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eaux douces, mythes des - religion.

Publié le 24/05/2013

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eaux douces, mythes des - religion. 1 PRÉSENTATION eaux douces, mythes des, récits mythologiques et croyances rattachés à l'eau des fleuves, rivières, sources et fontaines, ainsi qu'à l'eau de pluie. Si les voir mythes relatifs aux eaux marines associent ces dernières d'une part à la création du monde et d'autre part aux dangers de la navigation, les eaux douces, dont la pureté et la potabilité les rendent indispensables à la vie, sont souvent reliées aux questions de fertilité (mythes de la fertilité et de la fécondité). Cette caractéristique leur vaut d'être porteuses d'une dimension sacrée dans toutes les cultures, qui n'exclut toutefois pas une certaine ambivalence dans les pouvoirs qu'on leur prête. 2 L'EAU DOUCE, SOURCE DE VIE Chalchiuhtlicue, déesse aztèque des Rivières, des Mers et des Lacs Déesse aztèque des Rivières, des Mers et des Lacs, Chalchiuhtlicue (en nahuatl, « celle qui a une jupe de jade «) est la compagne du dieu de la Pluie Tlaloc. Masque aztèque. Bois inscrusté de coquillages et de turquoises. Museo preistorico e etnografico Luigi Pigorini, Rome. Pigorini Museum of Prehistory and Ethnography, Rome/Werner Forman Archive Reliée à la question de la fertilité des sols et, par conséquent, à la survie et au bon fonctionnement de toutes les sociétés humaines depuis leurs origines, l'eau douce occupe une place centrale dans les préoccupations quotidiennes des hommes et fait l'objet d'une fervente adoration dans de nombreuses cultures. La forme que revêtent les eaux porteuses de bienfaits varie en revanche en fonction des sociétés et de leur environnement. Ainsi, dans la mythologie de l'Égypte ancienne, dont la prospérité est indissociablement liée aux crues du Nil qui fertilisent les terres de la vallée qui s'étend en plein désert, plusieurs divinités sont directement associées au fleuve, sacré : Hâpi, être androgyne aux formes opulentes, en est la personnification et commande aux crues, tandis que Khnoum, dieu-créateur représenté sous l'apparence d'un bélier ou d'un homme à tête de bélier, est vénéré comme une divinité de l'inondation et le gardien des sources du fleuve sacré. Dans des régions dans lesquelles la fertilité des terres est plutôt assurée par les pluies, ce sont ces dernières qui sont associées à des divinités. Plusieurs cultures connaissent ainsi des dieux de la Pluie, à l'image de ceux que l'on rencontre dans les croyances précolombiennes : Tlaloc chez les Aztèques (appelé Chac chez les Mayas) - époux de Chalchiuhtlicue, déesse des Rivières, des Lacs et des Mers -, Cocijo chez les Zapotèques, Tajin chez les Totonaques, Apu Illapu chez les Incas. En Amérique du Nord, la pluie est également vénérée, et appelée notamment au travers de danses rituelles, telle la danse du serpent pratiquée vers la mi-août (quand les cultures sont menacées par la sécheresse) par le peuple hopi. Mais l'existence de divinités de la pluie est commune à d'autres époques et d'autres continents. Ainsi les Celtes vénèrent-ils Taranis, dieu des Orages et de la Pluie, tandis que dans la Rome antique, Jupiter, maître du Ciel et de la Terre, est aussi adoré pour ses pouvoirs sur la pluie. Pour les Massaïs...
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« À l’image du Nil, les exemples de fleuves et rivières considérés comme sacrés sont multiples.

C’est le cas en Inde avec l’Indus ou le Gange, dont Gangâ, une des formes del’épouse du dieu Shiva, est la déesse.

La dimension de pureté rattachée à l’eau est également de première importance.

Celle-ci en effet possède la propriété de laver et derégénérer aussi bien les corps que les âmes, pouvoir à mettre en relation avec les rites d’ablution communs à de nombreuses religions et, en particulier, très présents dansles religions juive et musulmane.

L’eau joue ainsi un rôle important dans de nombreux cultes au travers de rites tels que le baptême des fidèles, qui les lave de tous péchés,ou encore l’immersion de statues de divinités, pratique fréquente dans l’hindouisme.

L’eau est également le symbole de la vie spirituelle.

Ainsi Yahvé, dans le judaïsme, etJésus, dans le christianisme, sont couramment comparés à des sources qui viennent désaltérer les âmes des croyants.

Dans le Nouveau Testament, notons que le paradisoriginel est décrit comme étant baigné de quatre fleuves, qui symboliseront par la suite les quatre évangélistes. Piero della Francesca, le Baptême du ChristPiero della Francesca a représenté cet épisode de la vie du Christ — moment fondateur de l'un des sacrements de l'Église — à lamanière d'une scène mythologique : intemporalité de l'action, décontextualisation de l'environnement.Piero della Francesca, leBaptême du Christ, 1440-1445.

Huile sur bois, 165 × 116 cm.

The National Gallery, Londres.Bridgeman Art Library, London/New York Enfin, l’eau joue couramment un rôle dans les rites funéraires et figure de ce fait dans une série de croyances liées à l’accompagnement des âmes des défunts (mythes desenfers).

