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adulescence

Publié le 27/10/2013

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La culture adulescente : malaise dans la psychisation Problématique : l'indifférence des sexes comme défense contre l'effraction Au temps de Freud et durant une majeure partie du XIX siècle, l'heure était à la restriction des mouvements pulsionnels. Parfois poussée à son acmé, cette délimitation favorisait d'une certaine manière, l'expression sublimée des pulsions sexuelles. La culture encadrait et régissait le potentiel létal contenu dans la liquidation explosive des pulsions. Ce malaise dans la civilisation décrit par Freud car source de névrose, permettait d'une certaine façon, l'introduction de mouvements désexualisant responsable d'une l'évolution de l'humanité. La tempérance des mouvements libidinaux est le propre du développement psycho-sexuel. La période de latence (Freud, 1905) et plus précocement celle de l'homosexualité primaire (Kestemberg, 1984), sont deux temporalités où la question de la désexualisation certes relatives des motions pulsionnelles, est centrale. Elle ouvre la voie aux processus d'identification (Freud, masse et foule 1919) et permet de « périodiciser « la poussée pulsionnelle et lui conférer ainsi sa spécificité au regard des mouvements instinctuels (Schaeffer,). Aujourd'hui, ces zones de tampon entre une sexualité immature et une sexualité adulte tendent à s'effacer si bien qu'il semble possible de décrire un nouveau malaise dans la civilisation où le biphasisme du développement psychosexuel freudien n'a plus sa place. Dans cet article, je souhaite mettre en lumière cette idée de culture postmoderne de l'effraction pulsionnelle avec le devenir adulte, remis en tension de nos jours ces derniers temps par cette notion d'adulescence témoin d'un travail de psychisation vers le devenir adulte qui ne s'opère plus selon les voies traditionnelles. L'adolescence peut se définir comme une exigence de travail imposé au Moi pour réguler les mouvements pulsionnels et comme un apprivoisement du regain pulsionnel pubertaire par les voies longues de la symbolisation. Dans ce travail de gestion des excitations, la question de la castration est centrale. C'est au cours de la temporalité adolescente qu'elle acquiert une nouvelle charge économique et c'est ainsi que l'ensemble des fantasmes originaires sont retravaillés et plus particulièrement, la scène primitive, matrice des autres fantasmes. En effet, la construction de ces dérivés du fantasme originaire dépend de la manière dont le sujet se situe par rapport à sa constellation ?dipienne et à la différence des sexes. L'adolescence vient remettre sur le devant de la scène, cet « originaire traumatique « (Denis, 1993) venant faire peser sur le Moi, un risque d'effraction pulsionnelle. Ce travail de construction psychique aboutit ou non à l'élaboration du complexe de castration comme opérateur structurant de la vie psychique. Les nouvelles désorganisations, la problématique des cas limite et plus récemment, l'introduction par les sociologues de la catégorie des adulescents, interrogent me semble-t-il, sur cette capacité à pouvoir effectuer ce travail sans heurt. Face à ce qui apparait comme un travail de différenciation, de l'inscription d'un manque source de désir que l'autre vient compléter, on a tendance aujourd'hui à être davantage régit par une logique de similarité où toutes différenciations tendent à être abrasées. Le risque d'effraction pulsionnelle est accru par une culture de l'excitation qui et, c'est l'idée princeps que je développe dans cet article, tend à remettre en cause le rôle structurant de la différence des sexes. Cette culture qui nous façonne et que nous construisons, porte les mêmes stigmates d'une différenciation quant au sexe problématiques dont les limites tendent à demeurer floues. Clinique et culture du processus adolescent L'adulescent est un terme qui est apparut dès la fin du XX ième siècle pour désigner des adultes qui cultivent un retour excessif vers l'enfance (Anatrella, 1988). Ce qui, il y a quelques années constituait une exception, est désormais la règle, si bien qu'il n'est plus question de phénomènes isolés mais d'un mouvement généralisé, comme en témoigne l'intérêt des sociologues ces dernières années sur ce qui fait aujourd'hui figure de concept. Ce mouvement de juvénilisation de la culture reste sous tendu par une fantasmatique souhaitant faire fi de toute castration. L'adulescent ne veut ni grandir, ni vieillir et conserver son physique d'adolescent. Ainsi sur un des nombreux blogs consacrés à cette population, on peut lire « adulescent et fier, le blog des ados de plus de 26 ans «. Si les sociologues mettent en exergue des évolutions sociétales pour expliquer ce phénomène, forcé de constater qu'il nous questionne également sur le plan psychopathologique, au niveau individuel et groupal. L'allongement de la durée des études, l'augmentation du chômage et la montée de l'individualisme sont certes des facteurs, souvent mise en avant pour expliquer ce processus que je nomme de juvénilisation de la culture. Ce phénomène n'en reste par pour le moins, un véritable symptôme de notre civilisation qui modifie les modalités d'expression de la conflictualité psychique. L'apparition du concept d'adulescence nous pousse à penser ces transformations sur deux niveaux, collectif et individuel avant même d'engager la réflexion quant à sa pertinence comme concept psychopathologique. La clinique nous confronte de plus en plus à des manifestations psychopathologiques complexes et polymorphes où les modalités de résolutions des conflits n'empruntent plus exclusivement les voies névrotiques. Sans pouvoir pour autant, être considérés comme des problématiques limites, de nombreux adultes et surtout de jeunes adultes nous amène à repenser notre angle d'analyse classique. Notre point de vue structural tend désormais à être relayé par une approche au plus près des processus psychiques. La clinique des jeunes adulte...

