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Les saints

Publié le 08/11/2018

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MIROIRS DE LA SAINTETE DE DIEU

 

Si la notion de sainteté est présente dans la plupart des grandes religions, les saints sont, au sens strict, une spécificité chrétienne et notamment catholique, l'Église ayant formalisé de façon juridique ce phénomène à travers la procédure de la canonisation.

Selon la doctrine chrétienne, seul Dieu - et donc son fils Jésus -est absolument saint. Mais certains de ceux qui ont répondu à son appel peuvent être eux-mêmes appelés saints dans le sens où ils se trouvent associés à la sainteté divine. Les saints sont ainsi des miroirs de la sainteté de Dieu.

 

C'est pourquoi l'Église catholique propose à ses fidèles l'exemple de personnes dont la vie répond à cette définition et dont elle reconnaît les mérites en les proclamant saints par la canonisation.

LES ORIGINES

À l'origine, le livre de l'Apocalypse réserve l'appellation de saint ou sainte aux martyrs, c'est-à-dire à ceux dont le parcours ressemble le plus à celui du Christ. Toutefois, parmi les chrétiens, l'idée va rapidement se répandre que l'on peut donner sa vie pour Dieu sans obligatoirement se faire crucifier, décapiter ou déchiqueter par les lions dans le cirque. La voie est alors ouverte à la reconnaissance d'autres formes de sainteté. On recense aujourd'hui quelque 40000 saintes et saints nés à des époques et dans des circonstances fort diverses. Parmi eux, il y a d'abord les très grands saints, dont le rôle dans la transmission et l'approfondissement de la foi est reconnu comme essentiel. Vient ensuite la cohorte des saints universellement vénérés, dont les mérites et la vie sont connus avec précision. Il y a enfin la foule des obscurs, soit parce que l'on en sait peu de chose, soit parce que leur rayonnement est resté local. Il est d'ailleurs probable que nombre d'entre eux sont nés de l'imagination populaire ou du désir de certaines communautés de se réclamer d'origines flatteuses. La plupart sont reconnaissables, dans l'iconographie, grâce à leurs attributs (les seins sur un plateau pour Agathe) ou à leurs symboles (l'homme pour Matthieu).

Si l'on compare le nombre d'hommes et de femmes proclamés saints ou bienheureux par l'Église, on constate que la proportion des femmes, quelque peu inférieure jusqu'au xif siècle, est ensuite presque constamment supérieure. La place qu'occupe la femme dans la communauté chrétienne apparaît donc considérable. Elle est d'ailleurs beaucoup plus importante que celle accordée par la société tout au long de l'histoire. En effet, le nombre de saintes surpasse le nombre de femmes répertoriées dans l'histoire générale, où les hommes représentent 94% des noms célèbres...

DU CULTE DES MARTYRS AU CULTE DES SAINTS

Les martyrs

Dès les derniers siècles de l'Empire romain, les chrétiens prennent l'habitude de se réunir près des tombes des martyrs ou sur les lieux de leur supplice, en particulier le jour anniversaire de leur mort. Cet anniversaire va très rapidement être célébré comme celui de leur véritable naissance, leur naissance spirituelle. Ainsi, ceux qui ont versé leur sang pour la gloire de Dieu deviennent des modèles pour la communauté chrétienne : on sollicite

LES SAINTS PATRONS

Par la consultation du calendrier pour prénommer un nouveau-né (à qui l'on souhaitera toute sa vie la «fête» de son saint patron individuel), les personnages élus par l'Église sont étroitement mêlés à la vie quotidienne. En outre, innombrables sont les patrons de villes et de pays, qui ont souvent d'abord protégé une famille, une dynastie avant d'être célébrés par une communauté d'habitants (André en Bourgogne, Étienne en Hongrie, Geneviève à Paris, Gall et Nicolas en Suisse, Georges en Angleterre, Jean-Baptiste au Québec, Martin à Tours, Marc à Venise, Odile en Alsace, Vincent au Portugal, Antoine à Lisbonne, Yves et Anne en Bretagne, etc.). S'y ajoutent une multitude de patrons de métiers et d'états de vie, dont voici des exemples. Barbe : artificiers et artilleurs, pompiers

 

Catherine d’Alexandrie : jeunes filles à marier (les «catherinettes») et ouvrières de la haute couture

« LES SAINTS GUÉRISSEURS De nombreux saints ont la réputation de guérir les maladies -voire de faire des miracles, et ils sont alors dits thaumaturges -, réputation au nom de laquelle on les invoque.

Beaucoup de fidèles, aujourd'hui encore, viennent leurs adresser des prières dans les sanctuaires qui leur sont consacrés, dans les églises qui conservent leur tombeau ou leurs reliques , ou, dans n'importe quel édifice religieux, devant des statues ou des tableaux qui les représentent.

Parmi les plus connus de ces saints, on citera Agathe , que l'on sollicite en cas de douleurs aux seins; Anne, un recours contre la pauvreté; Lude , qui stoppe la dysenterie et toutes les hémorragies; Antoine le Grand, invoqué contre les inflammations , le zona («feu de saint-Antoine») , une forme d'épilepsie(« mal des Ardents»), la peste, la lèpre, la gale ...

et les MST; Antoine de Padoue pour recouvrer la santé .

