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Paysans (Guerre des)

Publié le 26/06/2012

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  Allemagne, 1524-1525

Depuis 1520, le théologien Thomas Münzer prêchait en Saxe la suppression du clergé et la libre interprétation de la Bible par les fidèles. Luther s'opposa à lui : il voulait maintenir une hiérarchie ecclésiastique, et refusait l'anarchie religieuse que Münzer, à son sens, voulait établir. Celui-ci avait dû quitter la Saxe, et s'installa en Thuringe, où il fonda, vers Pâques 1523, à Allstadt, une communauté sans prêtre, qui vivait dans l'attente d'une révélation divine.

Cette communauté rayonna très vite : elle enseignait le retour à l'Évangile en matière sociale aussi, et le retour aux usages des premiers chrétiens, qui mettaient leurs biens en commun. Les paysans de Thuringe et de Saxe acceptaient volontiers, dans leur misère, l'idée de rétablir cette fraternité primitive, au besoin par la violence, et les compagnons des villes n'y étaient pas hostiles.

Le soulèvement éclata en juin 1524, entre la Forêt-Noire et le lac de Constance, et s'étendit de l'Alsace à la Saxe, du Palatinat à la Carniole. Les paysans et leurs alliés des villes triomphèrent d'abord. Il est incontestable que les premiers germes de cette révolte sociale se trouvent dans la révolte intellectuelle et religieuse dont Luther avait donné le signal dès 1517. Or, Luther reconnaissait que certaines revendications des insurgés étaient justes, mais il condamnait toute révolte contre l'autorité civile et l'usage de la violence. Il se prononça contre les paysans : « C'est maintenant le temps du glaive, le temps de la colère et non celui de la grâce . Aussi, chers seigneurs, délivrez-nous, sauvez-nous, aidez-nous ; exterminez, et que celui qui a le pouvoir agisse. « De mai à juillet, l'insurrection fut écrasée, et la répression se déchaîna. Münzer s'était placé à la tête d'une petite armée qui fut battue le 15 mai à Frankenhausen. Il fut fait prisonnier, torturé, et décapité le 25 mai 1525. On dit que cent mille insurgés étaient tombés au cours de cette guerre, qui ruina une grande partie de la petite noblesse et renforça le pouvoir de la grande bourgeoisie dans les villes.

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