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Les ordres monastiques et mendiants - Les organisations des communautés religieuses

Publié le 17/01/2022

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L'esprit de saint Colomban rayonne également dans la vallée du Rhin.

Toutefois, la règle bénédictine, soutenue par la papauté et solidement implantée en Angleterre dés les années 600, supplante celle de saint Colomban.

L'EXPANSION CISTERCIENNE 

L'âge d'or du monachisme bénédictin s'étend de l'époque carolingienne au xiie siècle. Il est marqué successivement par la réforme de saint Benoît d'Aniane, introduite au début du ix' siècle, par l'essor de l'abbaye de Ciuny (fondée en 909), puis par l'expansion cistercienne à la suite de la fondation de l'abbaye de Clteaux (1098) et de l'installation de saint Bemard à l'abbaye de Clairvaux (1115).

« • Les ouvrages de Rufin de Palladios et de Théodore! de Cyr contribuent à faire connaître l'œuvre de Cassien .

Parallèlement, l'abbaye provençale de Lérins , fondée par saint Honorat vers 410, s'affirme comme un puissant foyer spirituel où se forment des hommes d 'Église comme Eucher , évêque de Lyon de 435 à 450, et Césaire, évêque d'Arles de 502 à 543.

• Pour autant.

le monachisme occidental n'est encore guère fixé dans sa forme, et les moines passent à leur gré d'une communauté à une autre , souvent en quête de quelque maitre spirituel renommé.

Nombre d'entre eux continuent de vivre solitaires et errants , sans discipline .

À bien des égards , ceux que l'on nomme « gyrovagues », parce qu'ils passent leur vie à courir d'une région à une autre , ne vont pas sans semer le trouble et le scandale dans l'Église .

• C'est Sllhrt BNoir lk Nursie (v.

480- v .

547) qui organise le monachisme d'Occident.

Après une solide formation ascétique et érémitique, il fonde vers 529 l'abbaye du Mont-Cassin et s'applique à recueillir les enseignements de ses prédécesseurs afin d 'élaborer une règle prudente et équilibrée .

Il instaure le principe du maintien au sein d'un même monastère des cénobites auxquels il confie deux tâches principales : la louange de Dieu -l'opus Dei- et le travail manuel.

• Placé sous la direction d'un abbé élu à vie, le monastère est conçu , du point de vue de l'organisation matérielle, à l'image de la villa romaine, comme une unité économique incluant des champs et des ateliers, et donc capable de subvenir à ses besoi~s .

Avec la quasi -disparition du commerce qui suit les invasions barbares , le monastère bénédictin s'Impose comme le principal centre d 'une économie alors rurale.

LE MONACHISME CHRETIEN APRÈS SAINT BENOÎT L'ŒUVWE DE SAINT COLOMIAN • Cependant, et malgré le prosélytisme de son initiateur , la règle bénédictine ne progresse que lentement En 581, trente ans après la mort de saint Benoit.

le monastère du Mont-Cassin est ravagé par les Lombards .

La période qui s'ouvre alors est marquée par l'expansion du monachisme de style irlandais que saint Colomban (v.

54(}-615) introduit sur le continent vers 575 et qui trouve son foyer à l 'abbaye de Luxeuil, fondée vers 590.

• En Gaule , où existent déjà les importants monastères de Saint­ Germain d'Auxerre (fondé vers 510), d'Agaune (515), de Saint-Bénigne de Dijon (vers 520), de Saint-Médard de Soissons (vers 550) , de Saint-Martin d'Autun (589) , les disciples de saint Colomban fondent les monastères de Sithiu (645) , de Fontenelle (649) , de Saint -Ouen de Rouen (649), de Jumièges (654) et de Corbie (657) .

L'esprit de saint Colomban rayonne également dans la vallée du Rhin .

• Toutefois , la règle bénédictine, soutenue par la papauté et solidement implantée en Angleterre dès les années 600, supplante celle de saint Colomban .

L'EXPANSION CISTERCIENNE • L'âge d'or du monachisme bénédictin s'étend de l'époque carolingienne au X li ' siècle .

Il est marqué successivement par la réforme de saint Benoit d'Aniane, introduite au début du IX' siècle, par l'essor de l'abbfryr dr auny (fondée en 909), puis par l'expansion cistercienne à la suite de la fondation de l'abbaye de Citeaux (1098) et de l'Installation de saint Bernard à l 'abbaye de Clairvaux (1115).

en Europe.

