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La coopération et la solidarité internationale sont-elles dissociables d'un appui à la bonne gouvernance ?

Publié le 16/08/2012

Extrait du document

L'appui à la bonne gouvernance constitue donc un plan de développement supra étatique, qui non seulement peut cacher des intérêts, mais également ne représentant pas forcément le choix des populations locales. Or, la démocratie ne légitime-t-elle pas le choix politique par la population civile ?  Il semble donc que l'acteur le mieux placé pour animer la population civile, en vue d'élaborer une politique bénéficiant à l'intérêt général du pays, est les ONG, autre acteurs importants de la coopération et de la solidarité internationale. Les ONG deviennent des éléments centraux contribuant à la montée en puissance des sociétés civiles. Elles constituent un élément fort de la société, aujourd'hui, et sont même parfois les seuls acteurs de l'animation de la société civile, notamment dans les régimes dictatoriaux. Elles font un travail d'éducation sur des thèmes centraux tels que les droits de l'homme ou encore la prévention sanitaire.  Ces ONG sont, entre autres, un des principaux acteurs de la révolution qui secoue le monde arabe aujourd'hui, dans des régimes dictatoriaux où toute action d'un Etat dans le sens d'une démocratisation du pays aurait provoqué un incident diplomatique. Tout ce travail de fond sur la société civile fait qu'aujourd'hui la population est aujourd'hui maîtresse de l'avenir de leur pays. 

« En ce qui concerne la gestion publique, le PNUD vise à :Renforcer la transparence et de l'intégrité économique, notamment par l'harmonisation de la législation nationale avec les Conventions internationales de lutte contrela corruption,Renforcer la responsabilité des fonctionnaires grâce au renforcement des capacités des organes de contrôle législatif et judiciaire en vue de l'exercice plein et effectifde leur pouvoir.

Cette initiative renforce également l'Etat de droit.Instaurer un pluralisme institutionnel par le développement à a base, à travers l'élaboration et la mise en œuvre des outils appropriés de la décentralisation, maiségalement par le code des collectivités locales et la loi sur les associations votée par le parlement également en avril 2006,Favoriser la participation de la société civile par la mise en place d'un cadre de concertation en vue d'une meilleure coordination des interventions des différentspartenaires, mais également par sa campagne nationale sur la Loi Fondamentale qui seront relayées par les radios communautaires pour une plus grande visibilité, etla campagne sur la gouvernance démocratique, permettant d'informer sur le rôle et les devoirs de l'Etat. La stratégie du PNUD en matière d'appui à la bonne gouvernance en Guinée est donc globale, mais en quoi est–elle complémentaire à la coopération et la solidaritéinternationale dans le pays ?En étudiant le projet DAP Pauvreté, mené par le PNUD dans le but de réduire la pauvreté en Guinée et d'atteindre l'objectif : « Croissance économique forte durableet génératrice d'emplois » du DSRP, nous pouvons nous rendre compte que l'appui à la gouvernance menée permet de renforcer deux paramètres du projet, etcontribue ainsi à l'efficacité de celui-ci.

Ces deux paramètres sont l'indépendance et l'adhésion.L'appui à la bonne gouvernance permet d'instaurer une certaine indépendance entre les partenaires et les bénéficiaires du projet, qu'ils soient institutionnels ou non.La décentralisation, le code sur les collectivités locales et la loi sur les associations rendent les collectivités locales, et les ONG plus indépendantes du pouvoir central,et évite donc toute influence du pouvoir gouvernementale sur leur activité, et toute tentative de corruption qui serait contraire à l'adhésion du pays aux Conventionscontre la corruption, et de plus punissables par le renforcement de l'Etat de droit et de la responsabilité des fonctionnaires, et d'ailleurs plus facilement repérable enraison de la campagne nationale sur la gouvernance démocratique et la Loi Fondamentale.La gouvernance démocratique sert également le projet et joue notamment sur l'adhésion de la société civile à celui-ci.

Ainsi, non seulement, la décentralisation créeune proximité avec les habitants, et instaure donc un climat de confiance entre les représentants étatiques et les habitants, mais cette confiance est également accruepar les campagnes sur la gouvernance démocratique et la Loi Fondamentale.

Les habitants sont plus à même à participer au projet DAP pauvreté qui contribue àrenforcer « leurs droits fondamentaux », et mis en œuvre sur le terrain par des acteurs de proximité dans un Etat non corrompu. La politique du PNUD en Guinée est donc un bon exemple pour prouver qu'en matière de développement, et notamment de réduction de la pauvreté, l'appui à lagouvernance, c'est-à-dire la réforme de l'institutionnel pour rendre l'Etat plus démocratique, est complémentaire à la coopération et la solidarité internationale,autrement dit, elle représente une nécessité à l'efficacité des actions locales.La complémentarité de la coopération et la solidarité internationale et de l'appui à la gouvernance est donc indéniable, mais la coopération et la solidaritéinternationale sont-elles détachables de l'appui à la gouvernance ? II)Critique du couple appui à la bonne gouvernance-développement :La bonne gouvernance ne répond pas à tous les maux des pays en voie de développement.