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et retrouver les objets perdus­ au même titre qu'Anne, d 'ailleurs; Apolline doit soulager les maux de dents, tandis qu'Audrey et Blaise sont spécialisés dans les maux de gorge; Balbine s'occupe des écrouelles (lésion s cutanées) mieux qu'un roi de France du temps jadis; Bibiane dissipe les maux de tête, et Claire vient en aide aux malvoyants ; Geneviève soulage la lièvre; GH11Jrs est invoqué contre les maladies dartreuses, et Guy en cas de léthargie et de morsures de bêtes ; Marguerite est experte contre les maux de reins et efficace pendant l'accouchement, comme Eu/11/k , tandis que Catherine de Suède préside aux avortements; Rita est spécialisée en petite vérole et autres cas désespérés; quant à Ursule , elle offre sa garantie pour une bonne mort .

la procédure .

Dans les deux cas, il doit recueillir et examiner les preuves avancée s en faveur de la cause ainsi introduite .

Une fois cette enquête achevée,..,ensemble du dossier avec les conclusions de l'évêque est transmis à Rome.

• C'est alors la Congrégation pour les causes des saints qui prend le relais .

Elle est constituée d'un collège de cardinaux et d'évêques , auxquels s'ajoutent ponctuellement des historiens , des théologiens , voire des médecins (notamment si des guérisons miraculeuses entrent en ligne de compte) .

• Au cours de la procédure intervient un personnage appelé familièrement l'« avocat du diable ».

Il s 'agit d'une sorte d'avocat général dont la mission est de ne rien laisser dans l'ombre de la vie du candidat à la béatification ou à la canonisation, y compris tout ce qui pourrait être défavorable à sa cause .

• Après délibération , la Congrégation se prononce par des votes successifs sur le martyre , les vertus chrétiennes et les miracles .

le dossier est alors transmis au pape , à qui revient l'ultime décision.

Si cette décision est positive, est célébrée au cours d'une liturgie solenn elle présidée par le successeur de saint Pierre en personne .

Cett e célébration a toujours eu lieu à Rome jusqu'en 1984 , année où Jean-Paul li a procédé à de telles cérémonies aux Philippines et en Corée .

• Une fois décrété, le culte public des saints se traduit par l'attribution d'un jour de fête au calendrier (généralement le jour anniversaire du décès ) et par la possibilité d'exposer des images et des reliques dans les églises.

En outre, le saint ou bienheureux peut être pris comme patron de personnes, de paroisses , d'une profession ...

SAINTS PATRONS ET GUÉRISSEURS le choix d 'un saint patron par un corps de métier est un usage qui remonte à l ' époque des corporations médiévales.

Ce choix peut découler de l'activité professionnelle du saint (ainsi, Joseph , le père de Jésus , charpentier de son état, est naturellement devenu le patron de ses confrères) ou encore de quelque circonstance de sa vie, de sa légende ou de sa mort .

laurent (t 258) , supplicié sur un gril, protège ...

les cuisiniers , tandis que saint Hubert ( t 727) , qui eut la vision d 'un crucifix entre les cornes d'un cerf, préside aux dest inées des chasse urs.

la vénération des reliques des martyrs s'est répandue à partir du IV' siècle : des fragments de leurs restes , des morceaux de leurs vêtements ont ainsi voyagé dans le monde chrétien et sont à l'origine de la construction de nombreuses basiliques .

• les reliques des saints revêtent pour de nombreux fidèles une importance extrême : le lieu où elles reposent est sacré; en cas de danger (épidémie , famine , siège ...

), ces reliques peuvent être promenées en procession pour conjurer le mal.

les saints peuvent aussi être invoqués pour obtenir une protection : par exemple, saint Christophe contre les orages, les tempêtes et les accidents du voyage .

Par ailleurs , de nombreux saints ont la réputation de guérir les maladies pour lesquelles on les invoque .

Beaucoup de fidèles , aujourd 'hui enco re, leur adressent des prières dans les sanctuaires qui leur sont consacrés, dans les églises qui conservent leur tombeau ou leurs reliques , devant les statues qui les représentent.

Certaines maladies ou affections étant de nos jours moins courantes ou ayant quasi disparu , leurs saints guérisseurs sont moins en vogue.

C'est le cas par exemple d 'Adrien (peste), d'Hubert (rage) ou encore de Denis (possessions diaboliques ).

LES SAINTS DU CALENDRIER le plus ancien «calendrier des saints» date de 354 :c 'est lui qui a servi de base au calendrier liturgique romain en vigueur jusqu 'à la réforme de 1969 .

Dans le cadre d 'une bonne pédagogie de la foi, l'Église ne met pas tous les saints sur le même plan et fait une sélection dont la conception du calendr ier liturgique est révélatrice .

Une premi è re distinctio n s'opère entre les saints dont la fête est à célébrer par toute l'Église dans sa liturgie quotidienne , et les autres .

LES FITES A ctùBRER PAR TOUTE L'ÉGLISE Elles sont fixées par le «calendrier romain pour l'Église universelle» .

le nombre de saints concernés est trés restreint , ne serait-ce qu'en raison du fait que l'année (liturgique comme civile) ne comporte que 365 jours, alors que le nombre de saints est d 'environ 40000.

Par ailleurs, afin d'éviter que les fêtes des saints ne l'emportent sur celles dédiées au Christ , l'Église a décidé que le plus grand nombre d'entre elles serait laissé à la célébration de chaque Église locale , pays, diocèse ou ordre religieux : par exemple , pour la France , saint Rémi figure au calendrier national.

Depuis la fin des années 1960 , le calendrier romain ne compte plus que 180 saints.

Ceux qui ont été éliminés étaient peu connus , ou bien. »

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