De 1113 à 1115, sont fondées les« quatre filles >> de Oteaux : les abbayes de La Ferté , Pontigny, Morimond et Clairvaux .

Si l'ordre des cisterciens se caractérise dès l'origine par un retour strict à la règle de saint Benoit.

par une plus grande austérité et par l'exercice du travail manuel , ses règles se fixent définitivement avec la rédaction de sa constitution fondamentale, la Charte de charité, en 1119 , par l'abbé Étienne Harding .

C'est ce dernier qui fait de la charité le principe des relations entre ces abbayes .

• Lié à la réforme de saint Bernard , l'architecture cistercienne , par son goût de la pureté et du dépouillement.

exprime un nouvel idéal ascétique.

Peintures, sculptures , vitraux et clochers de pierre sont interdits .

L'architecture cistercienne est à l 'origine d'une floraison de monastères dont les plus remarquables sont.

en France , Folltruy, Noirlac, Silvacane, Sénanque et Le Thoronet.

L'Allemagne, l'Italie, la Grande-Bretagne , l'Espagne , le Portugal.

la Hongrie et la Suisse se couvrent également d'impressionnants monastères à la sobre beauté .

Enfin, un peu partout, l'enluminure des manuscrits donne lieu à de superbes réalisations .

L' APOGtE DES OIDIES MENDIANTS • À la fin du Xli' siècle , le nouveau développement des villes impose de nouvelles formes de vie monastique qui doivent faire une part plus grande à l'apostolat.

au détriment de la vie proprement conventuelle , de la liturgie et du travail manuel.

Cet aggiornamento ouvre une période faste pour les ordres mendiants .

• On désigne sous ce terme les ordres religieux auxquels leur règle interdit non seulement la propriété individuelle , mais aussi la propriété en commun, à la différence donc des ordres monastiques appartenant à la famille bénédictine.

Les moines appartenant à ces ordres doivent vivre uniquement de la charité des fidèles .

L'apparition des ordres mendiants apparaît comme une réaction à l'enrichissement excessif des monastères clunisiens et une volonté de retour à la pauvreté évangélique, qu'ont déjà prétendu assumer les sectes hérétiques vaudoise ou albigeoise .

N 'étant pas liés par un vœu de stabilité au même monastère , les mendiants peuvent déployer leur apostolat dans les villes et répondre avec la plus grande mobilité aux menaces de l'hérésie .

• Les ordres mendiants sont au nombre de quatre : les dominicains, les franciscains, les carmes et les ermites de saint August in .

Ils ont en commun d'être apparu au début du X lii ' siècle, d'avoir été reconnus par les papes Innocent 111 et Honorius Ill et d'être animés par un idéal de dépouillement total, comme l'illustre l'image de saint François offrant à un pauvre tout son manteau , et pas seulement la moitié comme saint Martin.

L'Implantation des monastères et des couvents des ordres mendiants se fait principalement dans les villes .

• L'ordre franciscain est fondé par Sllhrt Frtl~ols d' AssiH entre 1210 et 1220 .

Le mouvement se divise rapidement entre rigoristes ou spirituoli -qui affichent une méfiance à l'égard de l'opulente Église- et les modérés ou conventuo/i , plus favorables à une bonne intégration de l'ordre au sein de l'Église.

Les seconds l'emportent définitivement en 1322 .

Entre-temps, saint Bonaventure est chargé de rédiger une biographie officielle de saint François d'Assise , destinée à couper court à toutes les querelles.

L'ordre des clarisses , fondée par sainte Claire d 'Assise , constitue le pendant féminin de l'ordre franciscain .

• L'ordre dominicain est fondé par 511/llt ,._111/qur en 1216.

Il partage l'idéal de dépouillement et de soula­ gement de la misère des franciscains, mais privilégie la formation de prêtres instruits voués à la lutte contre les hérésies .

La grande œuvre de saint Dominique est de tenter de ramener les cathares à la raison par la parole .

Soutenu par la curie romaine , l'ordre se développe rapidement À partir de 1233 , les dominicains reçoivent la charge de diriger la Sainte Inquisition .

Supprimé en France en 1792, l'ordre est rétabli en 1843.

Les dominicains comptent dans leurs rangs des théologiens célèbres tels saint Thomas d'Aquin et Eckhart, des prédicateurs au rôle polit ique important comme Savonarole, des saintes emblématiques à l'image de sainte Catherine de Sienne , mais aussi des bourreaux comme Torquemada .