Cette seconde partie va porter sur les deux principales critiques enversl'appui à la gouvernance menée par les organisations intergouvernementales, à savoir qu'il ne prend pas en compte les facteurs externes au pays qui influent sur ledéveloppement, et qu'il constitue un moyen de pression diplomatique antidémocratique pouvant contraindre les pays en voie de développement à choisir un certainmode de développement, plutôt qu'un autre.a.Les facteurs externes ? :Le document sur la gouvernance démocratique en Guinée établit que les contre-performances en matière de développement économique en Guinée ne sont passeulement liées à des facteurs de gestion internes, que l'appui à la gouvernance tente de résoudre, mais également de facteurs externes.

Ces facteurs externes ne sontpas pris en compte dans la stratégie d'appui à la gouvernance du PNUD, et peuvent entrainer des répercussions structurelles internes notamment dans le contexteactuel de mondialisation.Le document parle de l'insécurité dans la sous-région, notamment du coup d'Etat militaire de 2003 en Guinée Bissau, et de la hausse du coût du pétrole.

Or, sur cegenre de facteurs externes influant sur le développement interne, l'appui à la gouvernance n'est pas efficace, mais d'autres processus de coopération et de solidaritéinternationale son nécessaires.Dans le cadre de crises politiques, telles qu'a connu la sous-région guinéenne depuis 2003, ce sont les manœuvres diplomatiques qui sont primordiales.

Or, lesorganisations intergouvernementales hésitent à s'engager dans la résolution de certains conflits, car leur intervention pourrait signaler la prise de partie des Etatsadhérents à l'organisation internationale.

Ainsi, dans ce genre de situation, les ONG internationales s'avèrent plus efficace, non seulement en ce qui concerne l'aidehumanitaire nécessaire suite aux déstabilisations politiques, mais elles constituent également, le moyen le plus diplomatique d'intervenir sur le terrain, même si lesONG peuvent avoir été créés par un Etat ou même une OIG.

L'incidence diplomatique est moindre.

Les interventions en période de crise sont bien une preuve qu'unebonne gouvernance n'est pas forcément nécessaire à la coopération et la solidarité internationale.En ce qui concerne les fluctuations des produits pétroliers, et des autres matières premières, la bonne gouvernance n'est d'aucune aide, bien au contraire certainspensent que cette fluctuation pourrait être atténuée si les OIG n'étaient pas si inactives à ce sujet et amorçaient une réforme globale en vue du développement despays en voie de développement.

C'est ce qu'a entrepris ATTAC depuis 1998, avec un travail d'information, de recherche et de lobbying, en faveur de la taxation desproduits financiers, pour financer le développement des pays en voie de développement, et une réforme des marchés financiers pour éviter la spéculation sur lesmatières premières alimentaires, fortement jugée coupable des émeutes de la faim de 2008, d'autant plus que les matières premières constituent souvent les ressourcesles plus importantes des pays en voie de développement.

Cette action, non seulement, est indépendante de l'appui à la bonne gouvernance, mais en plus, elle estcontraire à l'action des grandes organisations internationales.

On peut même dire qu'elle est efficace puisque ces thèmes sont centraux dans le cadre de la présidencefrançaise du G8 et du G20. b.L'appui à la gouvernance et la pression diplomatique :Le PNUD, comme les autres organisations intergouvernementales majeures, représente une alliance interétatique où les plus grandes puissances économiques, pourla plupart libérales, sont représentées et y ont le plus de pouvoir.

L'appui à la gouvernance peut donc être vu comme une manière de faire pression, à travers l'aide audéveloppement, pour une libéralisation des pays en voie de développement, et servir donc l'intérêt des économies occidentales, ce qui est contradictoire avec ladéfinition de la coopération et la solidarité internationale qui vise justement à réduire les inégalités entre les pays en voie de développement et les pays développés.D'ailleurs, selon le document concernant la gouvernance démocratique en Guinée, le pays a adhéré au programme du PNUD, en partie, pour normaliser ses relationsavec ces principaux partenaires, suite à la suspension des appuis budgétaires des instances internationales, lié à la crispation du climat politique au niveau national etles dérapages dans la gestion des ressources.

Il est donc évident que l'aide au développement constitue un moyen de pression important sur les pays en voie dedéveloppement.

D'ailleurs, on parle souvent de la tentative des pays occidentaux à négocier à la baisse les frais d'importations du pétrole par exemple, en échange deleur contribution.L'appui à la bonne gouvernance constitue donc un plan de développement supra étatique, qui non seulement peut cacher des intérêts, mais également ne représentantpas forcément le choix des populations locales.

Or, la démocratie ne légitime-t-elle pas le choix politique par la population civile ?Il semble donc que l'acteur le mieux placé pour animer la population civile, en vue d'élaborer une politique bénéficiant à l'intérêt général du pays, est les ONG, autreacteurs importants de la coopération et de la solidarité internationale.

Les ONG deviennent des éléments centraux contribuant à la montée en puissance des sociétés. »

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