« aboutit ou non à l’élaboration du complexe de castration comme opérateur structurant de la vie psychique.

Les nouvelles désorganisations, la problématique des cas limite et plus récemment, l’introduction par les sociologues de la catégorie des adulescents, interrogent me semble-t-il, sur cette capacité à pouvoir effectuer ce travail sans heurt.

Face à ce qui apparait comme un travail de différenciation, de l’inscription d’un manque source de désir que l’autre vient compléter, on a tendance aujourd’hui à être davantage régit par une logique de similarité où toutes différenciations tendent à être abrasées.

Le risque d’effraction pulsionnelle est accru par une culture de l’excitation qui et, c’est l’idée princeps que je développe dans cet article, tend à remettre en cause le rôle structurant de la différence des sexes.

Cette culture qui nous façonne et que nous construisons, porte les mêmes stigmates d’une différenciation quant au sexe problématiques dont les limites tendent à demeurer floues. Clinique et culture du processus adolescent L’adulescent est un terme qui est apparut dès la fin du XX ième siècle pour désigner des adultes qui cultivent un retour excessif vers l’enfance (Anatrella, 1988).

Ce qui, il y a quelques années constituait une exception, est désormais la règle, si bien qu’il n’est plus question de phénomènes isolés mais d’un mouvement généralisé, comme en témoigne l’intérêt des sociologues ces dernières années sur ce qui fait aujourd’hui figure de concept.

Ce mouvement de juvénilisation de la culture reste sous tendu par une fantasmatique souhaitant faire fi de toute castration.

L’adulescent ne veut ni grandir, ni vieillir et conserver son physique d’adolescent.

Ainsi sur un des nombreux blogs consacrés à cette population, on peut lire « adulescent et fier, le blog des ados de plus de 26 ans ».

Si les sociologues mettent en exergue des évolutions sociétales pour expliquer ce phénomène, forcé de constater qu’il nous questionne également sur le plan psychopathologique, au niveau individuel et groupal.

L’allongement de la durée des études, l’augmentation du chômage et la montée de l’individualisme sont certes des facteurs, souvent mise en avant pour expliquer ce processus que je nomme de juvénilisation de la culture.

Ce phénomène n’en reste par pour le moins, un véritable symptôme de notre civilisation qui modifie les modalités d’expression de la conflictualité psychique.

L’apparition du concept d’adulescence nous pousse à penser ces transformations sur deux niveaux, collectif et individuel avant même d’engager la réflexion quant à sa pertinence comme concept psychopathologique.

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