainte. En théorisant la « guerre juste «, les penseurs chrétiens, tels saint Augustin et saint Thomas d'Aquin, contribuèrent à définir le statut de la guerre : celle-ci n'était légitime que si elle était non seulement déclarée par l'autorité souveraine, mais aussi conduite dans le but de maintenir l'ordre et la justice, et non motivée par le profit ou la volonté de domination. Au Moyen Âge s'opéra progressivement une distinction entre conflits armés privés, opposant les féodaux entre eux, et que l'Église tentait de réduire, et les guerres menées&...

« barbares, considérés comme inférieurs, devaient être soumis par tous les moyens aux civilisations supérieures.

Cette conception conduisait à penser que, l’ennemi nedisposant d’aucun droit, la guerre était sans merci, et que les vaincus pouvaient être légitimement dépouillés et asservis. Le judaïsme puis le christianisme cherchèrent pour leur part à légitimer la guerre au travers de la notion de guerre sainte.

En théorisant la « guerre juste », les penseurschrétiens, tels saint Augustin et saint Thomas d’Aquin, contribuèrent à définir le statut de la guerre : celle-ci n’était légitime que si elle était non seulement déclarée parl’autorité souveraine, mais aussi conduite dans le but de maintenir l’ordre et la justice, et non motivée par le profit ou la volonté de domination. Au Moyen Âge s’opéra progressivement une distinction entre conflits armés privés, opposant les féodaux entre eux, et que l’Église tentait de réduire, et les guerres menéespar les États.

Sous l’influence de l’Église s’élabora un code de chevalerie, visant notamment à assurer la protection des populations civiles et à garantir des droits auxvaincus.

Ces règles ne s’appliquèrent généralement pas aux infidèles, contre lesquels furent entreprises plusieurs croisades. Cependant, les règles de la chevalerie ne pouvaient plus avoir cours dès lors qu’intervenaient dans les conflits d’autres acteurs : à partir du XIVe siècle, les États utilisèrent de plus en plus les services de mercenaires, qui ignoraient le code de la « guerre courtoise ».

Plus tard, les guerres de Religion, à la fois guerres nationales et conflits entreÉtats, remirent en cause la distinction traditionnelle entre soldats et civils. 3 VERS LA GUERRE MODERNE L’apparition de nouvelles techniques utilisées au combat coïncida avec une évolution du statut de la guerre, désormais considérée comme un acte politique, s’inscrivantdans la logique des relations internationales, dans laquelle seules sont prises en compte les notions de puissance et d’équilibre. 3.1 Perfectionnement des armes et des stratégies Pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648), Gustave II Adolphe, roi de Suède, révolutionna la technique de la guerre en divisant son infanterie en unités plus réduitesdisposées en lignes, le roulement rapide des lignes de mousquetaires permettant de faire subir à l’ennemi un feu continu.

Cette méthode de combat rendait les exercicesd’entraînement indispensables : les hommes devaient savoir marcher en bon ordre, charger leurs armes et tirer quand on le leur commandait.

Le bataillon constitué de600 hommes disposés sur cinq rangées devint l’unité d’infanterie de base. Au cours du XVII e siècle, l’infanterie commença à être organisée en carrés, technique assurant une meilleure défense, tandis que la puissance de feu du fantassin était accrue grâce à l’introduction du fusil à pierre et de la cartouche, qui permettaient de tirer beaucoup plus vite qu’auparavant.

Pour une meilleure direction de tir, lesbataillons furent divisés en pelotons.

Ces progrès en matière d’armement renforcèrent les capacités de la défense.

De ce fait, les longues batailles d’usure purent sedévelopper. Au siècle suivant, c’est l’infanterie prussienne, très entraînée, disciplinée et efficace, qui domina progressivement le champ de bataille, comme ce fut le cas lors de la guerrede Sept Ans (1756-1763). À la fin du siècle, les armées révolutionnaires françaises introduisirent une nouvelle dynamique en matière de tactique.

Ces armées, pénétrées des idées de la Révolutionfrançaise, furent organisées à partir de 1794 en divisions plus simples à commander ; les troupes furent déployées en colonnes afin d’être plus manœuvrables. Napoléon Bonaparte transforma ces forces révolutionnaires, désormais recrutées selon le principe de la conscription universelle en une redoutable armée de conquête.