Notons par exemple, dans la mythologie grecque, le voyage effectué par les âmes des morts, guidées par le passeur Charon qui les fait naviguer sur les fleuves desenfers tels le Styx et l’Achéron. 4 EAUX MIRACULEUSES 4.1 Des origines magiques Par son importance, l’eau douce des sources et fontaines, qui permet d’abreuver les hommes, les animaux et les plantes, revêt souvent un caractère magique.

L’apparitionmême des sources et fontaines est, dans nombre de traditions anciennes, associée aux pleurs ou à la transformation de semi-divinités, ou encore à des coups portés contrele sol ou la roche par des créatures merveilleuses.

Ainsi, dans la mythologie romaine, la nymphe Égérie verse tant de pleurs à la mort de son époux (ou amant) NumaPompilius que la déesse Diane la change en fontaine pour apaiser sa douleur.

Une légende de la mythologie grecque fait du cheval Pégase le créateur de la sourceHippocrène — qui apporte l’inspiration à qui boit ses eaux —, jaillie après que l’animal a frappé de son sabot le sol des montagnes de l’Hélicon.

Ce type de récits trouve parla suite prolongement dans la tradition chrétienne, dans laquelle des coups de bâtons portés par des saints contre des rochers sont à l’origine de sources miraculeuses(citons par exemple saint Hadelin qui, au VIIe siècle, fait jaillir une source salvatrice à Franchimont [Belgique] lors d’une période de grande sécheresse, ou encore saint Anasthase, dont le bâton, ayant mis en fuite le diable, crée une source en retombant sur le sol, à Saint-Martin d’Oydes [Arièges], au XIe siècle). Les fées créent également des sources, dont elles font l’un de leurs lieux de séjour favori.

Elles n’hésitent pas à s’y rendre visibles aux yeux des hommes, comme entémoigne la légende de la fée Mélusine et de sa rencontre avec son futur époux, le comte Raimondin. 4.2 Eaux curatives et fontaines de jouvence Par ailleurs, par son jaillissement perpétuel, l’eau des sources symbolise divers effets positifs recherchés par les hommes, tels notamment des pouvoirs curatifs ou lerenouvellement de la jeunesse.

Les eaux des fontaines sont en effet parées de nombreuses vertus thérapeutiques, tout en étant liées à un grand nombre de superstitions etde croyances populaires.

Dans les mythes grecs, des nymphes, les naïades (également associées aux fleuves) se rencontrent aux abords des fontaines, aux eaux desquelleselles confèrent des pouvoirs curatifs.

Des cultes très anciens, comprenant diverses offrandes et édifications de statues, sont également reliés aux sources.

Les Gauloisvouent ainsi un culte au dieu guérisseur Borvo, associé aux sources thermales. Enfin, on prête aux eaux de certaines fontaines une action bénéfique sur le rajeunissement, comme en témoignent les légendes très anciennes relatives aux fontaines dejouvence.

Ces eaux miraculeuses, parfois assimilées à celles de la source coulant au cœur du jardin d’Éden de la Bible, sont en effet citées dès l’Antiquité et durant tout leMoyen Âge dans des récits légendaires liés à l’histoire d’Alexandre le Grand.

À partir du XIIe siècle, la fontaine de jouvence est également évoquée dans les légendes relatives à un fabuleux royaume chrétien fondé dans des contrées lointaines (Indes ou Éthiopie) par le prêtre Jean.

Elle excite dès lors l’intérêt des explorateurs.

Leconquistador espagnol Juan Ponce de León, s’appuyant sur des récits légendaires indigènes relatifs à une île des Caraïbes nommée Bimini et abritant une telle fontaine, partà sa recherche.

En 1512, il accoste sur une terre, qu’il prend pour l’île légendaire (il vient en fait de découvrir la Floride).

Objet de fascination et de convoitise depuis denombreux siècles, la fontaine de jouvence, symbole de la quête de l’éternelle jeunesse et de l’immortalité, continue d’imprégner fortement l’imaginaire contemporain. Juan Ponce de LeónReprésentation de l'explorateur espagnol Ponce de León recevant, selon une légende indigène de l'île, l'eau de la fontaine deJouvence.

Ponce de León a conquis Boriquen (Porto Rico) en 1508.THE BETTMANN ARCHIVE/Corbis - religion. 5 DES POUVOIRS AMBIVALENTS 5.1 Déchaînements destructeurs Aux côtés des multiples bienfaits qu’elle procure, l’eau douce adopte parfois la forme d’un élément inspirant la crainte.

Sa puissance dévastatrice, qui s’exprime par despluies torrentielles et des inondations, est fort redoutée.

L’eau douce est alors liée aux thématiques de la destruction et de la mort, comme le symbolise très fortement lethème du déluge, commun à de nombreuses croyances (mythes du déluge).

Cette thématique s’exprime aussi bien dans les mythologies antiques (mésopotamienne,grecque, romaine) que dans le récit biblique de la Genèse, ou encore dans les croyances hindouistes.

L’eau incarne alors l’extraordinaire colère d’une divinité désireuse. »

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