transfert contre transfert

« On parle de transferts au pluriel dans la précision de la relation exacte patient/thérapeute en rapport avec une relation d'objet particulière.

Il est question du déplacement d'un objet initial (image parentale le plus souvent) vers un objet substitutif représentant celui-ci, existence d'une relation antérieure qui se trouverait répétée et déplacée.

Déplacement et répétition sont aussi au cœur même du concept de transfert. En psychothérapie par ce phénomène de transfert, le patient va réactiver des situations le plus souvent liées avec sa période infantile et les projeter sur la personne du thérapeute avec un sentiment d'actualité. Le transfert constitue pour le psychothérapeute une technique essentielle car cela lui permet d'aborder les relations passées (souvent en lien avec des figures parentales ou des personnes de l'entourage du patient) sans qu'il soit à l'origine de cette demande.

Le transfert constitue une des clés de la relation thérapeutique.

Cette approche impliquant une notion de dépendance, il semblerait préférable de concevoir le lien patient/thérapeute comme une alliance thérapeutique, notion plus neutre, par laquelle deux personnes s'allient et contractent un engagement réciproque.

Cette approche paraît plus appropriée à ce que le psychothérapeute cherche à établir avec son patient, lien relationnel (facteur plutôt affectif), communication, coopération, collaboration (facteur cognitif et de motivation) et construction.

Au début de la thérapie le thérapeute va aménager le transfert, réagissant au discours transférentiel du patient sans chercher à mettre en rapport ses projections avec les figures de son passé.

Il tente de repérer les sentiments du patient supposés transférentiels afin de procéder aux ajustements nécessaires et à des réaménagements éventuels quant à l'organisation de la thérapie.

A partir de ce transfert que le thérapeute a lui-même travaillé à aménager avec le patient et des différentes formes qu'il peut prendre, va se mettre en place l'objectif thérapeutique.

Le psychothérapeute va s'attacher à résoudre ce transfert en examinant les résurgences des relations passées du patient et tentant de modifier les effets actuels de ces résurgences.

Il va reformuler les résistances à l’œuvre chez le patient dans des termes qu'il peut mieux comprendre et ainsi mieux identifier la nature et la cause de ses émotions.

Il pourra alors assumer la responsabilité de ses propres sentiments puis les exprimer d'une autre manière, dernière phase destinée à aider le patient à mettre en application les enseignements qu'il aura tirés de cette alliance thérapeutique. Le thérapeute peut utiliser le transfert pour confronter le patient à la réalité, pour lui montrer les possibles déformations qu'il incombe à d'autres relations … Il utilise le rôle que le patient lui attribue pour induire un changement psychologique.

Habituellement pour avoir de meilleurs résultats un transfert doit plutôt être positif.

Mais la représentation projetée peut évoluer au cours de la thérapie, aller vers le négatif et vis versa.

Le thérapeute doit être constamment vigilant pour éviter une identification pathologique du patient au thérapeute.

Dans le cas contraire il devra être capable de référer son patient à un autre thérapeute. Par ailleurs le thérapeute doit en permanence réajuster les perceptions, réguler la distance avec son patient.

Il doit aussi pouvoir reconnaître les moments où il est lui même en train de partager un état émotionnel trop proche avec son patient.

Il doit tenir compte de son propre flux émotionnel.

Cette réaction sur le mode inconscient du thérapeute envers le transfert du patient ou le patient lui même est appelé contre-transfert.

Il est également préférable qu'il soit positif.

C'est le thérapeute seul qui doit gérer la dynamique transfert et contre-transfert.

Le thérapeute doit absolument maîtriser son contre-transfert, c'est à dire être capable de se dégager de sa réaction affective et de continuer à rester. »