Ildivisa les forces armées en corps (deux divisions d’environ 7 000 hommes chacune), unités virtuellement autonomes dotées de leur cavalerie et de leur artillerie propres,elles-mêmes divisées en brigades, en régiments et en bataillons.

Chaque corps était capable de contenir les attaques d’une armée ennemie jusqu’à ce qu’un autre corpsarrive à son secours sur le champ de bataille.

La rapidité de déploiement et la mobilité tactique furent les clés de la victoire de Napoléon I er sur la Prusse, l’Autriche et la Russie lors des guerres napoléoniennes, au moins jusqu’en 1812. 3.2 Nouvelles justifications de la guerre Les traités de Westphalie, qui mirent fin en 1648 aux guerres de Religion, marquèrent un tournant dans l’histoire des relations internationales : désormais, la politiqueétrangère des États fut gouvernée par la recherche d’un équilibre des forces entre nations, compatible avec les intérêts de chacun.

Pour les théoriciens, la guerre n’avait dèslors plus pour finalité la recherche de la justice ou le triomphe de la chrétienté (depuis Machiavel, la pensée politique s’était en effet affranchie de la morale religieuse), elledevenait une pratique inévitable menée au nom de l’intérêt national ou dans le but de maintenir ou de modifier l’équilibre international. Tirant ses conclusions de l’analyse des guerres de la Révolution française et des guerres napoléoniennes, qui modifièrent profondément les conditions des conflits, dans lamesure où, pour la première fois, elles impliquaient la nation en armes, Clausewitz put écrire, dans De la guerre, que celle-ci est « la continuation de la politique par d’autres moyens ».

Ainsi, la conduite de la guerre — « une forme des rapports humains » — est subordonnée à la politique, c’est-à-dire aux intérêts majeurs de l’État.

Sison but stratégique est de désarmer l’ennemi, sa fin politique est de produire un nouvel équilibre entre les États, dont il résultera la paix.

Pour Clausewitz, la diplomatie et laguerre constituent dès lors deux aspects d’une même action politique. 4 LA GUERRE TOTALE Mettant aux prises des nations en armes, les conflits modernes devinrent des guerres totales.

Dans le même temps, les tentatives de formation d’une véritable sociétéinternationale, régie par des valeurs communes, permit la codification des pratiques de la guerre. 4.1 Des nations en guerre Au cours du XIXe siècle, les tactiques d’infanterie et l’armement évoluèrent peu jusqu’aux années 1860.

À cette époque, les fusils se chargeant par la culasse se répandirent, augmentant considérablement la puissance de tir des fantassins et permettant aux soldats de tirer couché, ce qui les rendait moins vulnérables à la riposte de l’ennemi.

Lesarmes d’artillerie et d’infanterie furent également équipées de canons rayés, ce qui accrut leur précision et leur portée de façon impressionnante. L’armée prussienne établit un état-major général chargé d’assurer la coordination et le commandement des grandes armées que la Prusse constitua en enrôlant la plupartdes jeunes hommes du pays, pratique qui se généralisa à toutes les armées d’Europe (sauf en Grande-Bretagne) à partir de 1870. Les victoires de la Prusse sur l’Autriche lors de la guerre austro-prussienne (1866) et sur la France dans la guerre de 1870-1871 démontrèrent la supériorité ducommandement et de l’organisation de son armée, et les autres puissances européennes adoptèrent fort logiquement des méthodes militaires qui avaient fait la preuve deleur efficacité. Jusqu’en 1914, la rapidité, la portée et la précision des armes d’infanterie et d’artillerie furent améliorées de manière continue.

Toutefois, les états-majors européensconcentrèrent ces améliorations sur les forces d’attaque puisqu’il était admis que les positions défensives seraient tout d’abord écrasées par les tirs d’artillerie puis balayéespar l’infanterie qui progresserait, armée de baïonnettes et de fusils.

En fait, comme le montra l’expérience de la guerre de Sécession, et comme allait le prouver celle de laPremière Guerre mondiale, le contraire était vrai : les nouvelles armes rendirent les positions défensives presque imprenables. Lors de la Première Guerre mondiale, tous les belligérants décidèrent de passer d’emblée à l’offensive en convoyant le plus rapidement possible leurs troupes vers le front.. »

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