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LES LIEUX MYSTIQUES

Publié le 30/01/2019

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À environ 4800 kilomètres au sud du désert de Mojave, on trouve encore une autre collection déconcertante de dessins monumentaux. Ils furent découverts en 1941, dans le désert de Nazca au sud du Pérou, par l’historien américain Paul Kosok et sa femme, qui étudiaient alors les systèmes d’irrigation précolombiens. Leur curiosité fut piquée par une piste assez large qui, tracée, comme dans le Mojave, en écartant la pierraille pour mettre la terre à nu, était considérée dans la région comme une des « routes des Incas ». Ils résolurent donc de la suivre et se retrouvèrent bientôt au milieu d’un énorme réseau de lignes rayonnantes.

 

Des repères astronomiques ?

 

«Nous avons trouvé non seulement de nombreuses autres lignes, raconte Kosok, mais aussi deux immenses rectangles. Plus étonnant encore, nous avons discerné approximativement au centre du réseau, jouxtant l’un des rectangles, les vestiges indistincts d’un dessin bizarre, de près de 50m de long, réalisé avec de la terre et des cailloux.» C’était justement le jour du solstice d’hiver dans l’hémisphère Sud, et Kosok remarqua que le soleil se couchait au bout d’une des lignes. Il en conclut que cellesci avaient servi de repères astronomiques.

 

Cette théorie a été contestée par d’autres chercheurs qui ont découvert, plus récemment, outre les décors géométriques, des dessins représentant des animaux, une araignée géante, un colibri et d’étranges formes humanoïdes. Une bonne partie de ce travail a été accomplie par Maria Reich qui, fuyant l’Allemagne nazie, rencontra

À Le «Candélabre des Andes », dessin taillé dans le désert de Paracas au sud de Lima au Pérou, mesure 70 m de haut en bas. On ne peut toutefois se rendre compte de son ampleur qu’en le survolant.

 

▼ On ne connaît toujours pas la signification du tumulus de Silbury, le plus grand monument de ce genre en Europe. La présence du cercle qui se dessine dans les blés à droite du tertre reste également inexpliquée.

Kosok en 1941 et décida de s’établir à Nazca en 1945 : elle consacra le reste de son existence à l’étude de ces dessins mystérieux. Maria Reich passa de longues années à déblayer et mesurer un singe colossal et, à Pisco, à 200 km au nord, un grand trident baptisé le « Candélabre des Andes ». Comme Alexander Thom, elle découvrit un système de mesures commun aux auteurs de ces œuvres, avec une unité correspondant à 25 cm et une autre à 1,40 m.

« Les /leux mystiques loin, comme élément d'une ligne de mire qui indique les positions extrêmes de la Lune au CQurs de son cycle de 18,6 ans.

Carnac Située dans le département du Morbihan, au nord de la baie de Quiberon, la petite commune de Carnac (4243 habitants) présente une particu­ larité unique en Europe : elle recèle un impres­ sionnant ensemble de mégalithes qui compte au total 2934 menhirs (pierres dressées, du breton men, pierre, et hir, long) regroupés en trois sites, sur les hameaux de Ménech, Kermaria et Kerles­ can.

Le nom même du village de Carnac signifie, selon le contexte où on l'emploie, «amas de pierres sur une tombe» ou «amas de pierres évo­ quant un mort» .

É tendus sur près de quatre kilomètres au total, les alignements de menhirs de la commu­ ne de Carnac constituent, selon les archéo­ logues, la survivance d'un site beaucoup plus vaste, probablement deux fois plus grand.

Les sites de Ménech et de Kerlescan, hameaux situés à chaque extrémité de l'ensemble, se dis­ tinguent par la présence à côté des alignements proprement dits de cromlechs, mot gallois (de crom, rond, et !lech, pierre) désignant un ou plu­ sieurs cercles concentriques de menhirs, dont un exemple est fourni par le site britannique de Stonehe nge.

On pense que les cromlechs étaient associés à des cultes solaires ou lunaires.

En effet, les mégalithes de Kerlescan sont orien­ tés sur les levers et couchers de soleil d'équi­ noxe, époque de l'année où la rotation de la Terre induit la stricte égalité de durée entre le jour et la nuit.