• Bien que les ordres mendiants jouent un rôle de premier plan dans la vie intellectuelle du x m • siècle , ils rencontrent une vive résistance dans certains milieux traditionnels du clergé, notamment à l'université de Paris, où Guillaume de Saint-Amour, docteur en théologie, mène l'opposition contre eux, avant de poursuivre sa tâche auprés de la curie romaine .

Il obtient du pape Innocent IV la publication en 1254 de la bulle Quodens pro communi qui interdit aux religieux des ordres mendiants d'enseigner .

Mais à la mort d'Innocent IV, cette même année, son successeur Alexandre IV se prononce en faveur du droit à enseigner pour les religieux mendiants .

• Si les onlt'fls IMtldlants tiennent une place importante dans l'histoire de la chrétienté, leur influence sur l'architec- DtcuN ET HYEIL MONASTIQUES • A la fin du Moyen Âge, les monastères entrent dans une phase de déclin en raison de l'Instauration du régime de la commende , qui autorise la concession d 'un bénéfice provenant de l'activité d'une abbaye ou d 'un monastère à un ecclésiastique séculier- qui n'est donc pas tenu d'observer les obligations inhérentes à sa charge -, voire à un laïc.

Des abbés commendataires qui ont simplement reçu la tonsure peuvent désormais être destinataires des bénéfices d 'une abbaye sans y résider ni s'en occuper .

Il arrive même que les bâtiments conventuels soient laissés à l'abandon .

Impuissante à réformer la commende, l'Église ne peut que tenter d 'en modifier marginalement les règles.

De fait, la commende restera en l'état jusqu 'à la Révolution .

• Les nécessités de la contre-Réforme catholique entraînent.

au XVI' siècle, la création des congrégations religieuses dont les membres, déchargés des obligations particulières de la vie monastique , se consacrent notamment à la c011vrrsloll des incroyants .

Ce mouvement est à l'origine de la création des ordres de clercs réguliers comme les théatins , les barnabites ou les jésuites .

Un peu plus tard apparaissent de simples compagnies de prêtres tels que les oratoriens, les lazaristes, les sulpiciens ou les eudistes .

• Le XVII' siècle est marqué par un réveil de la vie monastique qui se manifeste par la fondation des congrégations bénédictines de Saint -Maur et de Saint­ Vanne.

Parallèlement, l 'ordre cistercien se renouvelle à travers les feuillants et les trappistes .

Au XVIII' siècle , le parti « philosophique » se livre à des attaques en règle de la vie monastique.

Ne se satisfant pas de la suppression de l'ordre des jésuites en 1773, les esprits éclairés exigent la disparition de tous les ordres religieux .

En 1766 est instituée en France une commission des réguliers qui achève ses t ravaux en 1781 , obtenant la disparition de neuf congrégations et de quatre cents couvents , ce qui entraîne la dispersion de quelque dix mille prêtres réguliers .

De même, en Autriche, Joseph Il supprime tous les ordres contemplatifs en 1782 .

La monarchie absolue fin issante prépare ainsi l'œuvre de la Rrvolution qui, au nom du respect de la liberté individuelle, abolit les vœux "'iil ·~=:..iil perpétuels en • février 1790 , puis supprime toutes les congrégations en octobre 1792 .

Persécutés, dispersés à travers l'Europe , de nombreux moines maintiennent cependant leur idéal.

• La restauration monastique est marquée , au XIX' siècle , chez les bénédictins , par la fondation des abbayes de Solesmes (1833) , de La Pierre-qui-vire (1850) et par la réforme de la congrégation de Subiaco (1850) .

Ce même mouvement entraîne chez les cisterciens la restauration de la congrégation de la Trappe (1815) et chez les dominicains par l'entrée dans l'ordre du père Hrari­ ,._hllqur Laconltllrr (1839).

• Les différentes fonmes de monachisme qui se sont imposées au cours de l'histoire de l'Occident continuent de coexister de nos jours.

Aucune nouvelle forme d'organisation communautaire ne s'est toutefois imposée depuis le XVII' siècle .

De fait, l ' érémitisme n'aura eu, depuis la Révolution, pour figure de proue que le père Cllarirs dr Foflcauld (1858 -1916) .

En tant que principaux représentants de l'autorité pontificale , les ordres sont tous représentés à Rome.

La tendance est au maintien de l'indépendance des deux clergés, régulier et séculier , sous l 'autorité du pape .. »

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