Les alignements de Kermaria sont eux or.ientés selon les dates de solstice (c'est-à­ dire eri été, jour le plus long, ou, en hiver, le jour le plus court de l'année), et ceux de Ménec sur � La ligne tracée sur cette photographie aérienne révèle la laie de Saintbury, en Angteteffe.

Elle met en évidence la connexion entre des sites préhistoriques en apparence Indépendants les uns des autres.

Les •laies• coffespondent peut­ être à des pistes percées dans la forét entre 4000 et 2000 ans avant notre ère.

' Les pieffes levées de Callanish, dans l'ile de Lewis au large de la çôte occidentale d'Ecosse.

On rencontre des ensembles mégalithiques de ce genre dans de nombreux pays d'Europe.

Les chercheurs ont établi que tous utilisent la même unité de mesure et que les blocs sont disposés de manière à remplir la fonction d'un calendrier astronomique.

d'autres moments particuliers de la révolution solaire.

Il est tout à fait remarquable que dans l'autre site de mégalithes le plus célèbre d'Euro­ pe, à Stonehenge, les cromlechs obéissent à une disposition totalement similaire, ce qui dé­ montre la profonde unité de civilisation entre les peuples installés de part et d'autre de la Manche.

D'autre part, malgré les dégradations inévitables du temps sur les sites néolithiques de Carnac, et leur vocation de "carrières natu­ relles», où les habitants prélevaient sur les tumu­ li les matériaux nécessaires à la construction de leurs demeures, et ce, dès l'époque romaine, les alignements de Carnac subsistant se révélèrent être également des lieux de sépulture, abon­ damment pourvus en objets sacrés et parures diverses.

Toutefois, il est aujourd'hui communément admis dans les milieux archéologiques que l'érection de sanctuaires tels que celui constitué par les alignements de Carnac marque une tran­ sition entre l'époque de la sédentarisation des hommes par l'agriculture et une période de socialisation accrue, précédant de peu le début de l'histoire (qui se caractérise par l'apparition de l'écriture).

Cette période de socialisation a été baptisée "néo-lithique» (des mots grecs neos, et lithos, pierre).

En 1874, des archéologues français entrepri­ rent la fouille du tumulus (amoncellement de pierres à caractère funéraire) Saint-Michel, situé sur le site des alignements.

De dimensions colos­ sales, 115 rn de long, 50 rn de large et 10 rn de haut, celui-ci fut sans doute rebaptisé d'un nom chrétien lors de l'expansion du christianisme en Bretagne.

Il se révéla riche en découvertes, qui fournirent quelques lumières sur les hommes de l'époque néolithique qui érigèrent les aligne­ ments de menhirs.

On découvrit notamment des coffres en pierre, du bois brûlé, un squelette humain et ceux de plusieurs bœufs.

La datation des morceaux de bois suivant la technique du carbone 14 permit de fixer leur âge dans une fourchette comprise entre 3000 et 3500 av.

J.-C.

Il n'en reste pas moins vrai que nombre d'objets préc ieux ou ouvragés ont disparu avec les pillages, et qu'il est probable que les alignements de Carnac conserveront encore longtemps leur mystère.

Il faut, pour conclure, remarquer qu'à la même é(?oque, de l'autre côté de la Méditerra­ née, les Egyptiens érigeaient des monuments de dimensions beaucoup plus importantes, égale­ ment consacrés au culte des morts.

On peut croire que ce besoin de construire de grands monuments funéraires, qui prit naissance simul­ tanément dans divers foyers de peuplement, marqua une étape décisive dans l'aventure humaine.

Une enceinte plus ancienne Stonehenge n'est pas le seul �omplexe mégali­ thique situé dans le Wiltshire.

A Avebury, un peu plus au nord, se trouve un cromlech plus ancien dont les pierres, de dimensions plus petites, se dressent à l'intérieur d'une levée de terre de forme circulaire.

On en comptait autrefois une bonne centaine, pesant une quarantaine de tonnes chacune, mais beaucoup furent débitées au XVIII' siècle et utilisées dans la construction des maisons de la région.

Les mégalithes des deux grandes allées courbes, s'étendant à deux kilomètres au sud-est et au sud-ouest du cercle, connurent le même sort.. »

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